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Régine et Guy, le 27/10/2021
Nous venons de prendre connaissance du magnifique texte de Christine «après le rapport Sauvé».
C’est une étude qui retourne aux racines, ce qui est rare.
En effet, il est temps de décaper les couches successives de peinture, de stuc et de vernis qui ont été déposées sur ce qui fait la vie dans l’Evangile, et la dernière couche n’est pas la moindre.
Sur le rapport Sauvé, il a été remarqué à quel point c’est une étude approfondie, visitant tous les aspects, mettant en jeu l’état actuel des sciences humaines.
Les études faites dans d’autres pays n’étaient pas allées aussi loin.
Le caractère systémique est affiché. Comme les observateurs le disaient et comme, déjà, le cardinal Marx le disait aussi dans sa lettre de démission.
Il faudra bien en tenir compte.
Encore une fois, Véronique Margron sauve l’honneur, les évêques, pendant ce temps, se taisent ou parfois feraient mieux de se taire…
On entend dire que dans un tiers des diocèses, on remet le couvercle sur la marmite.
Heureusement, il semble que de plusieurs côtés, des pressions se manifestent.
Si des coups sont portés à la structure, l’édifice est en grand danger.
Etant donné la formation qu’ont reçue les clercs actuellement en service, la tendance sera peut-être à tenter de faire dire, faire croire (ce sera plus difficile)
qu’»on» fait quelque chose, qu’»on» applique plusieurs des recommandations de la CIASE.
« Tout changer pour que rien ne change».
Jean-Luc, le 27/10/2021
Merci Christine pour ton très beau texte auquel je souscris pleinement.
Tu ouvres fort des brèches dans lesquelles bien sûr, tu le sais, je m'engouffre avec joie !
Tu évoques Vatican 2 comme ce qui aurait pu être source de renouveau pour l'Église Et ça l'a été sans lui on n'en serait pas là aujourd'hui ! Mais, pour ma part, j'ai voulu reprendre "Lumen gentium" et ce qui est dit du sacerdoce catholique : j'ai été catastrophé et ai trouvé cela littéralement illisible aujourd'hui : je me rends compte que je ne suis absolument plus en accord avec ce qui y est affirmé sur le pouvoir sacré attribué à ces hommes que sont le pape, les évêques, les prêtres, les diacres. Voilà bien la source du droit divin réaffirmée et que tu dénonces à juste titre.
Il n'y a comme tu le dis qu'un seul droit divin , celui de la fraternité.
Encore merci Christine !
Mais comment faire "incursion" dans cette "erreur" systémique ? Comment faire bouger ceux qui sont assis sur la branche qu'il faudrait scier ??
Venceslas, le 27/10/2021
Merci pour votre texte. Tout "curé que je suis", je vous suis quand vous écrivez que même si je ne le veux pas des rapports de type "domination/ cléricalisme" existent, et qu'il ne relève pas forcément de ma capacité de l'empêcher. Cela demande un travail collectif, profond, synodal en fait. J'aime beaucoup votre méditation sur "la place vide du Christ" Nous le savons, hélas, la nature humaine a horreur du vide et elle est prompte à le remplir, plutôt mal que bien. Je termine juste en me demandant si la nature trinitaire et donc fondamentalement relationnelle de Dieu ne serait pas judicieuse pour nous aider à penser l'Eglise autrement. En tout cas, vous me donnez envie d'y réfléchi !
M.Françoise Teissier, le 28/10/2021
Merci Christine de ce bel article, pertinent, juste et créatif. J'en partage totalement la teneur, il m'aide beaucoup, et je me permets de le diffuser.
Encore Merci,
amicalement.
Antoine Girin et Renée Collet, le 29/10/2021
Qu’il est précieux de recevoir et méditer ces différents textes.
Nous vous remercions chaleureusement et vous assurons de notre souci de les diffuser auprès des groupes et individus qui partagent notre recherche.
Une interrogation se manifeste à transformer en remise en cause de la base de notre foi.
En communion.
Jean-Luc Lecat , le 09/11/2021
Aller à la racine, urgence et nécessité
"O Dieu pardonne-nous de n'avoir pas compris que le pouvoir que tu nous donnes..."
Oser aller jusqu'à la racine demandait François le 20 août 2018 : " dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme ".
Or la racine n'est-elle pas précisément exprimée dans cette phrase, dite sûrement en toute bonne foi et humilité, par le président de la Conférence épiscopale française lors du temps pénitentiel à Lourdes, ce samedi matin 6 novembre 2021 :
"O Dieu pardonne-nous de n'avoir pas compris que le pouvoir que tu nous donnes demande une exemplarité sans failles..."
Cette phrase resplendit d'humilité, de repentance... et de la toute puissance de Dieu, que s'attribuent ainsi les évêques : Eric de Moulins-Beaufort parle à Dieu du pouvoir que Dieu leur donne à eux tous, les évêques.
J'avoue avoir été scotché par la simplicité et l'énormité de cette formule : "le pouvoir que tu nous donnes..."
C'est l'affirmation même de cet être sacré que se reconnaissent les évêques et avec eux tout le corps sacerdotal, et cela depuis les premiers conciles. Dire ce que pense Dieu, agir selon ce que Dieu veut, se prétendre représentants de Dieu sur terre, voilà selon moi la racine du mal.
Nous sommes habitués à ces formules... "le pouvoir que tu nous donnes"... Au fil des siècles, Il s'est vécu des choses magnifiques au nom de ce pouvoir, il y en a eu aussi d'insupportables et d'abominables.
La pédocriminalité ne vient-elle pas, comme un vrai séisme, mettre notre Eglise au pied du mur ? Et nous contraindre à poser des questions qui fâchent et qui peuvent faire très mal...
"Le pouvoir que tu nous donnes"... Qui peut s'arroger le droit de dire ce que Dieu pense, ce que Dieu est, ce que Dieu veut ? Qui peut prétendre agir au nom de Dieu ?
Oser au moins se poser cette question, accepter tout ce que cela peut avoir de déstabilisant, se préparer à renoncer à tous ces pouvoirs qu'on croyait avoir, et chercher, dans l'égalité totale, comment faire face à cette crise, comment marcher ensemble...
"Le pouvoir que tu nous donnes"... Non, selon moi, aucun d'entre nous, même pas François, ne peut parler du "pouvoir que Dieu lui donne" et cela pas plus une personne qu'un groupe, même s'il s'agit de l'Église. Cela c'est s'annexer Dieu. Qui pourrait avoir l'audace de s'approprier Dieu ?
Pardonnez-moi ma radicalité. Peut-être vous paraîtra-t-elle un orgueil démesuré, une prétention incroyable et inadmissible.
Tant pis mais je crois qu'il faut avoir le courage d'appeler un chat un chat...un abus de pouvoir un abus...même si cela dure depuis des siècles !
Julien, le 9/12/2021
Chère Christine,
Un grand merci pour ce très bel article où tu réussis en peu de mots à exposer l'ensemble de la problématique systémique de l'Eglise, son fonctionnement dénué de tout contrepouvoir.
Je voudrais revenir sur le point que tu abordes à propos des fidèles : "D’autant également qu’un nombre non négligeable de catholiques trouvent leur avantage pour les uns - ne voient rien à redire pour d’autres - à ce fonctionnement."
En effet, c'est un exemple-type de la "servitude volontaire" telle que La Boëtie l'avait définie magistralement. J'en suis témoin régulièrement dans ma paroisse, où pas plus tard que dimanche une fidèle m'a interprété la démission de Michel Aupetit de son poste d'archevêque de Paris comme le résultat d'une intrigue politique dirigée à son endroit. Et faut-il rappeler que la propre mère de François Devaux, abusé par Preynat et fondateur de l'association "La parole libérée", a longtemps refusé d'écouter son fils à propos du viol perpétré par ce prêtre qu'elle portait aux nues ? Il y a un légitimisme aussi aveugle que terrifiant chez bien des catholiques.
C'est pour cette raison que je n'attends à peu près rien du synode qui s'ouvre sur la synodalité. Il est inévitable que la démarche va être menée dans l'entre-soi, avec tous les biais instrumentalisés qu'on peut imaginer. François Devaux avait appelé à la démission de tous les évêques de France : cela aurait sans doute été un acte fort avant ce synode. Mais c'est à croire qu'on ne change pas une équipe qui perd ! Tout cela va se finir avec de belles déclarations de principe et la mise de côté des gêneurs qui auront posé les questions embarrassantes.