Retour à l'article
Retour page d'accueil


Cliquer ici
pour ajouter un commentaire ou une page au débat,
en précisant sur quel article vous réagissez.

Pour suivre le fil d'un débat, commencer en haut de page.
Pour lire les nouveaux messages, commencer en bas de page.

Daniele Augendre Paquet, le 26/06/2023

Je suis aussi psychotherapeute.
J’ai aussi entendu des patients abusés, violés et je n’ai plus pu faire partie de cette église meurtrière.
Pour ma part la colère m’a fait fuir tout ça … je n’ai pas attendu que ça change et je reviendrai quand ça aura changé: il m’a semblé que ce soit la plus sage décision pour apaiser ma colère et pour dire à tous ceux et celles qui ont été victimes de cette église mon soutien et ma compassion pour eux !!
Si tous les laïques engagés, les prêtres, les religieuses et religieux de France étaient partis ou arrêtaient leurs activités ou engagements.. si l’église de France arrêtait de fonctionner : là sa bougera… plus de messe, plus de sacrement, plus de cathé, des églises vides ….. jusqu’à ce que ça change.
Vivre de l’évangile et du message du Christ, pour moi, ce n’est plus vivre dans cette église… j’irai même à dire que ça fait, sans doute bien longtemps que le Christ l’a quitté cette église.

Yveline V., le 26/06/2023

Isabelle Le Bourgeois a le courage d'Oser Dire sa colère et son questionnement : comment se fait-il que des catholiques ne s'insurgent pas davantage, d'autres religieux... ??? Oui, l'église est maltraitante des corps et des coeurs, au point de les anéantir, parfois. Pour qui a-t-elle encore quelque crédibilité ?? La religion catholique s'est emparée de thèmes intimes ; elle a sali la sexualité qui est une composante naturelle de chaque être humain. Elle trahit de jour en jour le message initial : celui d'un Amour, Inconditionnel. Oui, comment renverser ce système ?...

Nathalie G., le 26/06/2023

Totalement d'accord avec Isabelle Le Bourgeois et autant en colère qu'elle, mais que faire ?

Catherine C., le 26/06/2023

Merci pour cette saine colère qui réconforte !
Je vois, chez moi, le responsable musulman du dialogue inter-religieux participer aux réflexions sur le nouveau plan communal contre les violences. Aucune participation côté église, même si je sollicite et qu’une « maison des femmes » se crée à 2 pas de la paroisse. Ayant quitté l’institution depuis longtemps j’avais la naïveté de croire qu’un rapport lourd comme celui de la CIASE allait créer un électrochoc…
Que faire ? Laisser encore mourir ce qui meurt.

Anna M., le 26/06/2023

Oui, l'Eglise maltraite les corps, mais pas seulement. Elle maltraite aussi les psychologies, les esprits, les consciences... Et oui, le plus étrange est que pas grand-monde ne réagisse, au prétexte que tous les hommes sont faillibles, "pécheurs" selon l'expression consacrée. Dans ce raisonnement, qui pousse à l'inertie, il y a quelque chose de profondément perverti. Ça continue à me scandaliser avec la même force, tout en ne m'étonnant plus.

Julien, le 28/06/2023

Merci pour cette retranscription dont je partage le propos. Je constate hélas trop souvent, et de la manière la plus aiguë dans les dérives pédocriminelles et sexuelles de l'Eglise catholique, à quel point est terrifiante "l'immoralité des moralistes", comme je la nomme désormais.

Je témoignerai ici brièvement d'un fait évoqué dans cet article, celui du refus de nombreux prêtres de laisser accéder les filles au service de l'autel. J'ai bataillé plusieurs années dans ma paroisse pour que nous ayons des servantes d'assemblée, et, à ma grande joie, c'est chose faite depuis deux ans, et c'est passé le plus naturellement du monde. Dans une paroisse voisine, le curé précédent avait instauré les "servantes d'assemblée", autrement dit des petites bonniches affublées d'une ridicule capeline, cantonnées à "faire la vaisselle" tandis que les garçons conservaient le privilège de l'accès à l'autel. Sexisme effroyable qui m'a scandalisé. Mais il ne faut pas oublier que les fidèles eux-mêmes, et en particulier les mères de ces jeunes filles, ont cautionné ce fonctionnement. Il y a en effet des paroissiennes qui s'opposent à l'instauration de servantes d'autel, reproduisant elles-mêmes les mécanismes du sexisme clérical.

Au travers de cet article, mais aussi d'autres publiés sur le site et ailleurs, j'ai découvert que cette question est un enjeu dont j'ignorais la portée, d'une certaine manière révélateur de l'état de l'Eglise. D'après cette documentation, dans les années 70 et 80, ce n'était absolument pas un sujet de débat : les filles comme les garçons se partageaient le rôle. C'est dans les décennies suivantes que les filles ont été peu à peu écartées. Raison de plus de me réjouir du retour des servantes d'autel dans ma paroisse !

Néanmoins, pour rester dans le cas français, les situations semblent contrastées, avec des servantes d'autel qui ont toujours été présentes dans certaines paroisses, semble-t-il plutôt dans des secteurs ruraux ou de petites villes, aux dires des témoignages. Aux Antilles, une amie martiniquaise me disait qu'il y a, depuis longtemps, plus de filles que de garçons pour ce service.

Alain Rohand, le 28/08/2023

Merci pour cet article, merci pour vos divers engagements, merci pour votre parcours, merci pour votre colère. J'adhère à la globalité de vos propos. Je me permets simplement quelque remarques sur certains points, les voici :

À propos du pulsionnel : le déni de ses ravages par les chefs de l'église (pape et évêques notamment) s'enracinent dans cette absurdité proférée : le sacrement de l'ordre va guérir l'ecclésiastique de toutes ses pulsions instantanément quand il le recevra allongé par terre. Inutile de commenter plus avant. Les faits ne cessent de démontrer qu'il n'en est rien. Inefficacité totale du sacrement ! Aveuglement total, déni de réalité, des hiérarques de cette religion. Quelle tristesse !

À propos des catholiques en colère : à tort ou à raison, la colère, m'a fait quitter le catholicisme. Trop c'est trop et ça devient intenable. La solidarité avec les les acteurs déviants soutenus par les officiels haut placés n'est pas possible et ne peut se justifier en rien, sauf à leur permettre de s'y garder les pouvoirs temporels si flatteurs de l'ego. La compassion pour la personne individuellement est évidemment bienvenue et indispensable. Mais quand c'est une institution internationale dans son entier qui est coupable et continue à l'être délibérément malgré les événements qu'on connaît, on ne peut que fuir. Quand la hiérarchie soutient les fautifs et déviants ou propose du fric à la victime en échange du silence, quand celle ou celui qui se révolte vraiment est mis « à l'écart » on ne peut que « partir ailleurs », là où le message et la personne de Jésus sont respectés en intégrité et la dimension foncièrement novatrice sans cesse proposée pour s'y engager librement. (Votre parcours de vie témoigne de cela).

De toute façon comme vous le dîtes fort justement « l'église n'est plus crédible ». J'ajouterai qu'il faudra des décennies et plus encore pour qu'elle le redevienne un tout petit peu.… Et encore…

Faut-il sauver le « soldat église » ? Ou revenir à « La Voie des origines » que les premières communautés empruntaient ? Pour ma part mon choix est fait.

Allons vivre l'Évangile « hors les murs » de cette église-là, dont le temps est achevé et la mission si peu réussie. Et surtout ne créons pas une autre religion. Notons que Jésus dit clairement qu'on n'en a pas besoin dans le Royaume.

Les pratiques et rituels qui enferment, les mœurs religieuses dominatrices, les déviances établies de longue date, emprisonnent désormais celui qui est en quête de la liberté des enfants de Dieu.

En revanche, l'Esprit libre est Saint. Il paraît qu'on peut le recevoir n'importe où. Pas besoin d'un lieu soi-disant sacré ou choses du genre.
Tant mieux !