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Michel Jondot, le 7/1/2016

Un grand merci, cher Michel, pour cet article intelligent et nuancé. Il m'a appris des choses : je ne savais pas que Luther, en un premier temps, ne contestait pas le principe des indulgences. Tes remarques personnelles me donnent à réfléchir. En particulier j'hésite à te suivre lorsque tu considères le Purgatoire comme un processus de purification. Que peut-on ajouter au pardon octroyé par Dieu ? Ne sommes-nous pas sauvés gratuitement et complètement? Le pardon nous rend purs. Que peut rajouter ce temps par-delà la mort où notre souffrance humaine achèverait une œuvre de Dieu qui serait imparfaite ? Qu'en penses-tu ? Christine me dit qu'à son avis ce n'est pas la souffrance qui purifie mais c'est la purification qui nous fait souffrir. Nous sommes arrachés au mal dont la grâce nous libère et cet arrachement est douloureux Sans doute faudrait-il lancer, sur Dieu "maintenant" une réflexion sur le péché et le pardon...

Michel Poirier, le 7/1/2016

Sur le fond de ta remarque : Suis-je pleinement prêt, si je mourais à l'instant, pour "voir Dieu face à face" ? La lucidité m'impose de répondre non. Le pardon de Dieu est entier, mais mon accueil de ce pardon l'a-t-il été ? J'ai été pardonné du mal que j'ai reconnu, que j'ai "confessé" devant Dieu, qu'en est-il de celui que je n'ai pas voulu voir ? Ne dois-je pas avoir l'occasion de le regarder en face pour pouvoir en accueillir l'absolution ? S'il y a une souffrance dans le processus de purification, elle est peut-être là, dans l'évidence du face à face avec les trahisons qu'on a commises, souffrance impossible à disjoindre de l’allégresse d'en être sauvé, ressentie en même temps.
Tes remarques me poussent à rêver tout haut.

Claudine Onfray, le 11/1/2016

Je répondrai par le texte de saint Paul (lettre de Saint Paul Apôtre à Tite) d’hier qui est parfaitement clair :
"Il nous a sauvé , non à cause de la justice de nos propres actes , mais par sa miséricorde. »

Alors arrêtons de proclamer un Dieu qui compte, qui nous épie. Il vit avec nous et en nous.

Les indulgences ne sont plus sous condition financière. Mais elles sont tout aussi absurdes : il faudrait, si on rentre dans la logique s’être confessé, avoir communié et recevoir l’indulgence le plus rapidement possible pour ne pas avoir péché depuis même en pensées !!

Ce qui est le plus risible dans tout cela c’est que celui qui la donne (l’évêque) vu les conditions du presbytérium ne peut être lui-même dans ce cadre.

Le monde d’aujourd’hui ne peut comprendre ce reste archaïque. Il encourage un côté magique païen antiévangélique.

Ne parlons de celles et ceux qui sont exclus à vie du pardon tout simple de l’Eglise !

l’Amour ne compte pas, il ouvre les bras .

Jean-Pierre, le 11/1/2016

J’avoue que je fais partie de cette génération de chrétien catéchisé dans la culpabilité avec une “grille de péchés“ incluant la notion de péché mortel et tournant principalement autourde la sexualité.
Vatican II m’a ouvert une foule d’horizons et fait comprendre, justement cette notion de pardon total et sans conditions lié à l’incarnation de Dieu en son fils avec la puissance de l’esprit, sa mort sur une croix et surtout sa résurrection.
Une nouvelle alliance avec l’homme (humanité) non pas avec un peuple ou une époque mais toute l’humanité passée et à venir.
Pour prendre une expression “mathématique“ Dieu a posé un postulat celui du pardon, mais il a laissé l’homme libre de le recevoir ou non, et pour moi je doute en cette confession individuelle qui peut s’approcher d’une forme de direction de conscience. De formation scientifique je ne crois pas à la possibilité d’accéder à “ LA VERITE » mais simplement à un aspect de la vérité, une parcelle.
Aussi je crois que nous avons en permanence à “travailler“ sur ces concepts que sont les “béatitudes“ la “rémission des péchés“, la “communion des saints“ et surtout l’amour dans son stade infini : Celui de Dieu. Un Dieu qui se met à la merci des hommes.

Je partage les commentaire précisant que ce n’est pas la souffrance qui purifie, mais au contraire la purification qui fait souffrir. De même, je ne crois pas à un purgatoire comme un lieu de passage avec un temps qui serait fonction de nos péchés et de la prière de nos proches.
Je crois que c’est simplement le fait de se retrouver face à Dieu qui est douloureux comme lorsque l’on sort des ténèbres et que l’on se retrouve face au soleil.
Par compte je crois qu’au travers de la communion des saints nous sommes liés en particulier par l’amour qui nous rend présentes les personnes disparues.
La miséricorde, pour moi c’est cette possibilité toujours offerte, quelles que soient nos actes passés de chercher de nouveaux chemin d’amour. Ce qui peut se résumer dans cette possibilité de foi et d’espérance.
Nous sommes appelés à participer à l’œuvre créatrice de Dieu et à construire son royaume dans ce monde.
J’ai compris que j’étais pécheur, car il y a ce moi qui s’oppose aux autres, et qui fait que je retombe toujours dans les même faiblesses, je dois dépasser et sortir de ce moi, aller vers l’autre en acceptant sa différence et en me souciant de ses attentes, et cela dans cette perpétuelle recherche sens du verbe aimer.
Dépasser la simple réparation du mal fait pour rechercher comment éviter de faire du mal à la création et aux créatures de DIEU

Alain, le 2/2/2016

Particulièrement intéressé par votre point de vue personnel développé au point numéro trois, je me permets donc l'audace de les commenter.

« (…) pour me présenter devant Dieu j'aurai besoin que celui-ci opère en moi une purification que la grâce reçue au cours de ma vie n'a pas achevée. »

Si j'en crois l'Évangile, en particulier les « miracles » et l’épisode du fils qui revient chez son père, cette purification et cette grâce sont absolument instantanées. Quasi hors du temps. Comme s'il y avait urgence absolue de la part de Dieu à faire cela toute affaire cessante.
S'il fallait accréditer une notion de purgatoire, ce « temps de préparation » relèverait d'un temps tout à fait personnel et non pas venant de Dieu. Temps personnel, comme vous le dites : ce préalable « pour me présenter devant… ». Il en est ainsi dans l'histoire du fils qui revient. Il hésite longuement avant d'oser rejoindre SA maison, SON chez-lui. Car le Royaume est notre chez nous depuis toujours…
Un purgatoire conçu par nous (je ne crois pas que Jésus réfère à cette notion), peut-être parce que nous avons tellement de difficulté à nous laisser aimer totalement, inconditionnellement, … autrement dit à accueillir cette instantanéité de la purification et de la grâce divine (voir le fils prodigue).

« (…) les liens noués entre nous subsistent dans la « communion des saints ». …jusqu’à …accompagner par notre prière un défunt dans sa purification. »

Je partage pleinement et par expérience votre expression : les liens noués entre nous subsistent, ma formule personnelle étant : les liens sont éternels.
Le concept « communion des saints » est un jargon ecclésiastique qui m'est étranger. Désolé, je ne suis pas chrétien, mais juste quelqu’un qui est passionné par Jésus…
Complexe aussi pour moi le concept : « Prier pour… » À moins qu'il ne s'agisse de l'élan, du désir profond, envers l'autre de le voir advenir dans le développement et l'épanouissement de toute sa personne, de toute son humanité. Mais ce possible est déjà remis entre nos mains. Jésus dit : aimez-vous entre vous. Et non pas demandez à Dieu de faire en sorte que désormais vous vous aimiez sans faille nécessairement et automatiquement…Évidemment une entraide fraternelle sur le chemin ne peut qu'être la bienvenue, si ce n’est une nécessité humaine, puisque l’âme est une potentialité d’amour à développer…
Dans ce cas… accompagner en priant quelqu'un mort et enterré… je vois pas bien le sens…

Quant à prier pour la conversion d'un vivant… cette position des chrétiens semble soit passive soit intrusive. Réciter des textes, supplier pour que quelqu'un obtienne ce qu'il ne demande pas… je vois pas bien le but du jeu… Jésus prenait soin de ceux/celles qui venaient à lui. Il n'allait pas les rechercher manu militari… et ne forçait personne à se convertir à son enseignement… il suggérait puis laissait libre…
Et pour revenir au fils qui revient, Jésus ne lui demande pas de se « convertir ».
La Maitre dit, en substance : — Viens vite dans mes bras mon fils… je t’aime… et cela nous suffit…

Merci quoi qu’il en soit pour l’ensemble de votre texte, très documenté et intéressant… Il m’ouvre sur l’histoire d’une religion, et permet de mieux comprendre sa baisse d’influence, patente aujourd’hui.

Alain Rohand

Blog : « le Voyageur de l’Aube »
http://alainx5.blogspot.fr