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Robert Hawawini, le 26/03/2020

Abraham a accepté l’injonction de Dieu. Il ne s’est pas rebellé, n’a pas contesté quand il s’agissait de tuer l'enfant qui est en lui afin de grandir. Qu’importe l’enfant biologique ; seul l’enfant intérieur, symbolique, celui qui, empêtré dans ses blocages, ses conditionnements, compte. Il bloque l'évolution vers notre dimension intérieure. Elle est la connaissance de soi, la traversée de ses souffrances, étape incontournable avant d’accéder à la réalité non-duelle de la spiritualité. Plus la souffrance vécue et dépassée est importante, plus l’élévation est haute.

Au dernier moment, la mort d’Isaac est remplacée par celle d’un animal, notre animalité, notre matérialité confinée dans ses représentations clivées. Alors, l’enfant qui est en nous est libéré. Il peut mener sa propre vie, en dehors des conditionnements qui le relient à son histoire familiale et ancestrale. La séparation ne vient plus d'en bas, de la matière, de notre dimension diabolique. Elle clive, divise, dénis. Elle vient d'en haut, de notre dimension angélique. Elle représente notre élévation dans les plus hautes sphères symboliques, celles qui unifient. Mais il y a une condition pour qu’elle s’exerce : le lâcher-prise, l’acceptation, le consentement, la « soumission paisible » comme disent les taoïstes. Elle autorise le retournement vers l’intérieur. Pour libérer l’enfant qui est en lui, par la soumission à l’injonction de sa part incréée, celle que nous appelons Dieu, Abraham a sacrifié son ego.

Je viens d’entendre Natsuho Murata, prodige violoniste à 7 ans. Il a été dit d’elle, qu’en l’entendant jouer, on ne voyait pas son professeur. C’est la preuve qu’il a été formidable. N’est-ce pas exactement cela le mythe d’Abraham et d’Isaac ?

Depuis que le monde existe, les épidémies virales ou pas, essayent de nous dire quelque chose. Nous n’arrivons pas le comprendre, alors elles se répètent. Divisés, dissociés, nous ne sommes pas les maîtres de la nature, de l’univers. Les germes pathogènes, viraux en l’occurence, seuls détiennent cette fonction. Ils interrogent notre relation à la nature, aux plantes, aux animaux. Les virus ne sont pas les méchants qu’il faut combattre parce que nous sommes bons. Cette compréhension duelle appartient au monde grossier de la matière. Sur un plan plus subtil, les virus sont les plus grands garants de l’équilibre de la nature à laquelle nous appartenons entièrement, corporellement, « ADNènnement ». Les virus sont une partie de nous-mêmes : ils ne font pas de différence entre un insecte et une conscience humaine

Dieu, l’eschatologie, les fins-du-mondistes, n’ont rien à voir là-dedans. Il s’agit d'une relation de correspondance réciproque entre notre corps et univers ou la nature dont nous avons perdu le sens. Le sens d’une parole aussi. Non, notre parole n’est pas libérée. Tous les hommes ont peur des mots, tous, pas un seul échappe à cette règle ; moi le premier et j’en ai bien plus peur qu’une infection respiratoire.