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Du côté des prêtres africains qui animent des paroisses en France, j'ai connu le meilleur et le pire... En cela ne sont-ils peut-être pas vraiment différents des prêtres français... Si ce n'est qu'ils viennent d'une autre culture que nous avons parfois bien du mal à "rejoindre". Plusieurs de ceux que j'ai connu étaient perçus par leur famille africaine comme des sortes de "chefs de tribus". En France, la "tribu" comptait sur eux pour subvenir à toutes sortes de besoin... Pour répondre, ils avaient tendance à exploiter "la charité" des chrétiens qui ne se méfiaient pas a-priori de ces prêtres...
Mais j'en ai connu d'autres qui savaient s'ajuster à la vie d'une communauté française...
Il me semble cependant que les prêtres étrangers, que l'on met en place pour suppléer au manque de vocations françaises, ont souvent tendance à ne pas oser risquer la moindre remarque - encore moins une critique - sur l'épiscopat du pays d'accueil. Ils ne se sentent pas chez eux et se croient souvent obligés de faire scupuleusement ce qu'on leur demande sans discuter.
Je ne suis pas sûre que ces échanges soient vraiment féconds.
Moi-même, je suis missionnaire en Afrique, mais en Côte d’Ivoire. Permettez que je réagisse à l’article fort intéressant et auquel je souscris pour jeter un regard positif. Quelques remarques, le revers de la médaille en quelque sorte pour éviter d'idéaliser :
1 - Parler de l’Afrique en général, c’est comme si on parlait de l’Europe. Mais ce qui se passe en Pologne est différent de ce qui se passe en France. C’est toujours délicat de généraliser l’Afrique. Il est important de bien se situer lorsqu’on en parle. Les mentalités et les cultures sont différentes.
2 - Bien vrai que le rapport « Africa Munus » est intéressant à plus d’un titre. Les choses ont-elles changé pour autant? Les Eglises évangéliques, ensuite l’islam prennent le pas. 32% des baptisés quittent nos églises.
3 - Oui les commissions "Justice et Paix" existent en Afrique. Ici en Côte d’Ivoire la Commission concernant les victimes suite aux derniers évènements est présidée par un évêque. Jusqu’à ce jour, rien n’est encore fait.
4 - Quant à pallier au manque de prêtres, il est urgent que les chrétiens en France se secouent pour se prendre en charge. Faire venir des prêtres d’ailleurs est fort intéressant pour des témoignages ou des rencontres (universalité) mais ne résout pas le problème des vocations (laïcs comme prêtres). A quand de nouveaux ministères dans nos communautés?
5 - Je vis dans le milieu des jeunes de grande ville et même des moins jeunes. Des formes d’athéisme et d’indifférence apparaissent de plus en plus, sûrement pas encore comme chez nous. Je visitais un grand-père malade chez lui, famille chrétienne. Je lui ai proposé de prier. Il m’a répondu : « Je ne vais ni à l’église, ni à la mosquée, ni aux fétiches. J’encourage les miens à aller à l’église s’ils veulent y aller. Mais pas moi ».
6 - Dans une société où l’argent et la corruption prennent de plus en plus de place, il est évident que cela provoque des changements dans une culture ou le sacré prend toute la place. Même le sacré est exploité à des fins lucratives à tous les niveaux.
J’espère ne pas être trop pessimiste. Mais Dieu nous a envoyé le Pape François et je pense que ce n’est pas une erreur de casting comme pourraient le croire certains. Vivre la Miséricorde c’est être humble et présent. Merci de votre patience et excusez mon impertinence.
