C’est à partir du milieu du XVIIIème siècle que le Franciscain, St. Léonard de Port-Maurice, fixe la structure des quatorze stations pour le chemin de croix.
En travaillant autour du thème de la passion, j’ai voulu rompre avec l’imagerie saint-sulpicienne qui lui est attachée pour l’essentiel et créer une unité
et une simplicité de forme, faisant du carré le motif central dans lequel s’inscrivent, improbable palimpseste, les textes cités en référence.
Ces derniers, destinés à suggérer plus qu’à nommer, sont rendus illisibles à dessein.
Je me suis attaché, dans chacune de ces peintures, non pas à illustrer mais à exprimer le drame qui se joue, dans un parti pris non figuratif où écriture,
formes et couleurs se répartissent les rôles.
La palette, dans les stations 3, 7 et 9 au cours desquelles le Christ tombe, est faite d’ocre et de terre. Le bleu, lié à la
représentation des femmes, est utilisé pour les stations 4, 6 et 8. Les couleurs s’assombrissent dans les stations 10, 11 et 12 qui sont
l’expression de la détresse et de la violence, puis elles passent par le froid du gris et le chemin de croix s’achève sur la lumière de la résurrection.
En effet, en ajoutant une quinzième station, j’ai, à l’instar de P. Grostefan, J. Debruyne, L. Boff etc., préféré ne pas clore la passion du Christ
sur le tombeau et choisi de mettre en lumière, par la résurrection, les quatorze stations qui précèdent.
Dominique Penloup