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Joseph
La transmission de la foi aux jeunes est un réel problème. A priori je crois que, même si la transmission se fait d'abord en famille,
elle ne peut pas se passer des instances mises en place par l'institution (catéchisme, aumôneries...). Mais je constate que les jeunes sont de plus en plus étrangers à l'Eglise,
même ceux qui sont allés au catéchisme. Pire encore, ils sont allergiques à toutes les institutions surtout l'Eglise... Faut-il s'en détacher pour que la foi puisse passer?
Mais comment les chrétiens pourront-ils se reconnaître entre eux sans une instance qui leur permet de dire "J'en suis" ?
Catherine
L'attitude de la hiérarchie est un vrai repoussoir pour les jeunes. Ce que les adultes acceptent, en faisant la part des choses, ils le rejettent totalement.
Il faut peut-être les comprendre. Le pape n'arrête pas de dire "il est interdit... il est interdit..." Interdit de vivre ensemble avant d'être marié! Interdit de prendre des contraceptifs!
Interdit bien sûr d'avorter! Interdit de divorcer! Bien, mais seulement quand on a 18 ans aujourd'hui on sait qu'on ne trouvera pas d'emploi avant très longtemps; sans emploi, on ne peut pas construire
une famille... Alors, les discours de l'Eglise leur paraissent totalement à côté de la plaque. Pouvons-nous dire qu'ils se trompent ?
Marie-M
Nous avons de grands enfants, eux même parents aujourd'hui. Il est vrai qu'aucun d'eux ne fréquentent plus l'Eglise aujourd'hui et que leurs propres enfants n'ont pas été baptisés.
Mais il me semble que nous leur avons quand même transmis des valeurs sur lesquelles ils ont fondé leur vie : le sens des autres, la générosité, etc... Quelque chose se transmet quand même.
Françoise
Il n'y a pas besoin d'être chrétien pour avoir de telles valeurs. Pour moi la vraie question, comme le dit Joseph, est : l'institution est-elle nécessaire ou bien
est-elle un repoussoir pour transmettre l'Evangile ? Je ne sais pas quoi répondre. Les Eglises se vident tellement en Occident qu'on serait tenté de penser
qu'on ferait mieux sans le pape et cie... mais est-ce bien sûr ?
Christine
Je voudrais revenir sur l'expression de la foi des jeunes.
J'ai entendu parler d'un prêtre, jeune et bien classique, qui voit arriver dans son presbytère deux jeunes "métalleux" dont il aurait eu peur en d'autres circonstances.
Il prend l'habitude de les fréquenter ainsi que leurs amis et il découvre... que ces deux-là (mais aussi beaucoup d'autres) sont profondément croyants.
Il fait l'expérience que la majorité des métalleux ne sont pas de jeunes adolescents asociaux, dangereux, violents,
sataniques, suicidaires ou encore limités au niveau culturel… Il plonge dans ce milieu - et on peut concevoir au prix de quelles ruptures !
Il est fraternellement accueilli par ces jeunes et il en vient à écrire un livre (issu d'une longue enquête) pour montrer que les idées communément admises sur ce milieu se révélaient être des constructions
issues de la peur et de l’ignorance davantage que de réalités constatables.
La hiérarchie aurait pu se réjouir que, par ce prêtre, on en vienne à parler de l'Evangile avec ces jeunes.
En fait, on a prié ce prêtre de partir non seulement du diocèse mais même à l'étranger.
Il est bien vrai que les jeunes dérangent souvent les rites et les habitudes. Mais il faut quand même savoir ce que l'on veut !
Que sont devenus ces jeunes... et ce prêtre...? Qui s'en soucie ?
Pierre
Je ne suis pas sûr que les jeunes se détournent de la hiérarchie. Certes, ils ignorent la morale et les discours du pape et des évêques mais ils aiment bien la pompe et le ritualisme qui est de retour. On aime bien crier "Vive le Pape!", même si on n'écoute pas son enseignement.
Christine Robert
Je suis la "Christine" qui a écrit l'article. Il a été mis en ligne, il y a un peu plus d'un an. J'ai vécu avec ce même groupe de jeunes jusqu'au mois
de juillet dernier (2011). Depuis, je n'en vois plus aucun. Entendons-nous : si je les rencontre dans la rue, ils demeurent fraternels mais
ils ne répondent plus à nos invitations pour de nouvelles rencontres.
Que s'est-il passé ? Vingt d'entre eux ont participé aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid. Revenus des JMJ, ils ont cessé complètement
de pratiquer et de se réunir en paroisse. Je leur en ai demandé la raison et ils m'ont répondu qu'ils ont été heureux d’avoir vécu une aventure
de groupe mais déçus de l’expérience soi-disant spirituelle (Liturgie, Laudes, psaumes…) qu’on leur a fait vivre. « On revient avec des doutes », disent-ils tous.
Je n'en conclus rien et je n'en fais pas une généralité. Simplement je décris mon expérience.