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Marie-Reine, le 4/01/2013

L'écoute mutuelle est vraiment votre point fort et en ce sens vous êtes "uniques". Partout ailleurs (évidemment je n'ai pas visité tous les sites !) il y a une idéologie dominante et les opposants à cette idéologie, point barre. Pas de vrai débat, où l'on cherche vraiment, en donnant ouvertement ses arguments et en écoutant ceux des autres, en se donnant le temps de cheminer et d'évoluer. Je ne suis pas toujours d'accord avec tout ce que vous écrivez, mais j'apprécie beaucoup votre immense respect pour les personnes, votre recherche de la vérité, votre non compromission avec les modèles ambiants.

J'ai été profondément désolée du mail que nous avons reçu de la part de Témoignage Chrétien avant-hier, qui présente le "mariage pour tous" comme une chance ! Je me permets, pour alimenter le débat, de vous communiquer la réponse que je leur ai faite :

Chers amis,

Puisque vous nous proposez de participer au débat, je le fais.
Lectrice fidèle de TC, je suis profondément désolée de lire votre titre : "Le mariage pour tous, un progrès humain". Pour ce qui est d'un contrat à durée choisie, le Pacs fait parfaitement l'affaire et on aurait pu l'améliorer ou inventer une formule qui permette aux partenaires qui le veulent de s'engager davantage l'un envers l'autre. Le mariage n'est-il pas une alliance dans la parole, entre un homme et une femme, qui s'engagent l'un envers l'autre et envers les enfants qui naissent de leur union ? Bien sûr, cela n'existe quasiment plus, vous le remarquez, faut-il pour autant le détruire ?

Vous notez très justement la solitude et le dénuement de millions de personnes. Fallait-il l'accroître ?
Je vous recommande de relire l'ouvrage d'A. Huxley, Le meilleur des mondes, écrit en 1932 ! Cet homme était visionnaire : il dépeint la solitude radicale pour chacun, le prétendu bonheur pour tous, l'horreur pour le corps non aseptisé et le sexe obligatoire pour tous, l'instrumentalisation de l'enfant, la consolation médicamenteuse aux souffrances de la vie. Nous y sommes.

S'ils faut donner à tous les mêmes prétendus "droits", pour que tous soient pareils, il faudra bien donner des enfants à tous ceux qui le voudront puisque la technique le permet. Sinon, ce n'est pas juste !
Comment TC ou le réseau des Parvis peuvent-ils promouvoir cela ?

N'avons-nous d'autre choix que l'alternative entre une rigidité idéologique qui rejette ceux qui n'entrent pas dans "la norme" et l'instauration de nouvelles "normes" qui affirment que la différence sexuelle est secondaire et que le corps de chair n'a aucune importance ? Dans les deux cas, vous remarquerez qu'il s'agit de faire disparaître l'altérité, pour intégrer tout le monde dans un moule unique, qui ne manquera pas de générer ses exclus, soyez-en sûrs. N'avons-nous rien de mieux à proposer ?

Bien sûr l’État a la responsabilité de trouver des solutions pour répondre aux modes de vie actuels, mais ne peut-il pas le faire autrement qu'en sabordant le mariage ? en améliorant le Pacs par exemple ?
Vous écrivez dans la même pétition qu'un enfant a le droit de connaître ses origines et sa filiation : ne voyez-vous pas que c'est bien cela qui va disparaître ? Le bébé de l'an 2013, nous annoncent triomphalement les journaux, a deux "mamans". Pas de père, puisqu'insémination artificielle. Une mère de naissance et sa compagne, qui a bien le droit d'aimer cet enfant, certes et de s'en occuper. Jusqu'au moment où les deux mamans, à l'instar des couples hétéros, se sépareront... combien alors de nouvelles mamans ?

Que les humains créent eux-mêmes des situations très difficiles à vivre ensuite (insémination artificielle d'une femme seule qu'elle soit ou non homosexuelle, la conséquence étant la disparition du père de la filiation) c'est une chose ; que l'État s'attache à transformer ces faits en nouvel ordre en est une autre ; que des chrétiens et des personnes qui prétendent désirer le respect de chacun s'y engouffrent bouche bée, cela me fait frémir.

Marie-Reine Mezzarobba
Montpellier

D'un groupe de six personnes, le 4/01/2013

Trois couples ont lu séparément puis ensemble cet article. Il va être difficile de résumer nos conclusions et, pourtant, notre accord est total.

-1- Cet article part de la conclusion que l’homosexualité est un état normal, comme l’hétéro-sexualité et par conséquent on va étudier le problème de l’enfant dans ces couples. Tous les six, nous avons réagi de la même façon : nous connaissons tous les six des homosexuels féminins ou masculins ,dans nos clientèles, nos amis et dans nos familles, nous avons pour tous : amitié, affection, respect…mais les considérons comme atteints d’une anomalie, probablement génétique, qui les prive de l’exercice de certaines fonctions, en particulier de la fonction de reproduction par les voies normales. Ceci est brutal dans l’expression mais l’insémination artificielle est le premier nom qu’on a donné à la P.M.A. Ce n’est pas notre avis. Nous ne reconnaissons pas à l’Eglise le droit de nous dicter notre conduite car, en matière de sexualité, elle est très mal placée : l’homosexualité dans les pensionnats religieux, voire dans les séminaires et la pédophilie de prêtres, protégés par leur hiérarchie enlèvent à certains de ses éminents représentants toute autorité. Nous ne reconnaissons pas davantage à des politiques de quelque bord qu’ils soient, le droit de décider de ce que nous devons penser.

-2- En fait nous participons à une lente crise de déchéance de notre société et on essaie de nous faire croire que tout cela fait partie d’un progrès inéluctable et, à long terme, bienfaisant : Einstein a supplié Truman d’arrêter les recherches sur la bombe atomique ; la bombe a été bénie avec l’avion porteur par un évêque ux armées et il y eu 150000 morts et l’armée américaine continue à bombarder en Irak puis en Afghanistan avec des bombes contenant de l’uranium appauvri mais dont on constate déjà les effets. Les jeux vidéos, les chères tablettes permettent à nos enfants et à pas mal d’adultes un peu, beaucoup demeurés, de tuer sans danger sur leurs petits écrans avant de passer aux règlements de compte, grandeur nature et on pourrait continuer avec la vache folle, le Médiator….etc… Comme le dit votre article : le progrès est là et ne peut être arrêté.

-3- Pour la majorité des Allemands et pour la majorité des Français, y compris le haut et bas-clergé, le National-Socialisme d’Hitler était l’avenir radieux de la civilisation. Staline a pris une digne succession et les Français ont petitement pris la suite en Algérie.

C’est toujours aujourd’hui que nous allons cueillir les fruits défendus au jardin de la Terre et tel le courageux Adam nous nous efforçons de faire porter le chapeau… à l’autre alors que c’est notre lâcheté encore une fois qui est en cause. Que tuer… en vidéo, que préférer l’anus ou les sex-toys, que jouer dans les banques avec l’argent des autres soient des coutumes de notre temps ce n’est pas discutable ; faut-il pour autant les accepter ? Pour nous, pauvres imbéciles sans doute, c’est Non.

L’Homosexualité est une anomalie sévère du comportement animal, humain. Exposer des enfants à cette anomalie, c’est les mettre en danger.

Tous les six nous avons trop d’amour et de respect pour nos propres enfants pour accepter de faire courir des risques à d’autres petits enfants.

Michel, le 4/01/2013

Mes réactions premières, concernant les débats actuels sur l'homosexualité, sont celles de ma génération : il y a cinquante ans la réprobation de tout comportement homosexuel était unanime et donnait lieu aux pires injures qu'on peut s'adresser. J'en reste marqué par un premier sentiment de répulsion et de rejet devant les revendications actuelles et j'aurais tendance à penser que certaines réactions négatives sont, comme chez moi, plus instinctives que réfléchies même si elles s'appuient parfois sur des arguments que je reconnais pertinents.

Je me fais cependant quelques réflexions.

1) - On considère que les pratiques qui se répandent et s'officialisent sont un signe de dégénérescence de la civilisation. Et pourtant c'est au siècle de Périclès, au sommet de la civilisation qu'on appelle "le miracle grec", qu'elle était pratiquée et admise sans la moindre vergogne.

2) - Pendant des siècles, Michel Foucault l'a montré dans des savants travaux, on a confondu les fous et les délinquants. Une distinction s'est opérée qui brisait les évidences non sans troubler les esprits. N'assiste-t-on pas à une distinction de ce genre; d'une part on distingue les homosexuels de la catégorie des pervers ; d'autre part on distingue, à l'intérieur de la sexualité, les homos des hétéros. Prenons le temps de voir où nous allons avant de condamner. Quand on lit les témoignages de chrétiens comme Julien Green (cf. "Jeunesse"), on peut se demander si l'ébranlement des évidences qui bouleversent des gens comme moi, n'est pas l'effet d'une salutaire sortie hors d'une cruelle et barbare confusion.

3) - On insiste, dans les milieux chrétiens, pour dire que la rencontre sexuelle a pour but, la fécondation. Il est vrai que la hiérarchie a eu tendance, depuis quelques années, à réduire les finalités du mariage à ce seul aspect. C'est faire fi de la tradition qui insiste sur deux autres aspects: la dimension mystique de l'amour et la fidélité. Ne peut-on ouvrir aux homosexuels ces deux dernières dimensions : découvrir le mystère de l'Alliance dans le don de soi-même - jusqu'à en mourir - manifesté par l'échange des paroles et la transformation du corps en poème adressé à autrui ? C'est bien dans cet échange des paroles que s'accomplit l'humanité.

4) - On reproche aux chrétiens qui ne condamnent pas, a priori, le "mariage pour tous" d'être pris de lâcheté ou emportés dans le mensonge : ils auraient peur de parler et préféreraient mentir (ou se mentir) plutôt que d'avoir le courage de dénoncer des "aberrations sexuelles". Le mal - si mal il y a - viendrait de ce qu'on ne dit pas la vérité, en particulier aux jeunes. On leur laisserait croire que le "sentiment" entre deux personnes, fussent-elles de même sexe, justifie n'importe quel comportement ; or dit-on le "senti - ment". Sur ce point je m'interroge. Oui, c'est la parole vraie qui sauve ; elle a pris chair en Jésus et s'incarne dans l'histoire jusqu'à la fin des siècles. Oui la parole de mensonge est diabolique. Mais il y a pire que le mensonge pour insulter la parole, c'est le silence et la mise à l'écart. La société met les plus pauvres hors des lieux où la parole rend humain. Entre les jeunes des cités et les chrétiens de la messe du dimanche, quel abîme de silence ! Quel bon chrétien accepterait que ses enfants grandissent dans des écoles où les immigrés sont majoritaires ? N'est-ce pourtant pas dans ce cadre que l'accès à la parole pourra se produire pour qu'apparaisse la vérité ? Le "senti" des exclus ne "ment" pas... même s'ils l'expriment par de la violence. Le "senti" des homosexuels ne "ment" peut-être pas non plus... même si nous avons parfois du mal à rejoindre leurs arguments...

5) - Je concède que l'éducation des enfants dans un couple homosexuel est un problème qui m'échappe et qui devrait mobiliser la réflexion.

Un peu d'humour dans un débat si sérieux, le 4/01/2013

Une personne - qui désire garder l'anonymat - nous transmet la proposition suivante concernant "les mères porteuses" (Gestation Pour Autrui).

On pourrait imaginer de créer un nouvel ordre religieux de femmes cloîtrées (toutes en âge d'être "Mères"). Au nom de leur voeux de pauvreté, elles offriraient leur ventre gratuitement à un homosexuel pour lui donner un enfant. Leur chasteté serait préservée puisqu'il n'y aurait pas de pénétration. Une association (comme "Dieu Maintenant" !) aurait pour vocation de préserver la clôture entre les "Mères" et les "pères".

Cependant, au nom de la justice et par reconnaissance, ne serait-il pas normal que les pères adoptifs fassent un don substantiel à cette nouvelle congrégation qui leur donnerait l'enfant désiré ? Cela pourrait peut-être nous rapporter gros !

Jean-Pierre, le 4/01/2013

Je crois qu'il faut s'en tenir strictement à l'adoption pour les couples homosexuels. Mais les problèmes soulevés par la procréation médicale assistée et plus encore la gestation pour autrui, dépassent largement la problèmatique du mariage entre personnes du même sexe. Je crains que l'on utilise ces risques (bien réels), pour partir en guerre contre le projet de loi, qui dans sa forme actuelle, ne les prévoit pas.

Maintenant l'idée de réserver la gestation pour autrui à une congrégation féminine, dont ce serait la vocation, me semble une excellente proposition bien que (peut-être), un peu audacieuse... qu'en penserait Rome ?

Yves Gaubert, le 8/01/2013

Yves Gaubert fait partie des Equipes Notre Dame (un mouvement de couples catholiques). A ce titre il vient de recevoir une invitation à participer à la manifestation du 13 janvier contre le "mariage pour tous". Il fait la réponse suivante aux Equipes Notre Dame :

" Je trouve scandaleux que l’on demande d’aller manifester à Paris ou ailleurs alors que les mêmes chrétiens bien-pensants - oh combien !- ne bougent pas pour les gens qui crèvent de faim, de froid, pour les femmes battues, les enfants violés y compris par des curés et des hommes, des femmes des enfants qu’on tue en Afrique ; combien de gens qui vont payer le prix du billet de chemin de fer ne donnent pas un sou à celui qui leur tend une main gelée à la sortie de la messe…

J’en ai marre de tous ces chrétiens bien-pensants et je pense de plus en plus à ces braves pharisiens grands observateurs des détails de la Loi et qui reprochent à Jésus de laisser ses disciples manger sans s’être lavé les mains. C’est exactement la même situation : combien d’entre nous, chrétiens ou pas, avons de nos enfants vivant en union libre et parfois divorcés pour nous ériger en juges ; nous retrouvons les pharisiens de l’époque de Jésus. Ils étaient parfaitement réguliers, il n’y a qu’à écouter la prière du pharisien au Temple, il est formidable, ce gars là et, au devoir de s’asseoir (propre aux équipes Notre Dame), il n’a rien à se reprocher…Ils étaient même contre les Romains mais… pas au point de s’associer à Barrabas.

Encore une fois, l’histoire recommence : à la déportation des juifs, les évêques ont gardé un silence prudent quand il n’était pas complice, mais là, alors ils retrouvent de la voix et le troupeau suit car ça ne coute après tout qu’un billet de train ou une approbation…

J’arrête car je suis de plus en plus furieux. "