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Jean-Claude Caillaux, le 7/4/2016

Merci Leïla, merci de cette parole forte. Merci d'oser dire ce qu'il ne faut pas s'empêcher de dire, même si la peur obscurcit tous les pores de la peau. Merci pour toutes ces femmes, et ces hommes bien sûr, qui gardent le courage, le courage de vivre, de dire et de se parler.
Même le sable du désert reflète le soleil, et la nuit fait naître l'aube.
Merci, et laissons-nous revêtri de miséricorde.

Laurence LM, le 7/4/2016

Merci pour ce magnifique témoignage tellement utile : en effet, lorsqu'on ne vit pas dans une ville comme Villeneuve, on ne se rend pas du tout compte de la réalité, de cette peur dont témoigne cette femme, de cette agressivité vis à vis des musulmanes dont font preuve certains !
Il faut dire et redire tout de même que beaucoup, beaucoup d'entre nous ressentent de la bienveillance et de la solidarité envers les femmes musulmanes et que nos pensées, lors des attentats, sont tout de suite allées vers les musulmans qui effectivement sont tellement éprouvés, comme le dit si bien ce témoignage.
Que son auteur et toutes ses amies sachent donc que bien des pensées d'amitié, de soutien, de solidarité vont vers elles.
Et qu'elle soit remerciée d'avoir eu la force d'écrire ce beau texte et de vivre chaque jour la tolérance, la patience...
Bien cordialement

Geneviève B., le 7/4/2016

Merci à toutes ces femmes pour leurs voeux de Pâques.
D'autres initiatives ont eu lieu: dimanche dernier à Bondy, s'est tenue une réunion avec discours fraternels, chants , musique et danses, réunissant des catholiques (avec leur évêque), des musulmans, des juifs, des bouddhistes, des sikhs, des chrétiens arabes d'Eglises orientales, pour partager nos différentes cultures.
Paix aux hommes et femmes de bonne volonté !
Cordialement

P. Samir, sj, le 7/4/2016

Chères amies et amis, musulmans et chrétiens !
Merci pour cette belle lettre : un beau témoignage. Il y a encore du chemin à faire, mais s'il est fait ensemble, ce sera bien plus léger à parcourir et plus agréable !
Merci encore, et courage !
J'ai oublié d'ajouter quelque chose : quelle beauté que ce tissage que ces femmes ont tissé! De véritables artistes, mais surtout de ce tissage émane une paix et une douceur infinies ! Bâraka Allâh fîkum (je devrais dire fîkunna, mais ça fait pédant !)

Anne, le 7/4/2016

Chères amies,
Je vous remercie pour vos vœux de Pâques, étant moi-même catholique.
Des liens islamo-chrétiens sont une très bonne idée, ayant des amis musulmans que j’apprécie beaucoup.
Bien cordialement.

Josiane D., le 7/4/2016

Merci pour votre message et vos souhaits.

Jean-Claude B., le 7/4/2016

Ce message a été transmis au groupe "Unitariens francophones" sur Facebook. Avec nos encouragements pour ce que vous faites.

Barbara, le 7/4/2016

Merci pour ce beau témoignage...qui m'a beaucoup touchée!

Raymond, le 7/4/2016

Merci pour ce beau témoignage signe d'Espérance. Amicalement.

Françoise L., le 7/4/2016

Cher Nicodème,
Merci pour tous les témoignages, articles que je lis toujours avec beaucoup d'intérêts.
Merci à Leila pour son long et intéressant témoignage, que je vais relire et partager avec mes amies du Maghreb et d'ailleurs.
Je travaille avec des femmes musulmanes - je les aide à apprendre le français - elles aussi sont révoltées par tant de violences, elles portent des voiles de couleur, des foulards et pleurent de tristesse et de douleur quand elles voient une jeune fille voilée de pied en cape tout en noir - jeune fille qui peut-être est une des leurs...
Mais elles à la différence des femmes de St Denis elles n'ont pas à avoir peur. Leurs familles dans l'ensemble sont bien intégrées, les Hauts de Seine Sud ne sont pas , il est vrai, les banlieues nord de Paris. Tout n'est pas parfait loin de là.
Avec toute mon amitié.

Yves P., le 7/4/2016

Merci pour ce message des Femmes MUSULMANES de la CARAVELLE.
Je me rappelle nos réunions de prières chez nos Soeurs BENEDICTINES de VANVES.
Je suis en union de Prieres avec vous tous et avec les Femmes Musulmanes de la Caravelle.
Je Prie aussi tous les jours depuis 2014 pour la petite fille Yesidie aux yeux dont j'ai vu la photo dans les news sur internet.

Monique R., le 7/4/2016

Merci à Leila pour ses bons vœux. En attendant de la voir, je l’embrasse !

Julien, le 7/4/2016

Merci à Leïla pour ce beau témoignage à la fois douloureux et porteur d'espérance.

Sylvia B., le 8/4/2016

Sortir de la peur signifie que l'on sort de la manipulation médiatique. Actuellement certains individus se sentent autorisés à afficher leur racisme, alors qu'auparavant ils l'étaient moins ou tout au moins pas ouvertement. Le fait de dire qu'il ne faut pas faire d'amalgame, dans une problématique où prône justement la confusion, ne signifie pas grand chose. Je reste persuadée qu'il faut continuer à entretenir l'amitié entre les différentes communautés, pour désavouer la mauvaise presse.
Amitiés.

Marie-Françoise T., le 8/4/2016

Merci de cet intéressant témoignage , qui encourage à adopter la même démarche que Leïla .

Jeanne R., le 8/4/2016

Ce témoignage des femmes musulmanes proches de chez nous est poignant. C'est vrai qu'en tant d'adhérente de l'ACAT, je me sens interpellée et plus encore comme chrétienne dans ma relation avec mes voisins musulmans sur Houilles-Carrières. J'ai fait 37 ans jusqu'en 2000 l'enseignement du français en collège public à Nanterre puis Sartrouville par choix et je connais assez bien les familles maghrébines. Je comprends que les problèmes se sont encore aggravés avec l'actualité.

Dites à toutes ces femmes que nous sommes leurs amies et que nous ne les confondons pas avec les terroristes, que nous respectons leurs convictions religieuses tant qu'elles n'enfreignent pas les lois de ce pays qui les a souvent bien mal accueillies.
Amitié

Monseigneur Henri Teissier, ancien archevêque d'Alger
le 8/4/2016


Chères amies et chers amis,
Merci pour le témoignage que vous nous nous envoyez à partir de ce qui se vit là où les amis de "mes tissages" se rencontrent. Pour vous exprimer ce merci je vous envoie ce que je reçois en même temps, le témoignage de celui d'entre nous qui nous représente, à partir du Sahara, dans les camps de réfugiés du Sahara occidental..Justement il y parle des femmes de ces lieux, qui, elles, aussi doivent lutter...Et nous comprenons votre lutte contre la peur, car, avec tous nos amis alégriens, nous avons passé dix ans en Algérie avec cette menace quotidienne... dix années pendant lesquelles on nous a tué dix pour cent des prêtres religieux et religieuses du diocèse... et 200.000 amis algériens.
Merci

Témoignage de Jean-François DEBARGUE
Exiland, 27 février 2016

Seuls ses yeux dévorent son visage. Le reste de son corps n’a pas vraiment l’occasion de dévorer quoique ce soit. Ce petit garçon de cinq ans en parait à peine trois ; ce que les pédiatres appellent ici sans rire « un retard de croissance harmonieuse ». A ses côtés, sa maman, née elle aussi dans les camps,rongée d’anémie, en attendant qu’un diabète ou un cancer ne viennent squatter « une avance de vieillesse inattendue ».

Sur une table ronde de plastique toute juste assez grande pour passer l’encadrement de porte sans porte, une coupelle est devenue enclos. « 3 vaches qui rit » y pataugent dans un peu d’huile, attendant d’être attrapées dans leur minuscule coral par quelques bouts de pain.

La jeune future vieille femme Sahraouie me tend un petit saladier rempli de lait humanitaire reconstitué. Excédent d’un autre continent, le lait de chamelle local étant devenu hors de portée... A quand leur nécessaire en place de notre excédent ? Je l’incline à peine, mouillant par plaisir le dessus de ma lèvre supérieure. Face à moi, descendant le rebord opposé, une mouche effrontée, boit, avec la même délectation.

Dehors le vent de sable s’est transformé en tempête orangée. Les tôles inquiètes tremblent sur le toit et, forçant l’hospitalité, une part fatiguée de sable se pose, drapée sur le sol. Nous nous réfugions dans la pièce la plus petite, celle qui sert de remise à quelques valises qui rêvent d’être faites depuis 40 ans.

Sur le plateau où le sable finit par s’inviter, Raïbi prépare le thé. En un étrange défilé, six verres à thé martellent le plateau transformé en Hamada, peu à peu emplis de mousse comme d’un éphémère espoir. En ce jour du quarantième anniversaire de la république Sahraouie, réfugiée dans cette toute petite pièce au milieu du Sahara, exilée dans la tempête, une jeune femme perdue dans ses songes et au milieu des valises fredonne un vieux chant Sahraoui à son fils endormi. Un vieux chant qui parle d’un pays volé.

Les rêves se transmettent malgré tout en milieu hostile, devenant alors actes de résistance…


Jean-François DEBARGUE

Marie-France, le 9/4/2016

Merci pour ce témoignage, très émouvant...
Comment aider à porter un autre regard sur elles ?
C’est certainement en les accueillant pour ce qu’elles sont, sans se laisser impressionner par le vêtement, quel qu’il soit, qu’on peut les aider à sortir de leur “ghetto” éventuel.
Peut-on éventuellement le diffuser ? S’il peut être entendu...
En tous cas, merci à celle qui parle !

Nicodème, le 9/4/2016

Le témoignage de Leïla peut bien sûr être reproduit et diffusé.
Réciproquement, Leïla consulte ces commentaires et elle les communique aux musulmanes qu'elle rencontre. Elle est très sensible à toutes vos marques d'amitié et de compréhension. Elle vous en remercie au nom de toutes les autres.

Michel O., le 10/4/2016

Merci beaucoup pour ce message-témoignage. Je l'ai transmis à une trentaine d'ami(e)s.
Amitié à partager.

Robert H., le 12/4/2016

Je voudrais sortir un peu d’une réaction émotionnelle même si ce témoignage est touchant. D’une part, nous constatons que les musulmans souffrent autant que les autres de cette situation violente manifestée par le fondamentalisme, ce qui n’a pas l’air évident pour les non musulmans. D’autre part, ce sont les femmes qui font un effort de générosité pour ouvrir leur cœur aux autres, ces femmes mêmes qui sont dévalorisées par leur propre religion. Individuellement, dans la vie communautaire, il n’y a pas d’autre solution que de répondre à la peur par la main tendue à l’autre. Je connais bien cet Islam là, j’y ai vécu et grandi. Les fondamentalistes n’ont rien à voir avec la vraie religion ; ils n’ont sûrement pas lu le Saint Coran ou si mal, ce qui revient au même. Toutefois, je ne suis pas d’accord de dire qu’ils ne font pas partie de l’Islam. Les gens ne comprennent pas cette phrase, ils peuvent la vivre comme un déni, ce qui aggrave encore plus la suspicion. Oui, les fondamentalistes font partie de l’Islam ; oui, ils sont une facette de cette religion, la question n’est pas là. Elle est que les 90 à 95% de musulmans pacifistes devraient expliquer ce qui différencie la vraie religion musulmane de ce qui ne l’est pas, c’est-à-dire assumer aussi ce qui n’est pas résolu dans leur religion ; c’est la première étape pour montrer son vrai visage élevé. Un débat créatif ne se fait pas avec une seule facette d’un problème posé, il se construit avec l’ensemble de ses aspects. Discerner ce qu’il y a d’élevé de ce qui n’est pas résolu dans l’Islam ne peut se faire que par les musulmans eux-mêmes. Cependant, il y a deux écueils. Le premier est que l’Orient est une civilisation émotionnelle, elle a un problème avec la parole ; le second, est que parler du bien et du vrai, montrer la générosité et la compassion n’intéresse pas les médias. Leur souci essentiel est de toujours tirer vers le bas, montrer ce qui ne va pas ; parler du malheur, de la souffrance et de la mort. Le bonheur ne fait pas assez jouir, il ne fixe pas les auditeurs et les spectateurs sur leur siège, à vous de comprendre le reste. Il y a un énorme travail à organiser pour répandre l’Islam dans la rue, le porter vers les autres, le faire pénétrer dans les médias ; non seulement par des spécialistes, mais aussi par des gens du peuples, par la base silencieuse, celle qui probablement souffre le plus. Je suis partant pour une telle démarche d’ampleur.