Page d'accueil Nouveautés Sommaire Auteurs
"Semaine Sainte 2016" / "Fêtes liturgiques" Contact - Inscription à la newsletter - Rechercher dans le site

Dimanche de Pâques

J’appelle.
J’appelle.
J’appelle.
Je ne sais qui j’appelle.
Qui j’appelle ne sait pas.
J’appelle quelqu’un de faible et quelqu’un de brisé
Quelqu’un de fier que rien n’a pu briser.

J’appelle.
J’appelle quelqu’un de là-bas.
Quelqu’un au loin perdu,
Quelqu’un d’un autre monde.

Henri Michaux

Après la faute


Aux premiers jours, après la faute,
Eve et Adam se sont cachés, se sont perdus au loin,
Derrière les arbres du jardin.
La honte les brisait ;
Ils se bouchaient les yeux et les oreilles.
Quand Dieu les appelait, ils refusaient d’entendre.
Mais Dieu les a trouvés
Et Il appelle encore.

Ils restaient sourds


Aux jours des paraboles
Un homme avait confié sa vigne aux vignerons
Mais ceux-ci restaient sourds aux appels de leur maître
Quand il fallut verser le prix de la vendange.
Et le sang a coulé
Pour que cesse l’appel.
Mais Dieu appelle encore.

En plein sommeil


A la veille d’un temps nouveau,
Jésus, nouvel Adam, était entré
Derrière les arbres d’un jardin.
Ses amis se sont bouché les yeux et les oreilles.
Ils sont entrés dans le sommeil
En refusant d’entendre
L’angoisse d’un Dieu brisé
Qui nous appelle encore.

Et les voilà déçus


Aux jours où il marchait auprès du lac
Il avait dit « venez ».
Ils avaient répondu mais n’avaient pas compris.
Et les voilà déçus et les voilà déchus ;
Le maître n’était pas celui qu’ils croyaient désirer ;
Ils attendaient quelqu’un de fier.
Le Maître est revenu
Et les appelle encore.

La pierre du tombeau


Aux jours où il prêchait et guérissait
Sa parole touchait les cœurs.
Scribes et Pharisiens ont étouffé l’appel.
On l’a cloué sur la croix pour qu’il se taise
Mais la pierre du tombeau est devenue poussière.
Jésus appelle encore.

L’appel et le message


Au jour de la seconde Pâque
A l’heure où pâlissent les étoiles,
Quelques femmes restées fidèles
S’approchèrent du tombeau.
La mort de ceux qu’on aime appelle la tendresse.
La parole de l’ami avait brisé la pierre.
Elles entendent son message.
Jésus appelle encore.

Remplis de joie


Au jour de la seconde Pâque
Quelques femmes ont transmis le message.
Il les attend.
Pierre, Jacques, Jean ont su entendre
Et déchiffrer les signes du tombeau vide.
Pierre, Jacques et Jean, remplis de joie,
Ont entendu ; ils ont cru et répondu.
Ils sont partis rejoindre
Celui qui les appelle encore.

Nous pouvons t’appeler


Au jour de notre baptême, tous avaient dit « je crois ».
C’était répondre à ton appel.
Au jour de cette Pâque, nous le disons encore.
Nous le savons tu nous appelles et nous écoutes.
Tu n’es plus perdu au loin ; nous pouvons t’appeler.
De loin tu viens à nous ; venu d’un autre monde
Tu viens dans ce monde brisé. Nous t’appelons
Et nous t’appellerons encore.




Peintures de Marc Chagall
Texte de Nicodème