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Vincent

Il est bien évident que l'Eglise a toujours été et demeure un lieu qui fonctionne à partir d'une volonté de domination de la hiérarchie.
Votre conclusion est-elle une contestation de la position de Jean-Luc Nancy?

Michel Jondot

Ce n'est pas une contestation mais un rappel : le métier de philosophe n'est pas celui de théologien ; ce qui explique que Jean-Luc Nancy puisse embrasser d'un même regard Socrate et Jésus.

Paulette

Merci Michel.
Cette « déconstruction » est magnifique d’ouverture.

Marianne

Je trouve, une très belle brêche ouverte par l'initiation à la pensée de JL.Nancy... C'est un peu vertigineux comme pensée mais cela donne envie de suivre le fil car c'est une ouverture étonnante de sens et sans aucune emprise... ou aliénation dans une pensée totalisante !

Nicole

Ce texte est pour moi un trésor, il aide une mère et une grand-mère à vivre cette difficile époque. Oui : " Vivre à la hauteur de l'humanité oblige à vivre ici bas avec ce qui nous dépasse ".

Françoise

Certains textes du site sont pour moi difficiles, mais cette fois j'ai vraiment du mal à suivre. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas assez philosophe, ou pas assez théologienne... ou pas du tout croyante (mais cependant souvent intéressée par la manière dont vous appréhendez la foi).

Jean-Pierre

" Cette invention, c’est celle d’un monde sans Dieu – sans assurance de sens – mais sans désir de la mort. Sans doute cela veut dire aussi : sans Christ et sans Socrate. "
J'ai vraiment beaucoup de mal à intégrer la citation de Jean-Luc Nancy à la fin de cet article.

Christine Fontaine

Il me semble que Jean-luc Nancy fait allusion à cet arrachement étrange à toute "fixation" sur soi-même, sur les autres, sur le monde et sur Dieu que chacun peut expérimenter au moins à certaines heures. Pour moi (et pour J.L. Nancy ?), ce "lieu" est précisément celui où Dieu m'appelle et passe dans ma propre histoire, dans ma chair, dans ma relation avec les autres, dans une certaine manière d'appréhender le monde sans chercher à le posséder.
Pour moi, cette déprise ne peut pas se faire sans Jésus-Christ qui "se fait autre pour me mener à l'Autre" (Denis Vasse).
Cette déprise ne peut se faire sans l'Evangile où j'entends et j'expérimente, à la suite de ceux qui l'ont écrit, la vie dans la foi.
Cette déprise ne peut se faire sans au moins un ou deux autres croyants en Jésus-Christ avec qui je pourrai dire "Notre Père" et célébrer l'Eucharistie...
"Pas sans Toi, pas sans vous..."
Jésus est pour moi, comme le disait Michel de Certeau, " ce passant extraordinaire " en qui j'ai " la faiblesse de croire " et qui me donne la force et la joie de vivre... y compris en Eglise... malgré tout.

Je ne connais pas suffisamment la pensée de Jean-Luc Nancy pour savoir s'il réintègre les autres, le monde, l'Eglise, lui-même et Dieu après en avoir déconstruit le fonctionnement (comme une emprise profondément pesante et aliénante)... En tout cas, je lui suis reconnaissante d'en avoir dénoncé l'emprise... ! Comme l'écrit Marianne : Quelle brèche dans une pensée totalisante !

Jean-Pierre J., le 10/3/2016

Ce jubilé de la miséricorde, et cette période de carême m’amènent à chercher du sens aux notions de : “sacré“, “sacrifice“, sacrements“, mais aussi conversion et vie/mort. L’article de M. JONDOT me rappelle un article de Michel Barlow Dans Golias hebdo Numéros 246 à 251 – juillet-août 2012. Intitulé : LE SACRE, UN CONCEPT PAÏEN, avec un sous-titre : Et pourtant, Jésus était venu nous libérer du sacré !

J’ai été élevé religieusement, à une époque où était entretenu “le culte“ de la culpabilité par une église enfermée dans ses certitudes, et qui voulait protéger ses “ouailles“ par une forme de censure qu’était la mise à l’index de nombreux textes.

Vatican II et quelques théologiens tels que les Cardinaux de Lubac et Congard, Joseph MOINGT, ou Mgr ROMERO et la préférence pour les pauvres, m’ont conduit à une approche de la notion de conversion dans le monde actuel où l’humanisme est peu à peu sacrifié au consumérisme et au matérialisme. Un monde où les religions à la fois se replient sur leurs certitudes, et s’il existe d’un côté une tentative de dialogue interreligieux, on constate aussi des affrontements violents au nom de ces mêmes religions. Dans le même temps la laïcité en France est détournée de son objectif pour servir une forme d’ISLAMOPHOBIE. Je dois ajouter que cette évolution s’est opérée en moi en même temps qu’une culture éthique fondée sur l’égalité en droits de tous les humains et la nécessaire défense des droits humains ne serait-ce que pour des raisons sociologiques. La nécessité de considérer chaque individu comme sacré et indispensable à l’humanité.

Aussi la lecture, ce jour (28/2/2016), du livre de l’Exode (3,1-8a.10.13-15)« Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis » m’a particulièrement frappé, par rapport à ce que dit Michel JONDOT faisant référence à l’expression de JL NANCY : « Autrement qu’être » dès qu’on aborde le mystère de la TRINITE.

“Croire à la Trinité conduit à parler de Dieu négativement. Le Père n’est pas sans le Fils et l’Esprit. L’Esprit n’est pas sans le Fils et le Père ; le Fils enfin n’est rien sans le Père et l’Esprit. Pour le dire autrement, Dieu n’est pas dans l’être mais dans les rapports qui unissent les personnes.“

Cette approche m’apporte un nouvel éclairage pour ma foi. De même que l’image du buisson qui brûle sans se consumer me fait penser à la notion d’amour source de vie. Vivre c’est donner, y compris sa vie.

“Lorsque le Fils assume notre nature humaine, il inscrit dans le monde cette manière de vivre les uns par les autres.“

“Christ se dépossède de sa divinité pour s’abaisser, tel l’esclave devant son maître. Cet évidement de lui-même, dans la disparition des privilèges qui le rendent égal à Dieu, est le mouvement qui le conduit à la victoire et à la vie.“

“Le mouvement par lequel nous nous effaçons les uns devant les autres pour nous écouter et tenter de nous entendre et de nous répondre est le lieu même où s’accomplit « le passage » que la liturgie traduit par le mot « Pâques ». Il ouvre sur l’autre du monde qui, loin de sortir du monde, nous maintient dans la réalité.“


Ces passages éclairent, pour moi la notion de “conversion“ et dans le même temps donne sens à la notion d’évangélisation et de “BONNE NOUVELLE“. Non pas par prosélytisme, mais pour aller vers les autres, les écouter, comprendre leurs attentes et témoigner que nous les considérons comme des frères que nous n’avons pas à juger.

Si déjà, d’un point de vue humain, je pensais que nous ne devons pas juger les individus ou les groupes, mais leurs actes, ces passages m’incitent à m’engager sur la voie d’aller toujours plus vers l’autre sans conditions, mais à agir moi-même selon ma foi et la loi de la nouvelle alliance qui conduit à une relation d’amour avec une préférence pour les plus démunis, car cette relation d’amour suppose, il me semble, de vivre dans un esprit de pauvreté. Esprit que je distingue de la pauvreté qui elle est aussi aliénante que le désir de possession.

Alors oui, nous pourrons pleinement vivre cette foi dans un monde laïque et matérialiste, non pas en cherchant l’unité ; mais dans le respect des diversités.

Enfin, par rapport à la notion Divine et d’un au delà, je crois que dans ce monde la notion de temps n’existe pas et en ce sens il est éternel. Il est inaccessible à l’homme sans amour. Par l’incarnation, la résurrection et la rédemption, jésus est devenu la porte de cet univers. Un cycle en trois temps : CREATION, INCARNATION liée à la condition mortelle de l’humain du fait de son manque d’amour par revendication de liberté, et résurrection offrant le salut à tous les humains dans cette nouvelle alliance celle de l’amour, et enfin PAROUSIE et fin de ce monde mortel et accès à cet au delà.

La conversion à laquelle nous sommes tous appelés est celle de la nécessité de sortir de nous-même et de nos habitudes, certitudes ou rites pour aller vers les autres les écouter, se mettre à leur service, les aimer. Croire que l’AMOUR de ce Dieu trinitaire est là pour nous aider.

Et j’ajouterai que j’ai du mal à croire à un clergé qui servirait de passerelle entre un DIEU inaccessible et les humains, mais plus en des hommes et des femmes au service de leurs frères pour répandre l’amour et la fraternité. Evangéliser, ne consisterait-il pas à “sacraliser“ les vertus laïques de LIBERTE, d’EGALITE et de FATERNITE par la pratique de la Foi (fidélité) de l’espérance et de la charité ?