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Claudine O., le 27/10/2014
Devant cette impasse persistante pourquoi ne pas agir ? en se mettant de la façon la plus simple au même niveau que celles
et ceux qui sont exclus pour toujours :
« Communion pour tous » http://communionpourtous.com/
Une pratiquante engagée mariée depuis 43 ans
Christine Fontaine, le 27/10/2014
En réponse à Claudine
A mon avis, des homosexuels, des personnes qui vivent en concubinage, des divorcés remariés n'ont pas plus le droit de communier que vous ou moi.
Vous proposez que ceux à qui l'Eglise déclare qu'ils ont ce droit fassent la grève de la communion... pourquoi pas... Mais il me semble un peu dangereux de se servir ainsi du don de Dieu.
Par ailleurs, la question est aussi de savoir si un tel geste peut avoir une réelle portée. Sinon, selon moi, cette "parole" plutôt que d'ouvrir un dialogue risquerait de le bloquer.
Quand je parle de dialogue, je ne pense
pas seulement à celui avec la hiérarchie. A ce niveau il n'est pas indispensable puisque la communion n'étant pas un droit, il ne me semble pas qu'il soit dans le pouvoir de
la hiérarchie de l'interdire. Je pense au dialogue entre catholiques. Je trouve plus important de leur donner des arguments qu'ils peuvent épouser et diffuser que de leur proposer de
poser des actes spectaculaires. Mais à chacun ses méthodes.
Bien cordialement
Marianne, le 27/10/2014
Merci pour ces écrits qui clarifient un peu le débat pour moi. Je me retrouve tout à fait dans le texte de Christine Fontaine.
Madeleine, le 27/10/2014
Merci pour cet énorme travail et la réflexion qu' il suscite et aussi pour le choix des images du Christ en illustration.
Armelle, le 27/10/2014
En réponse à Claudine
Je viens de consulter la page indiquée par Claudine O. Je n'arrive pas à comprendre s'il y demandé que les divorcés-remariés (etc.) aient le droit de communier.
Ou si, comme dans l'article et la déclaration de "Dieu maintenant", il y est dit que la communion n'est pas de l'ordre du droit. A mon avis, c'est complètement différent. Dans un cas, tous peuvent communier dès maintenant
sans attendre une permission quelconque et on échappe aux polémiques avec les représentants de l'Eglise. Dans l'autre cas, on leur demande un droit. Les deux positions sont inconciliables :
on ne peut pas réclamer le droit à quelqu'un qui ne peut pas le donner.
Ensuite, toujours sur la page indiquée par Claudine O. (et contrairement à ce que dit le commentaire de Christine Fontaine), il y est question de jeûne eucharistique pour soutenir les exclus et il est
écrit qu'il ne s'agit pas d'une grève. En fait, l'erreur de Christine ne me semble pas très grave car je ne vois pas bien la différence entre un jeûne eucharistique (tel que décrit) et une grève
de la faim (spirituelle... bien entendu).
Marie, le 27/10/2014
Merci à Christine Fontaine pour son commentaire.
Je rejoins vraiment votre position et c’est, me semble-t-il, la parabole de l’homme blessé sur la route de Jéricho
qui m’avait aidée à me faire une opinion personnelle sur ce sujet…
Il faut dire que c’est une des paraboles qui me parle le plus.
Merci de votre éclairage que je trouve précieux sur beaucoup de sujets.
François, le 28/10/2014
Vos textes, quant à la communion de divorcés remariés ne me posent pas problème, contrairement à vos positions sur les hérétiques – c’est ainsi qu’il faut appeler
ceux qui, comme moi, ne signent pas des deux mains le Catéchisme de l’Église catholique tel qu’on le trouve sur le site du Vatican (avec le péché originel comme
évènement historique, les laïcs qui n’ont qu’à écouter et obéir, etc…).
Les hérétiques ne me semblent pas rares dans l’Église, même à la table de communion. Ça ne gêne personne et ça me parait même inévitable face à la raison
critique. Par contre des situations sont anormales telles celle d’un « missionnaire » hérétique : récemment à un rassemblement paroissial certains dénonçaient
que des catéchistes ne croyaient pas à la Résurrection du Christ (il est vrai qu’on ne sait pas trop à quoi ils ne croient pas, vu qu’on ne sait guère non plus
à quoi croient ceux qui y croient…). Je trouve que ce n’est pas honnête.
Il me semble même qu’il y a malheureusement dans l’annonce ecclésiastique de l’Évangile un manque d’honnêteté : l’emploi du procédé de manipulation mentale
qui consiste à faire un package qui doit être à accepté d’un bloc : Évangile + Catéchisme, le catéchisme étant implicitement la clé obligatoire d’interprétation de l’Évangile.
Christine Fontaine, le 28/10/2014
En réponse à François
Je n'ai pas voulu dire que doit être considéré comme catholique celui qui n'exerce aucun esprit critique par rapport aux lois de l'Eglise.
Appartient à l'Eglise catholique, selon moi, celui qui - même s'il n'accepte pas le bien-fondé d'une loi écclésiale - ne refuse pas pour autant à la hiérarchie la charge de faire des lois.
Autrement dit je pose la différence entre les catholiques (qui ont une hiérarchie) et les protestants (qui n'en ont pas) ; sans pour autant juger les uns comme meilleurs que les autres, ce n'est pas mon propos.
Pour préciser ma pensée (et celle de l'équipe animatrice) j'ai ajouté à mon texte initial la dernière phrase de l'article de Michel Poirier sur l'hospitalité entre chrétiens
de confessions différentes, qu'on appelait "hérétiques" (dans le chapitre "Il y va de notre foi", troisième paragraphe, les phrases en italiques).
Quant aux chrétiens qui communieraient sans croire à la mort et résurrection du Christ, ils poseraient, à mon avis, un acte insensé puisque l'eucharistie est la célébration et l'actualisation de cette
mort et résurrection. Il me semble que l'Eglise serait en droit de le leur signifier. Mais c'est une chose de refuser totalement la résurrection du Christ, c'en est une autre d'avoir des doutes. Bien après le jour de Pâques,
au moment de l'ascension alors que les disciples avaient fait l'expérience de Jésus ressuscité, l'évangile nous dit que "certains eurent des doutes". Le doute a partie liée avec la foi. Mais aussi, la résurrection échappant à la raison ne peut être appréhendée que par des "images".
Ne pas être dupe de l'imaginaire n'est pas un manque de foi mais un "non savoir qui sait", comme le dirait Jean de la Croix.
Enfin, je ne crois pas que le catéchisme soit la seule traduction possible de l'Evangile. Mais c'est une référence. Son contenu, au moins en ce qui concerne la morale catholique, n'est pas immuable :
par exemple, dans la première édition du Catéchisme de l'Eglise Catholique la peine de mort était autorisée alors qu'elle est interdite dans la seconde édition.
Merci pour votre commentaire qui m'oblige à préciser ma pensée.
Elias, le 28/10/2014
A propos du "jeûne eucharistique" proposé par Claudine O.
Ce jeûne ne pourrait avoir quelque sens que s'il s'accompagnait d'un partage des ressources de ceux qui l'entreprennent avec ceux dont le corps appelle à un secours matériel (Mt 25).
Aux dernières heures de sa vie, Blaise Pascal ne pouvait plus rien absorber et n'a pu recevoir le viatique. Il a demandé qu'on amène à son chevet un mourant dépourvu de soin pour communier au Corps du Christ.
Pourquoi ne pas retrouver l'intelligence spirituelle de ce grand théologien ?
Danielle N., le 28/10/2014
Ceci (l'article de Christine Fontaine) exige que beaucoup répondent à cet appel… peut être pour être nombreux, en organisant telle semaine,
une action groupée lors d’une seule messe de tous ceux qui souhaitent soutenir le synode et le pape. Car mieux vaut se montrer nombreux une fois,
c’est plus signifiant, cela témoigne mieux (à mon avis) :
« Jeûne eucharistique » pour soutenir le synode pour la famille
Nicodème (équipe animatrice), le 28/10/2014
En réponse à Danielle et Claudine
Si nous respectons la liberté d'expression de chacun, nous ne nous solidarisons pas pour autant à cet appel au jeûne eucharistique pour soutenir un "droit"
des divorcés remariés et des homosexuels à communier.
Pour nous, il ne s'agit pas - répétons-le - de revendiquer un droit mais de nous situer aux sources de notre foi chrétienne. Nous n'attendons pas du synode qu'il
autorise la communion de ceux qui aujourd'hui en sont exclus. En revanche nous attendons de ce travail synodal, qu'en ce qui concerne la famille, la parole des évêques soit
mieux ajustée à la situation des catholiques vivant aujourd'hui. Le concept de "loi naturelle" est celui sur lequel s'appuient les responsables de l'Eglise. Or aujourd'hui il ne fonctionne plus... ou fonctionne mal
dans le meilleur des cas. Garder cette référence à la loi naturelle rend inaudible la parole officielle de l'Eglise. Il y a tout un travail d'"inculturation" à faire. Ceci n'est qu'un exemple concernant
ce qu'on peut espérer du synode. Se crisper sur le problème de la communion - qui à notre avis ne dépend pas de la hiérarchie - c'est passer à côté de nombreuses questions vitales qui se posent
(ou devraient se poser) aux fidèles et à leurs pasteurs.
Par ailleurs, êtes-vous sûrs d'aider le synode et le pape en posant des gestes ostentatoires ? Car ils le sont malgré que vous affirmiez le contraire : vous ne vous contentez pas de ne pas communier mais vous voulez le faire savoir en
créant un blog spécial, en diffusant des pins, en appelant le plus grand nombre à vous rejoindre. Ne craignez-vous pas de braquer les évêques et le pape et de les pousser à adopter une position plus fermée que celle qu'ils auraient pu envisager ?
Danielle et Claudine, par respect pour votre point de vue nous l'avons mis en ligne. Vous comprendrez, nous l'espérons, que si une troisième fois on nous demandait de le diffuser nous refusions de le faire.
Merci d'avance. Veuillez croire à notre amitié sincère.
Michelle D., le 28/10/2014
La démarche de "jeûne eucharistique" me pose question pour plusieurs raisons:
Il me semble qu'il y a là un mélange (dangereux ?) entre le religieux et le politique. Il ne s'agit pas de la même sphère.
Communier n'est pas un droit. Pas plus , d'ailleurs, que d'être inclus(e) dans telle ou telle pratique religieuse. C'est pourquoi
je n'ai pas participé aux cercles
de silence sur les femmes dans l'Eglise. Les cercles de silence appellent au respect non négociable des droits humains. Les personnes
concernées - sans papiers, clandestins - mettent leur vie en danger chaque jour parce qu'elles n'ont pas le choix.
Même s'il est exact que décréter une pseudo infériorité maquillée en volonté divine ouvre un boulevard à la justification de certaines violences,
nous ne sommes pas dans le même régistre. Les deux régistres se confondent quand , par exemple, on a refusé en Inde l'accès au séminaire aux personnes
de caste "dalit" (intouchables), dans une fusion d'une exclusion laïque et religieuse.
Mais ici, il ne s'agit pas de cela.
La communion relève de la conscience ; et de la relation avec Dieu. On peut donc affirmer un principe, tout en déclarant la conscience au dessus
de tout (ce qu'a fait, je crois , Benoit XVI?) C'est ce qui est d'usage dans d'autres pays catholiques. Cependant, l'Eglise a du mal avec ces nuances,
et devient facilement inhumaine à force de rigidité. Mais n'est ce pas justement parce que les discours et directives qui invoquent la supériorité de la
conscience sont occultés? J'ai connu plusieurs personnes, voici déja de nombreuses années, qui n'étaient pas en situation "régulière" - le terme est d'ailleurs
très très mal choisi et rappelle les problèmes de titre de séjour ! - et qui communiaient avec l'accord de leur confesseur, sans problème.
Je crains par ailleurs que, comme le soulignent certains, une démarche ostentatoire, qui rend public quelque chose d'intime, n'ajoute à la confusion
entre des "droits", et les choix parfois difficiles qui sont le lot de la conscience humaine.Que la communion ne soit vue comme une carte verte… quelle
que soit la bonne volonté et l'empathie envers les autres de celles qui entament ce jeûne avec un courage indéniable.
Enfin, je me demandais si tout n'était pas dit dans l'Evangile de Matthieu(22, 1-14) : le roi invite à sa table pour les noces ceux qu'il connait ,
et devraient logiquement venir…mais cela ne les intéresse pas; et il finit par envoyer chercher tous ceux qui veulent venir "les mauvais comme les bons"… et
la salle de noces se trouve remplie de convives.
C'est exactement ce qu'a dit un prêtre dans une homélie fort intéressante dans les Alpes maritimes voici peu de temps : 70% des français sont baptisés,
mais 4% environ sont pratiquants…pendant ce temps , beaucoup frappent à la porte, du baptème et de l 'Eucharistie, et on la leur refuse à cause de leur "état".
Ceux qui sont invités vont ailleurs, et les autres sont exclus. C'est là dessus, disait il, en nus engageant à prier pour le Synode que nous devons tous nous pencher….
Nicodème (équipe animatrice), le 28/10/2014
En réponse à Michelle
A notre avis, l'accès à la communion n'est pas d'abord une affaire de liberté de conscience mais de foi. C'est une réponse au désir de Dieu manifesté par
Jésus-Christ qui dit à Pierre qui va le renier,
à Judas qui va le dénoncer autant qu'à Jean, le disciple qu'il aimait : "Prenez, mangez, voici mon corps et mon sang." Nous sommes totalement d'accord
avec votre citation du repas de noces en Matthieu :
les justes sont trop occupés (d'eux-mêmes...?) pour répondre à l'invitation alors que le tout-venant (les mauvais comme les bons) y répond.
Michel Poirier, le 28/10/2014
A l'intention de François
Dans un catéchisme, même très officiel, comme celui qu’a fait publier Jean-Paul II, il n’y a pas seulement les énoncés incontestables de la foi,
il y a aussi tout ce qu’on tente de dire, à un moment donné et en fonction des destinataires (et aussi des rédacteurs !), pour expliquer
cette foi et développer ce qu’on juge devoir en découler. Un catéchisme n’énonce pas la foi, me semble-t-il, il la présente dans des circonstances
données et dans un langage daté. Cette présentation a droit, certes, à notre attention respectueuse, mais la contester dans tel ou tel de
ses aspects ce n’est pas être hérétique, un catéchisme peut être discuté et débattu. Pour être hérétique il faut se séparer de la foi de
l’Église sur des points fondamentaux qui fondent en permanence sa vie. Non, un catéchisme n’est pas la clé obligatoire d’interprétation
de l’Évangile, et les vrais hérétiques ne sont pas aussi nombreux que cela.
Marie-Reine M., le 16/11/2014
Un grand merci à votre équipe pour le constant " pas de côté " auquel vous nous appelez souvent. Faire ce " pas de côté " nous replace au cœur de
la question de la foi, de la relation personnelle et communautaire au Christ et donc à nos frères et sœurs en humanité, chaque fois que
nous pouvons être tentés par un combat légaliste et par le rapport de force. Chercher à établir un contre-pouvoir, c'est toujours rester
dans la logique du pouvoir. Entrer dans la logique de l'amour de Dieu qui se donne ; ne pas refuser cet amour, ni pour nous-mêmes, ni
pour les autres ; vivre dans le plus prosaïque du quotidien de, par et pour cet amour : voilà ce à quoi, à la suite du Christ, vous appelez
chacun de vos lecteurs. La table eucharistique est le lieu du rassemblement et de la fête de tous ceux qui reconnaissent et accueillent
le don du Christ pour eux comme pour les autres.