Retour à l'article
Retour page d'accueil


Cliquer ici
pour ajouter un commentaire ou une page au débat,
en précisant sur quel article vous réagissez.

Pour suivre le fil d'un débat, commencer en haut de page.
Pour lire les nouveaux messages, commencer en bas de page.

Julien, le 11/01/2020

La synthèse qui est nous est faite ici des crimes de l'Eglise chilienne est à mettre en relation avec l'impressionnante enquête "Sodoma" de Frédéric Martel (2018). Ce livre est bien plus qu'un brûlot mais une plongée dans les arcanes diaboliques du Vatican, et indirectement un hommage à la lucidité et à l'immense courage du pape François. C'est un livre dont je recommande vivement la lecture, et tout catholique devrait le lire pour alerter sa conscience. On y retrouve plusieurs des noms cités dans cet article.

L'histoire de l'Eglise en Amérique latine depuis l'Après-Guerre apparaît tragiquement contrastée entre des prêtres et des prélats qui se sont engagés en faveur de la lutte contre la pauvreté et les dictatures, et dont beaucoup l'ont payé leur vie, et d'autres d'une perversité absolue, démoniaque, qui ont été les complices des régimes dictatoriaux, et ont dénoncé leurs confrères du premier type aux polices politiques. Celles-ci ont envoyé leurs exécuteurs des sinistres besognes pour les emprisonner, les torturer ou les assassiner. Il faut ajouter que plusieurs nonces italiens, envoyés du Vatican, ont été eux aussi complices et ont couvert crimes et abus. Le cardinal Sodano, cité dans l'article, fait également l'objet d'une enquête approfondie dans "Sodoma".

Or toutes ces affaires ont été étouffées, ou volontairement ignorées jusqu'au pontificat de François. En cause, notamment, l'obsession anti-communiste du pape Jean-Paul II qui ne voyait qu'un complot des rouges dans toute alerte sur les dérives signalées dans les églises latinas, en les balayant d'un revers de main. Le livre de Frédéric Martel rappelle aussi la visite de Jean-Paul II au Chili de Pinochet en 1987. Certains diront que c'était pour le sermonner, d'autres pour marquer son soutien à la lutte contre le communisme. Quoi qu'il en soit, cette visite officielle fit controverse à l'époque.

Dans son enquête, Frédéric Martel révèle bien l'importance d'un "lobby" homosexuel au Vatican, dont le pape François a parfaitement conscience. Et plus chez un prélat il y a de rigidité, de conservatisme, de rejet violent de toute évolution de la doctrine de l'Eglise sur les moeurs, dont l'homosexualité, plus cela cache justement une une sexualité honteuse comme active, cachée, le plus souvent homosexuelle, pouvant aller jusqu'à la perversion et autres abus en tout genre.
J'en suis moi-même convaincu et je pense en avoir été témoin en la personne d'un prêtre homosexuel refoulé ou dissimulé, qui a aujourd'hui gagné en responsabilités, dans un registre certes beaucoup moins tragique que l'Eglise latino-américaine.