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Jacques Clavier, le 26 novembre 2020

La puissance (dunamis en grec), autrement dit le pouvoir (exousia en grec) ou la souveraineté (ordination du multiple à l'un), sont des pouvoirs que l'on tient d'un autre et dont on use par délégation que ce soit par la force (tant qu'elle m'est donnée), que ce soit par le sacré (tant que le ciel est avec moi) ou que ce soit par la raison (tant que les urnes des élections me le donnent).

Ma question devient alors : "qui sera le souverain pontife ?" (du latin pontifex = qui fait le pont) ; autrement dit "qui fera le pont" entre : d'une part le peuple et/ou la nation
et
d'autre part la force (avec le pouvoir régalien), le sacré (avec le Bien) ou la raison (avec les urnes des élections) ?

Je m'interroge à partir de la religion catholique :

Il est un existant humain mâle (Romain) qui jouit d’un pouvoir sacré (1) ; ce souverain pontife ordonne/consacre d’autres existants humains mâles pour que ces existants humains mâles agissent dans la personne du Christ, autrement dit pour que ces existants humains mâles jouissent d’un pouvoir sacré, ordonné à un seul et même Dieu. Il y a bien un existant humain (Tomas Halik) ou deux (Jean Casanave) qui déclarent que le dieu - qui frappe à l’intérieur des églises, pour sortir de là où le pouvoir sacré des existants humains mâles l’enferment – il y a bien un existant humain ou deux pour déclarer que ce dieu-là est sorti, et pourtant j’ai l’impression que la jouissance d’un pouvoir sacré ne me semble pas perdre, pour tout de suite, son attrait, auprès d’existants humains mâles.

(1)
CONSTITUTION DOGMATIQUE SUR L'ÉGLISE LUMEN GENTIUM
10. Le sacerdoce commun
Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, qui ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ [16]. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie [17] et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, le témoignage d’une vie sainte, leur renoncement et leur charité effective.

Rome, à Saint-Pierre, le 21 novembre 1964.

Moi, Paul, évêque de l’Église catholique.

http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html

————————-

La souveraineté = le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité du genre humain (= sacrement) ; autrement dit la souveraineté = l'ordination du multiple à l'un (Dieu et/ou le genre humain) ?

À mon avis, j'ai un problème quand le « souverain pontife » retient jalousement le rang qui l’égale à l’un (le peuple) et/ou à l’autre (la nation) ; autrement dit quand le « souverain pontife » se prend pour l’un (le peuple) et/ou pour l’autre (la nation).

Tous les existants, humains, non humains, divins, non divins, sont :
- de même nature en termes ontologiques (existentiels)
- mais de nature différente en termes de communication : il y a ceux qui ont une parole performative* et ceux qui ne l’ont pas et les plus malheureux « souverains pontifes » sont ceux (et celles, plus rares) qui disent que leur parole est performative* alors qu’elle ne l’est pas.

* rhéma en grec : parole agissante qui fait ce qu'elle dit, à distinguer de la parole/discours (logos en grec)

Je dis que j’ai un problème avec la souveraineté . . . mais peut-être ai-je un problème tout court avec nos singularités, révélées, ici, et maintenant.

Jacques Clavier

« In varietate concordia »
(L'unité dans la diversité)
(en français : « Unie dans la diversité »)
est la devise de l'Union européenne . . .
et de l'Église
(unité dans l'adversité) !

"Dureté et rigidité
sont compagnons de la mort
Fragilité et souplesse
sont compagnons de la vie."
Lao-Tseu