« L’être-pour-le-monde’ de Jésus, voilà l’expérience de la transcendance »
« Un monde hostile ou loin de Dieu est encore le monde aimé de Dieu.
D’église aussi, il ne saurait donc y en avoir que tournée vers le monde. »
Dietrich Bonhoeffer
Une fidélité sans concession à la Parole
Issu, par son père, de la grande bourgeoise intellectuelle et artistique et de l’aristocratie berlinoise par sa mère, il est le seul de sa fratrie à opter pour une carrière théologique. Titulaire à 23 ans d’un doctorat en théologie, il enseigne cette matière à l’université de Berlin, il contribue, avec des théologiens reconnus comme Karl Barth au renouveau de la pensée luthérienne ainsi qu’au mouvement œcuménique naissant. Il entretient de ce fait des liens de confiance avec les communautés luthériennes d’Europe et d’Amérique comme avec les catholiques. Farouchement opposé, dès 1933, à la doctrine nazie, il jouera un rôle déterminant dans la structuration de l’Église confessante, en rupture de ban avec les églises luthériennes officielles, après que celles-ci ont accepté, sur ordre d’Hitler, de former avec l’ensemble des églises allemandes une entité connue sous l’appellation Les Chrétiens allemands. Bonhoeffer aura en charge la formation des séminaristes luthériens dissidents.
Dès l’installation du régime, ses interventions radicales dénonçant « l’altération du pouvoir du Führer » (1/2/1933) et les projets gouvernementaux sur « l’église et la question juive » (avril 1933) comme ses attaques « contre les hérésies des Chrétiens-Allemands » (août 1933) donnent déjà le ton et finiront par lui valoir une interdiction de publication et d’enseignement à l’université de Berlin. Sa position courageuse procède d’une pensée qui prend racine dans une obéissance inconditionnelle à la Parole du Christ : « C’est seulement en tant qu’Église (et non comme association à but utilitaire) qu’elle peut dire avec une pleine autorité la Parole du Christ aux églises et aux peuples… » Plus explicitement : « Alors que l’homme aryen est glorifié, la Parole de Dieu atteste que tous les hommes sont pécheurs. Quand, dans le cadre de la conception nationale-socialiste du monde, le chrétien se voit imposer un antisémitisme qui oblige à la haine des Juifs, il est tenu, pour sa part, par le commandement chrétien de l’amour du prochain. » En tant que responsable de l’Alliance universelle, il se donne comme objectif de soutenir « le travail des Églises en faveur de la paix parmi les peuples ». Peu à peu il en vient à s’engager à fond dans une résistance totale.
« Résistance jusqu’au sang »
Si l’obéissance à la Parole constitue en principe la règle de tout croyant, elle fonctionne chez Bonhoeffer comme un aiguillon qui le pousse à aller jusqu’à l’extrême pointe de sa logique. Tout en restant actif dans l’Église confessante, sa réflexion sur le statut du chrétien dans le monde se radicalise au fur et à mesure que le régime lui-même s’enfonce dans l’horreur et que la résistance s’organise. Il en est informé directement par des membres de sa famille proche engagés dans la résistance, alors même qu’ils occupent de hauts postes de responsabilité dans l’appareil d’État, et de ce fait au courant des plans du régime. Le 14 janvier 1934, il écrit de Londres à son frère très actif dans ce cadre : « La restauration de de l’Église viendra sûrement d’une sorte de nouveau monachisme, qui n’aura en commun avec l’ancien que l’absence de compromis par rapport au Sermon sur la Montagne dans l’obéissance au Christ. Je crois qu’il est temps de rassembler des personnes à cet effet. » Et la même année, à un ami : « Bien que je participe de toutes mes forces à l’opposition religieuse, je vois très clairement que cette opposition-là n’est qu’une étape transitoire vers une tout autre opposition… Je crois que toute la chrétienté doit prier avec nous pour que la résistance jusqu’au sang devienne réalité et qu’il se trouve des hommes pour la supporter. » Jusqu’au sang, le sien propre bien sûr mais aussi le sang du criminel.
En effet, dès février 1938, par l’intermédiaire de son beau-frère, Hans von Dohnanyi (2), Bonhoeffer prend contact avec les conjurés (tels l’amiral Canaris, le comte von Moltke). Il sait par conséquent qu’un premier putsch est court-circuité par le succès de l’annexion de l’Autriche en mars et qu’un autre, prévu au moment de l’attaque programmée contre la Tchécoslovaquie, avorte du fait du de la conclusion des accords de Munich en septembre de la même année. Alors il décide, fin juillet 1940, de trancher définitivement en faveur de l’usage de la violence face à un mal caractérisé : il s’engage comme ‘agent de liaison’ à la division militaire de l’Abwehr (le contre-espionnage) dirigée par l’amiral Canaris. Il aura été associé personnellement à la dernière conjuration, qui fomente l’attentat auquel Hitler a échappé de justesse en 1944. Il en apprendra l’échec, alors qu’il est déjà en prison. Il sera exécuté en même temps que plusieurs membres de sa famille.
« La terre a des droits sur nous »
Ce n’est pas en nationaliste et encore moins en idéologue que Bonhoeffer s’engage dans cette voie extrême ; c’est avant tout en simple chrétien décidé à se conformer à la Parole du Christ. Choix mûrement réfléchi, personnel, fondé dans sa vision de l’homme, du chrétien et de l’église et jamais érigé en règle. Pour lui, on ne peut être chrétien qu’en vivant pleinement sa seule vie, la vie terrestre, car il n’y a pas d’autres où vivre sa liberté. Incarnation oblige ! « Ce que Dieu vise avec nous, dit-il, c’est la vie. Quand elle devient moyen pour la fin, la vie devient contradictoire, et cette contradiction fait d’elle un supplice. On cherche la fin, le bien au-delà de la vie : au prix d’une négation de la vie. Tel est l’état dans lequel nous sommes établis avant de recevoir la vie en Dieu, et nous avons appris à appeler ‘bon’ cet état. Nous en sommes venus à tenir la vie en haine et en mépris, et à réserver aux idées notre amour et notre adoration. » Pour lui, paradoxalement, « la nostalgie de l’autre monde peut être parfaitement athée. »
Or l’incarnation implique un engagement total, ici et maintenant, dans la vie civile et nationale : « Cette condition beaucoup plus ambigüe, beaucoup plus dépourvue d’éclat, beaucoup plus étroite – devenir contemporain là où on se trouve : c’était à présent la seule manière de rester chrétien… Il fallait répondre d’un avenir terrestre, civil, national. » Pour sûr, « la terre a des droits sur nous ».
C’est, d’ailleurs, au nom de ce principe que Bonhoeffer refuse d’abandonner « cette terre si chérie, l’Allemagne », au moment où de dures épreuves apparaissent à l’horizon. En effet, après son expulsion des universités et l’interdiction de publier et de parler en public qui lui est signifiée, des amis, inquiets pour sa vie, le pressent d’accepter une invitation pour aller enseigner aux USA. Il finit par prendre le bateau pour Londres, mais juste avant de s’embarquer pour New-York, il se ravise : avec son frère, il prend l’un des derniers bateaux à partir pour l’Allemagne avant la déclaration de la guerre. Décision qu’il ressent comme incompréhensible, voire mystérieuse et pourtant évidente, sans équivoque.
Un engagement au plus près de la réalité, dans le secret de l’âme
Il ne pouvait échapper à Bonhoeffer que le projet de meurtre conçu contre un homme, fût-t-il le plus malfaisant des dictateurs, ne procède pas forcément d’un esprit évangélique, tel que pouvait le concevoir le héros de Dostoïevski dans Crime et Châtiment, ou que l’église a pu l’admettre dans le cas d’une ‘guerre juste’. Si la fin ne justifie pas forcément les moyens, pour lui, « il n’existe pas d’action mauvaise en soi. Même le meurtre peut être sanctifié. » Un discernement s’impose donc, qui doit être fait par chaque personne à titre individuel en son âme et conscience. Alors, loin de toute exaltation spirituelle ou idéologique, de toute volonté d’héroïsme, il analyse la situation d’un point de vue politique et anthropologique avant d’éclairer son choix par la foi.
Avec beaucoup de bon sens, Bonhoeffer constate que, faute de forces populaires ou de soutiens étrangers, l’action de sauvetage incombe à cette poignée d’officiers supérieurs de l’Armée, contraints d’assumer leurs lourdes responsabilités dans un contexte peu favorable, tant en interne qu’en externe. Il constate, d’une part, que tout soulèvement populaire contre Hitler se trouve malheureusement exclu : il est désormais la figure du vainqueur, et « il suffit que la figure du vainqueur s’impose visiblement avec un éclat particulier pour que les masses succombent à l’idolâtrie du succès … Le succès devient le bien tout court. » Figure du vainqueur, mais bien plus : il a réussi à s’imposer comme le défenseur de la dignité nationale. En témoigne avec éclat son choix du wagon de Compiègne pour signer l’armistice de 22 juin 1940, celui-là même qui a vu l’humiliation de l’Allemagne, la signature de sa reddition en 1918. « L’origine la plus profonde du désarroi éthique, commente Bonhoeffer, vient … de ce que la plus grande injustice, telle qu’elle est incarnée par le régime national-socialiste a pu revêtir les habits d’une relative justice historique. Le wagon de Compiègne est le symbole de ce que le mal se nourrit d’une apparence de justice. »
Quant aux démocraties occidentales, Bonhoeffer constate, la mort dans l’âme, que, par tactique, elles n’ont aucune volonté de soutenir une opposition interne comme celle des militaires allemands conjurés. Il a la conviction que, pour Churchill, tout soutien à l’opposition allemande est totalement contre-productif. Il est mille fois plus efficace de mobiliser la population en faveur d’une guerre implacable contre le régime allemand, de représenter l’Allemagne comme un tout maléfique en soi pour le Royaume-Uni et l’Occident libre, que de s’encombrer de nuances entre bons et mauvais allemands. Il aura recours, pour illustrer cette attitude, à ce constat sous forme de question : « … Pourquoi la propagande radiophonique anglaise ne dit rien dans ses émissions à destination de l’Allemagne [des actions de l’opposition allemande de l’intérieur, comme les propositions des églises allemandes sur le nouvel ordre d’après la guerre] ? » Concernant l’intervention américaine qui se dessinait pour aider les Alliés à abattre le régime nazi, Bonhoeffer en accepte le principe, tout en y voyant un grave inconvénient pour l’avenir de l’Europe : « Une prépondérance des Etats-Unis serait de fait une des meilleures solutions dans la crise présente. Mais que devient alors l’Europe ? Que devient par exemple l’Allemagne ? Rien ne serait pire que de lui imposer une forme de gouvernement à l’anglo-saxonne – même si je lui ferais bon accueil. Ça ne marchera tout simplement pas. »
A défaut d’une solution ‘morale’ Bonhoeffer conclut à la nécessité d’un engagement au nom de la foi : « Je n’ai pas le moindre doute qu’en cas de victoire de Hitler, les conséquences seraient si terribles sur le plan moral et spirituel que les chrétiens devraient faire l’impossible pour vaincre Hitler. » Un autre motif le pousse dans ce sens : à titre personnel – et il y insiste -, il se sent justifié de prôner la violence - geste qu’il reconnait comme étant tout à fait limite - par sa volonté de se porter solidaire avec ‘la faute’, voire le ‘crime’ pleinement assumé par des hommes qui, à l’encontre de tout intérêt personnel, sont prêts à sacrifier leur vie pour sauver la nation. Il ne démordra jamais de l’idée que son opposition au régime d’Hitler découle d’un vrai engagement chrétien. Ce cas de conscience extrême se pose à lui en même temps que cette grave interrogation, devenue cruciale durant ses derniers mois d’incarcération : à quoi sert l’Église ?
« Vivre avec Dieu dans un monde sans Dieu », à quoi sert l’Église ?
Paradoxalement, c’est pendant ces deux dernières années de prison, avant le sacrifice suprême, que Bonhoeffer atteint sa pleine maturité et sa haute stature de théologien. Notons tout d’abord que cela coïncide avec l’expérience d’une véritable passion amoureuse pour la jeune Maria von Wedemeyer, devenue sa fiancée un mois avant son arrestation. Pleinement vécue au plan humain, cette passion a sans aucun doute agi en retour sur sa vision spirituelle et sa réflexion théologique, désormais portée sur un point hautement sensible, le rôle de l’église. Son ami, F. von Schlabrendorff, témoigne : « A la différence de ses compagnons d’infortune …, parce que son courage de vivre ne pouvait plus être brisé, il avait de quoi insuffler le courage à d’autres. » Lui-même affirme : « Je travaille et j’attends. Pour le reste, je suis à tous égards d’un optimisme inébranlable. »
En effet, c’est en prison qu’il fait une découverte majeure : il se trouve au milieu d’un monde globalement indifférent à Dieu ainsi qu’à l’église, avec juste quelques hommes avec lesquels il partage les mêmes valeurs et dans lesquels il reconnait la figure du « juste » alors même qu’ils ne se reconnaissent pas chrétiens. Sa pensée théologie en sera transformée, voire bouleversée. Au dire de son ami Ferdinand Schlingensiepen, pour Bonhoeffer « ce n’est plus l’église qui est désormais au premier plan, c’est le monde aimé de Dieu ». Signe de son empathie avec ce monde : il en attribue l’indifférence à Dieu non pas à la sécularisation -marquée négativement par l’ignorance ou la suffisance- mais à la conscience d’avoir accédé à l’âge adulte, à la ‘majorité’. Il en voit les raisons dans les avancées scientifiques initiées par les Lumières, qui permirent à l’humanité de s’affranchir peu à peu du religieux comme croyance occulte, puisque de nombreux phénomènes autrefois imputés à Dieu étaient désormais compris par l’homme à la lumière de la raison, voire déterminés par lui. Dieu a perdu son statut et, pour Bonhoeffer, c’est tant mieux, car Dieu n’est pas un « bouche-trou ». « Il ne faut pas saisir Dieu là où nous avons des problèmes, dit-il, mais là où nous les avons résolus. » Et d’ajouter : « Où je veux en venir c’est que … l’on reconnaisse simplement que le monde et l’homme sont majeurs, qu’on ne rende pas l’homme ‘véreux’ dans sa mondanité, mais que l’on se confronte à Dieu par son côté le plus fort. » Or l’église allemande, affirme-t-il, était d’autant plus incapable de délivrer une parole libératrice qu’elle s’était discréditée par sa soumission au régime nazi, préoccupée qu’elle était par sa propre survie.
Cet état des choses est, certes, pour Bonhoeffer une lourde épreuve, mais il est surtout ressenti comme un défi majeur au niveau de la foi. « Ce qui ne cesse de me travailler, dit-il, c’est la question de savoir ce qu’est le christianisme, ou aussi qui est au juste le Christ pour nous aujourd’hui. » Non pas un défi intellectuel mais existentiel, car, poursuit-il, « le temps n’est plus où il serait possible de dire cela aux hommes par des mots - que ce soient des mots théologiques ou des mots pieux - de même que le temps de l’intériorité et de la conscience, c’est-à-dire le temps de la religion en général ». Il devenait urgent de sortir du religieux. « Nous ne pouvons être honnêtes sans reconnaitre qu’il nous faut vivre dans le monde … comme s’il n’y avait pas de Dieu. Et cela justement, nous le reconnaissons - devant Dieu. Dieu lui-même nous oblige à cette reconnaissance. Ainsi, le fait de devenir majeurs nous amène à reconnaitre de manière plus authentique quelle est notre situation devant Dieu … Devant Dieu et avec Dieu, nous vivons sans Dieu. Dieu se laisse repousser du monde et mettre en croix… C’est ainsi et ainsi seulement qu’il est avec nous et qu’il nous aide. » Or cette façon d’être il la voit figurée au plus haut point par Jésus en croix : avec son Père, mais sans Lui, et par amour pour l’homme. Le voici, ce Jésus qu’il cherchait à connaitre : c’est un ‘être-pour-les-autres’. « Cet ‘être-pour-les-autres’ de Jésus, voilà l’expérience de la transcendance ! C’est seulement de sa totale liberté par rapport à lui-même, de son ‘être-pour-les-autres’ jusqu’à la mort, que surgit sa toute-puissance, son omniscience, son omniprésence. » Il en ressort qu’être chrétien, être d’église, ou croire, c’est participer à cet être de Jésus. » Quelle autre formule plus pertinente pour définir l’église ?
Bonhoeffer, notre contemporain
Par sa foi ardente et audacieuse à la fois, par sa constance et son courage peu communs, Bonhoeffer s’impose comme un théologien de premier rang à une époque où l’église officielle n’a pu rester fidèle à la Parole. Pour nous, cependant, il est bien plus que cela. Sa vision lucide de l’église et plus largement du christianisme, accordée à une pratique fidèle et intrépide, fait de lui un pionnier, un témoin prophétique des problématiques qui travaillent le christianisme depuis les années 1960. Il a à voir, dans un contexte différent, avec la théologie de la libération fondée sur l’engagement en faveur des plus démunis, avec les nouveaux modes d’engagement chrétien illustrés à titre d’exemple par les prêtres ouvriers, avec l’engagement radical dans les luttes sociales susceptibles d’aller jusqu’à la militance armée, et enfin avec le courant prônant la décléricalisation de l’institution ecclésiastique en vue de dégager le sacerdoce de tout pouvoir. Les dégâts causés par l’interdiction des prêtres ouvriers par Pie XII, la condamnation de la théologie de la libération par Jean-Paul II ou la volonté de ‘Restauration’ qui a tenté l’église catholique et d’autres faux pas encore auraient probablement pu être évités pour peu qu’on ait reconnu la perspicacité de la vision de Bonhoeffer. A l’adresse de l’église catholique particulièrement, Bonhoeffer apporte, par ailleurs, le témoignage d’une intégration heureuse entre amour humain et exercice d’un haut ministère dans l’église, à savoir le mariage des prêtres, le célibat des religieux étant mis à part du moment qu’il est librement choisi. A ce titre, il est largement temps que l’église latine rende compte d’une contradiction majeure dans sa pratique : elle refuse le sacerdoce aux hommes mariés dans sa propre sphère (latine, occidentale) alors qu’elle reconnait les prêtres mariés dans les églises orientales rattachées à Rome. Cela serait-il justifié par la seule stratégie de conquête aux dépens des églises orthodoxes ?
Il est sûrement temps que le christianisme sous toutes ses formes historiques, simples fidèles ou responsables institutionnels, réactualisent leurs visions et pratiques en fonction de l’évolution du monde, marquée actuellement par la sécularisation (ou l’accès à l’âge de la ‘majorité’, telle que l’entend Bonhoeffer), afin d’inventer une nouvelle façon d’incarner leur foi dans la ‘basse réalité’ du monde. Si Bonhoeffer l’a fait dans des conditions extrêmes, ses partenaires, parmi ses contemporains ou la génération suivante, sont heureusement nombreux. C’est le cas parmi les premiers du jésuite résistant Pierre Chaillet, du prêtre séculier Maurice Zundel et du philosophe Emmanuel Mounier ; et parmi les suivants, le poète Christian Bobin et l’anthropologue-philsophe-théologien Bruno Latour, tous deux récemment disparus, qui prônaient le ‘vivre bas’, selon la belle expression du dernier nommé.
Boutros Hallaq, janvier 2023
1- Ce travail repose essentiellement sur l’ouvrage de Ferdinand Schlingensiepen, Dietrich Bonhoeffer, paru en 2005 et traduit en français la même année par Ch. Chauvin et Raymond Mengus pour les éditions Salvator, puis entièrement revu par Jean-Louis Schlegel dans sa deuxième édition de 2015./ Retour au texte
2- Tout en étant le plus proche collaborateur du ministre de la Justice, Hans von Dohnanyi recueillait depuis 1933 une documentation sur les crimes nazis ; il participera à toutes les tentatives de putsch. / Retour au texte