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Harcelée au lycée
Katy, 17 ans

Katy est en terminale. Harcelée tous les jours au lycée par d'anciennes amies, elle n'en peut plus et appelle à l'aide. Richard, un psy, et Michel, un prêtre, lui répondent.
Dans l'onglet "commentaires" on trouve d'autres réponses. N'hésite pas à ton tour à dire ce que tu penses...

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Appel de Katy

J'ai 17ans et je suis en terminale. Depuis la troisième j’avais un groupe d’amies. On a toujours été dans la même classe et ça allait bien avec elles. Mais cette année j’ai eu une dispute et elles se sont toutes mises contre moi. Avant, quand on m’appelait « la grosse », elles me soutenaient. Maintenant quand on va au self, elles disent pour que je les entende : « Elle va faire que de bouffer comme d’habitude… t’as vu comme elle a grossi ! »… ou des trucs comme ça. J’ai un peu de formes mais je ne suis pas obèse quand même. Et je n’ai pas grossi depuis longtemps. En sortant du lycée, une a dit à quelqu’un de la classe : « T’as vu son ventre, je suis sûre qu’elle est enceinte. » Quand on va à la piscine, elles disent : « Elle devrait demander une dispense, grosse comme elle est, elle va couler ! ». Elles ne me lâchent jamais. A chaque fois, c’est pour faire rire les autres contre moi. Et ça marche. Je suis complètement seule.

Depuis un mois je ne veux plus aller au lycée. J’y vais seulement à cause du bac à la fin de l’année mais je n’arrive plus à travailler. Je n’arrête pas de pleurer et je prends des calmants. Tous les lundis j’ai la boule au ventre en retournant au lycée. J’ai parlé à mes parents et ils proposent d’aller les voir. Mais moi j’ai peur que ce soit encore pire si mes parents s’en mêlent. Elles ne diront rien devant eux mais elles me traiteront de fille-à-papa, de lâche ou de balance. Si je préviens le lycée, ça sera pareil. En plus je n’ai pas de preuves. Elles diront que ce n’est pas vrai, que je me fais des idées. Si elles me donnaient des coups j’aurais au moins des preuves, mais ce n’est que des paroles.

Je n’en peux plus et je ne sais pas quoi faire. Je suis chrétienne et Jésus a dit d’aimer ses ennemis et : « Si on te frappe sur la joue droite tend l’autre joue. » Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que je dois faire ?

Réponse de Richard, psychothérapeute

Bonjour Katy

Je comprends que vous êtes très déçue et malheureuse parce que vos camarades, que vous considériez comme des amies, vous dénigrent ouvertement en se moquant de votre physique. Vous en êtes profondément blessée et vous vous questionnez sur l'attitude à avoir à leur égard.

A votre âge les jeunes filles cherchent tout naturellement à plaire ou à séduire. La rivalité et la jalousie prennent malheureusement parfois le dessus sur les amitiés et des comportements de prestance s'affichent alors, pour montrer aux autres et à soi-même qu'on a de meilleurs atouts de beauté ou d'intelligence...

Les alliances entre filles deviennent du coup plus "stratégiques", moins authentiques. Les faux sourires, les ragots, les "jeux" relationnels en deviennent plus fréquents. On croit se grandir en rabaissant sa camarade et se glorifier en l'humiliant. Les phénomènes de groupe amplifient les effets destructeurs de telles attitudes. Chacune se croit protégée, n'ayant rien dit de plus terrible que sa copine. Mais le cumul de petites méchancetés verbales produit du harcèlement et provoque des symptômes de dépression.

La prévention de tels agissements est sous la responsabilité des parents, des éducateurs et des enseignants. Les jeunes doivent identifier ces comportements et ne pas y céder. Les discussions collectives, sous forme de débats, favorisent la prise de conscience.

Je vous invite donc à en parler avec votre professeur principal pour qu'il organise un échange dans la classe sur ce thème, sans que vous soyez explicitement nommée. Par ailleurs travaillez à développer votre estime de soi pour que vous soyez à l'avenir moins vulnérable devant ce type d'attaque, car la violence s'inscrit dans une interaction : si l'auteur a indéniablement sa part, la victime ne doit pas se "victimiser" en se confondant avec l'objet pris comme cible. Votre valeur personnelle ne se mesure pas à un aspect de votre physique et vos convictions humanistes et religieuses sont des atouts précieux !

Réponse de Michel, prêtre

Katy, tu es chrétienne. Ce n'est pas une raison pour te résigner à souffrir. Si tu as une grippe ou une autre maladie, tu ne te demanderas pas si tu es chrétienne ou non : tu demanderas à ton médecin des antibiotiques ou autres médicaments. Tu prendras les moyens pour en sortir.

L'amitié dont tu nous parles t'aidait à vivre. Cette amitié est malade : peut-on la guérir ?

Tu es chrétienne. Sans doute connais-tu un groupe de jeunes dans une aumônerie. Ne peux-tu aller trouver un des responsables pour lui confier ta détresse ? Peut-être, avec lui, trouveras-tu une idée pour t'en sortir. Peut-être trouveras-tu, grâce à lui, un autre groupe où tu te sentiras à l'aise. Retrouve de l'amitié quelque part.

Tu te demandes peut-être s'il faut pardonner. Attends que la situation s'améliore pour te poser cette question. Quand tu n'auras plus mal, tu verras les choses plus simplement. En attendant, évite de répondre en te mettant en colère ou en te vengeant. Tu risquerais d'aggraver la situation. Hausse les épaules !

Est-ce que tu t'es demandée pourquoi elles ont changé d'attitude à ton égard? Peut-être sont-elles jalouses de toi ?

Mais n'hésite pas à parler à Jésus, si tu crois en lui. Dis-lui ton chagrin, appelle-le au secours. Tu découvriras que tu es aimée.

Dis-toi bien que tu n'es pas seule dans ta situation. Tous les jeunes de ton âge, qu'ils les cachent ou non, ont des souffrances d'un genre ou d'un autre. Si tu sais vivre les tiennes, tu grandiras et tu seras capable d'aimer en vérité.

N'hésite pas à nous donner de tes nouvelles.

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