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Michel Poirier, le 21/1/2016
Bravo Christine, j'applaudis des deux mains.
Mais attention, dans ton enthousiasme tu pousses peut-être un peu loin, un peu plus loin que l'évangile lui-même ! Tu écris en effet : " Son fils s’apprêtait à reconnaître son errance, il ne le laisse même pas s’en accuser." C'est vrai que le père se jette à son cou et l'embrasse d'abord, mais il n'empêche pas son fils d'ajouter : " Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite pas d'être appelé ton fils " (Luc 15, 21). Le pardon, certes, a précédé l'aveu (quelle leçon de miséricorde !), mais si l'aveu avait vraiment été empêché, le fils se serait-il senti pleinement déchargé ?
Monique, le 21/1/2016
Merci Christine pour ton bel article sur le “fils prodigue”.
Tous les hommes d’Eglise devraient le méditer. Je sais bien qu’on a besoin de “garde fous”, mais une fois ceux-ci franchis il n’y a plus que tendre la main ou les bras comme le Père du prodigue avant de poser des conditions.
Récemment nous avons un neveu qui vivait maritalement avec sa femme depuis 22 ans ; lui et elle ont décidé de se marier civilement et religieusement. Seulement voilà, elle avait déjà été mariée civilement, elle protestante, lui, je ne sais pas. L’Eglise de Grenoble leur a refusé le mariage religieux. Deux catholiques qui se marient civilement et se séparent l’Eglise reconnaît la nullité de leur mariage. Deux non catholiques qui se marient civilement et se séparent l’Eglise reconnaît la validité de leur mariage et donc n’en accepte pas un second. C’est beau l’hypocrisie des textes.
Merci encore.
Annie, le 21/1/2016
Chère Christine,
Rien que pour ton article sur les indulgences, tu mérites l'absolution de tous tes péchés pensables. Merci.
Je t'embrasse.
Christine Fontaine, le 21/1/2016
@ Michel Poirier,
"Père j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils", c'est ce que tous les baptisés peuvent dire à moins, comme le dit saint Jean, de faire de Dieu un menteur (1Jn 1,10). Mais ce n'est pas ce que l'Eglise catholique attend qu'on dise. Je crois qu'il en va un peu autrement chez les orthodoxes.
Pour moi, le fait de pouvoir reconnaître une faute précise est un don de Dieu. La plupart du temps, nous discernons mal ce qui nous anime; nous ressentons une sorte de malaise dont nous voudrions pouvoir être libérés. Dans ce cas la formule "j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne..." me semble plus vraie que de vouloir faire entrer nos actes ou nos pensées dans une formulation étroite. Mais si nous pouvons discerner clairement une faute, c'est effectivement libérant de pouvoir le dire.
Sauf que le code de l'aveu dans la confession privée entre le prêtre et le fidèle ne fonctionne plus ou fonctionne très difficilement. J'en ai moi-même fait l'expérience à plusieurs reprises et je ne me sentirais pas du tout autorisée de conseiller à quiconque de la faire. Bien que l'aveu des péchés puisse être libérateur pour certains.
Je te cite un exemple personnel auquel je pensais en écrivant cet article. Tu sais que j'ai travaillé en paroisse pendant 12 ans et que j'y prêchais en alternance avec Michel Jondot, un dimanche sur deux. Il y avait cinq messes chaque week-end. A la fin de ce travail en paroisse, j'étais a une période charnière de ma vie. Alors que je n'avais vécu depuis des années que des absolutions collectives, j'éprouve à ce moment le besoin d'un acte plus personnel. Tu sais aussi que pour moi la pauvreté est l'axe majeur de l'Evangile. Je suis à Assise et je vais à la Portioncule (ou plutôt dans la grande basilique). Je trouve dans un confessionnal un prêtre qui parle français. Je ne me souviens plus de ce que j'ai voulu dire mais je sais que cela avait nécessairement un rapport avec la pauvreté. Dès que j'ai prononcé le mot "richesse", le prêtre m'interrompt et me dit que ce n'est pas un péché. Puis, sans me laisser continuer, il me demande si j'ai manqué la messe du dimanche. Je lui réponds que j'y vais 5 fois par dimanche. Il ne s'en étonne pas. J'essaye encore de formuler autrement ma "richesse". Il m'interrompt pareillement et me demande si je vis en concubinage ou si j'ai trompé mon mari. Je lui réponds que je suis célibataire. Cette fois, il ne me laisse même plus parler; il me dit qu'il va me donner l'absolution et que je dois réciter deux "Notre Père" et trois "je vous salue Marie".
Je suis sortie de là complètement abasourdie, en me disant... c'est quand même un sacrement... mais quand même ! Tu me diras que cette expérience est extrême. Je n'en suis pas sûre du tout. Ce que l'institution entend par péché n'est plus (toujours) ce dont le pénitent fait l'expérience en vérité. Alors, reste à parler à côté pour rejoindre le code du confesseur ou à renoncer à pratiquer ce sacrement. A moins de connaître un prêtre qui accepte d'entendre : "J'ai péché contre le ciel et contre mes frères, etc." Mais béni soit celui qui le trouve ! De toutes façons, il reste toujours heureusement la possibilité de se tourner vers Dieu. Avec lui on peut se taire, discuter, avouer, tâtonner... dans tous les cas chercher à vivre dans la vérité sous son regard sans se sentir jugé ni prisonnier d'un modèle...
Robert, le 2/2/2016
Merci Christine pour ce récit, « L’enfant prodige », de réconciliation… avec soi-même.
Je constate une église qui parle de discernement sans être capable de discerner les besoins des paroissiens, qui se réfère à l’enseignement unitaire du Christ sans être capable de discerner ce qu’il a dit de ce qu’elle a inventé par la suite en divisant.
Nous avons beaucoup de travail personnel à faire pour sortir de l’église institutionnelle et rentrer dans celle de Dieu.
Je ne veux pas d’une église qui divise ni d’un monde qui confond l’ombre et la lumière.
Mais c’est bien dans ce qu’ils ne sont pas recommandables qu’il faut continuer de les aimer.
Amitiés.