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Jean-Marc (adulte), le 10/2/2016


Bonjour,
Il me semble qu'il y a une inversion dans la réponse de Nicodème au 3ème paragraphe : " Pendant des siècles les savants ont affirmé que la terre tournait autour du soleil. Leur raison les trompait. " Non, ils affirmaient que c'était le soleil qui tournait autour de la terre, n'est-ce pas ?!
Quant à moi, je pense que si chaque religion avait la sagesse et l'humilité de parler de son hypothèse plutôt que de prétendre détenir LA vérité, le débat n'en serait que plus apaisé et moins conflictuel facilitant ainsi le dialogue. Mais je rêve...
Amitiés


Nicodème, le 10/2/2016


Merci de nous avoir souligné cette erreur. Nous avons passé la correction dans le texte.
Quant à dire que chaque religion est une hypothèse, si vous voulez signifier que Dieu dépassera toujours ce qu'on peut dire de lui, d'accord. Mais parler d'hypothèse c'est, selon nous, employer le registre de la science pour parler de Dieu et donc mesurer à son aulne la "vérité" d'une religion. Pour nous, adhérer à une religion est tout autre que de formuler des hypothèses. Pour les chrétiens, c'est vivre en lien, par la foi, avec le Tout Autre grâce à Jésus-Christ et son Evangile. Jésus-Christ n'est pas, nous semble-t-il, une simple hypothèse pour les chrétiens. Pas plus que le Coran ou Mahommed pour les musulmans.
Nous tenons à notre religion puisqu'elle est la nôtre. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est supérieure aux autres. Mais le fait de tenir à sa propre religion devrait nous faire comprendre que les autres aussi tiennent à la leur. Il ne s'agit plus alors d'essayer de les convertir mais de respecter profondément la démarche de chacun. C'est dans ce respect mutuel qu'à notre avis les hommes et les femmes de religions différentes peuvent se rencontrer.


Jean-Marc, le 11/2/2016


Oui, je préfère employer le terme d'hypothèse parceque dans mon esprit nous sommes tous des chercheurs de Dieu avec des moments de doute que nous ne devrions pas dissimuler, même et peut-être surtout dans le contexte du dialogue interreligieux ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle. Plutôt que de vouloir affirmer notre point de vue sur Dieu (et sur Jésus), je pense que nous devrions tous nous montrer plus modestes et humbles et reconnaître qu'il nous arrive bien souvent de patauger secrètement non? Ce qui m'amuse beaucoup c'est que nous reconnaissons tous que Dieu est ineffable, indéfinissable, indescriptible et que nous n'aurons jamais les mots adéquats pour parler de Lui parce qu'ils seront toujours en-deçà de ce qu'Il est vraiment et qu'il vaut mieux parler de ce qu'Il n'est pas plutôt que de ce qu'Il est, et cependant, malgré ce beau consensus, nous ne cessons de nous "quereller" à son propos et sur la conception que nous en avons! "Ah oui les musulmans croient eux aussi au Dieu unique, MAIS, est-ce que c'est vraiment le même Dieu?" !... (et réciproquement). Et souvent lorsqu'on dit cela on sous entend que non, ce n'est pas le même. Bizarre! Heureusement c'est, je crois, de moins en moins le cas dans la sphère du dialogue interreligieux. Moi je dis que c'est forcément le même puisque d'un commun accord nous affirmons qu'il n'y en a qu'un! Et puis aujourd'hui l'étude historico-critique des Ecritures ne devrait-elle pas elle aussi nous conduire à plus de réserve? Oui, quelque soit le mot utilisé, il y a un Principe, un Absolu, une Source de Vie, une Intelligence, un Dieu qui nous dépasse, qui nous transcende et que nous avons bien du mal à expliquer et à trouver. Epluchons, décortiquons, analysons tous ensemble "les indices" que nous en avons dans chacune de nos traditions, sans prétention et bien sûr avec respect et réelle écoute des théories enrichissantes de chacun, dans un esprit d'ouverture et aussi sans négliger les points de convergence qui de surcroit peuvent nous fournir des occasions de célébrer ensemble sous une forme ou une autre, cette Puissance qui brille par son absence et que nous reconnaissons tous comme miséricordieuse et digne de louange.

Voilà comment je conçois le dialogue interreligieux animé davantage par la foi de celui qui cherche que dans celle de celui qui est sûr d'avoir trouvé, mais que je respecte et écoute.