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Dominique Doulain
Les damnés de la mer


En hommage aux immigrés morts en mer...

« Immigrés morts en mer, dans ces bateaux qui au lieu d’être un chemin d’espérance ont été un chemin de mort. (…)

« Où est ton frère ? » la voix de son sang crie vers moi, dit Dieu. Il ne s’agit pas d’une question adressée aux autres, mais d’une question adressée à moi, à toi, à chacun de nous. Ces frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix. Ils cherchaient un endroit meilleur pour eux et leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. (…)

Mais Dieu demande à chacun de nous : Où est le sang de ton frère qui crie jusqu’à moi ? Aujourd’hui, personne dans le monde ne se sent responsable de cela. Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle. (…) Nous sommes habitués à la souffrance des autres, cela ne nous concerne pas, ne nous intéresse pas, n’est pas notre affaire !…

Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau ? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants ? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs familles ? Nous sommes dans une société qui a oublié l’expérience des pleurs, ce qu’est souffrir avec. La mondialisation de l’indifférence nous a ôté notre capacité de pleurer ! »

Le Pape François à Lampedusa (juillet 2013)

Peuple d’esclaves qui s’avance vers la nuit
A travers le désert.
Peuple qui peine et qui se traîne
Vers une terre qu’il croit promise.

Peuple exténué qui franchit la frontière
Où se joignent terre et mer.
Franchiront-ils aussi l’autre barrière
Où l’on écarte ceux qui ont faim
De la terre promise ?


Peuple misérable qu’on entraîne et qu’on embarque
Pour traverser la mer immense.
Sur le chemin qui va de la nuit à l’aurore,
Chacun a tout perdu, chacun a tout quitté
Pour se tourner vers la terre qu’il croit promise.

Peuple de pauvres qui s’enfonce dans les ténèbres
Et traverse une nuit rougeoyante.
Le désir va s’éteindre et la peur va surgir.
Il faut lâcher les rêves,
Pour oublier la terre promise.


Peuple de condamnés que recouvrent les vagues
Hurlantes. Et chacun crie.
Rien ne sert de crier
Rien ne sert de prier.
Le monde est sourd et Dieu est mort.
Les damnés de la mer ne verront pas la terre promise.

Le peuple des exclus s’approche de la mort.
Les flancs de la barque craquent
Les clameurs se sont tues.
Les damnés sont bien loin de ceux qu’ils ont quittés
Et qui croiront encore qu’une terre est promise.




Un peuple d’esclaves a sombré dans les bas-fonds.
L’aurore éclaire les épaves.
Le monde qui s’éveille ne verra pas son crime.
Viendra- t-il le jour
Où il tendra la main
Vers les peuples qui cherchent une terre promise ?


Texte de Nicodème