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Paul Delaunay, le 29/4/2017

Merci à toute l’équipe de Nicodème, Michel,Christine et les autres, de nous avoir transmis cette pétition. Avec toute mon amitié.

katia ramos, le 29/4/2017

Bonjour à tous,

En réponse à l'article Urgence-Pétition, voici ma réponse.

Je ne signerai pas cette pétition.
Au second tour je ne vote ni MLP, ni E.Macron.

Malgré beaucoup d'appels à voter pour EM je considère qu'il est impossible de voter pour quelqu'un qui donne à l'avance un sens au vote d'un électeur.
Son intelligence de la situation de ce 2e tour devrait l'inciter à plus d'humilité et à accepter les voix sans exiger, comme il le demande instamment, un vote d'ADHÉSION à son programme.

A la limite voter pour EM servirait à faire barrage à MLP.

Mais voilà. La candidature de E.Macron (je ne parle pas de l'homme) est un pur produit destiné à poursuivre et amplifier la politique conduite par le gouvernement qu'il a quitté et politique dont il a été d'ailleurs un artisan. Tout s'est bien passé jusqu'à présent pour avoir la configuration au 2e tour, telle que nous la voyons. Avec, aujourd'hui, tous les arguments pour manipuler encore les électeurs.
Sans compter toutes les irrégularités du 1er tour, qui n'auraient peut-être rien changé au résultat, mais qui montrent bien qu'en coulisse des choses anormales se passent.

A côté de cela un grand mouvement est né qui rassemble un très grand nombre de personnes qui ont retrouvé le goût de la politique, qui ont appris à débattre, à se prendre en main, qui se sont senties considérées dans leur humanité, qui ont découvert qu'ils ont une place dans leur histoire et dans l'histoire de leur pays, qui veulent être acteurs de cette histoire.

Comme malheureusement l'actuelle constitution oblige à se déterminer pour un candidat sans prendre en compte le vote de refus, comme je ne peux donner ma voix à un candidat qui utilisera mon vote sans mon consentement, je m'abstiendrai.

Ce sera ma façon de renverser les tables des marchands du temple.

JCP, le 29/4/2017

Bonjour
Je ne savais pas jusqu'à présent que Nicodème prenait parti pour un candidat ou un parti politique.
Il me semble que vous sortez de votre rôle !
Je le déplore.
En conséquence je vous prie de me rayer de votre liste de diffusion.

Nicodème, le 29/4/2017

@JCP
Au sein de l'équipe animatrice de Dieu Maintenant, les orientations politiques sont variées. Comme il est écrit dans cette pétition : "En citoyens libres, nous portons sur Emmanuel Macron des jugements contrastés".

Il s'agit pour nous aujourd'hui d'endiguer la progression du Front National. Nous avons donc le choix entre un vote pour E. Macron ou l'abstention. Il semble à plusieurs d'entre nous que l'abstention est dangereuse. Cette pétition est une proposition. Libre à vous, bien sûr, de penser qu'elle ne correspond pas à votre propre démarche, comme l'a fait Katia Ramos, dans un commentaire ci-dessus.

Nous tenons à souligner qu'il s'agit moins de soutenir Macron que de lutter contre les forces qui nous semblent anti évangeliques, incarnées par Mme Le Pen. Jésus a prêché l'universalisme et non le repli sur son pays, le respect de l'étranger et l'amour du pauvre. On peut dire que l'Eglise officielle a un devoir de réserve mais "Maintenant" est une association 1901. Sous prétexte que nous sommes croyants, serions-nous interdits de parole ? Nous avons la chance de vivre encore, au moins jusqu'à l'élection, dans un pays démocratique. Vous vous désinscrivez ; nous le regrettons mais nous respectons votre décision.

Claudine F., le 29/4/2017

Merci pour cette pétition.
Je m'associe à cet article de Christian Delahaye (Chargé d'enseignement au Theologicum, faculté de théologie de l'ICP, professeur au centre d'études théologiques de Caen) Dans "Le Monde" du 26 avril 2017.

« Honte » aux évêques qui n’appellent pas à voter contre Marine Le Pen

A quelques jours du second tour de la présidentielle, la Conférence des évêques de France ne donne aucune consigne de vote constate, dans une tribune au « Monde », le théologien Christian Delahaye. Ce sont les seuls responsables confessionnels à faire tomber la digue anti-FN.

« Chrétiens, nous ne supportons pas les mensonges du candidat de l’exclusion, du mépris et de la haine, notamment quand il détourne l’Evangile à son profit. Le projet de société qu’il [le candidat FN] propose n’a rien à voir avec le message d’amour et d’espérance du Christ. » Ainsi la Conférence des évêques de France (CEF) a-t-elle alerté contre le vote FN au deuxième tour de la présidentielle… en 2002.
Quinze ans plus tard, changement de pied épiscopal : la même Conférence des évêques de France, dans un communiqué publié au soir du premier tour, « n’appelle pas à voter pour l’un ou l’autre candidat ». La dénonciation de la candidature « de l’exclusion, du mépris et de la haine » n’est plus à l’ordre du jour des dirigeants catholiques, lesquels persistent cependant à faire « la leçon aux responsables politiques », comme Le Monde le titrait le 14 octobre 2016, à l’occasion de la publication d’un texte général des évêques sur la vie politique.

Une leçon aux journalistes

Autrement dit, ne pas prendre position en faveur de tel ou tel candidat après le premier tour permettrait, selon les évêques, d’éviter bizarrement que « notre démocratie ne se transforme en société de violence ». Ils font la leçon aux journalistes, pour un « rôle ajusté des médias, qui n’amène pas à l’hystérisation ». Une hystérisation qui couvait très certainement lorsque la CEF dénonçait en 2002 le candidat « des mensonges, de l’exclusion, du mépris et de la haine ».
Ainsi se confirme l’effondrement de la digue catholique anti-FN que des grandes voix – les cardinaux Lustiger et Decourtray en tête – avaient contribué à bâtir avec, ici et là, des évêques qui n’hésitent plus à recevoir en public des élus frontistes (Mgr D. Rey, ou Mgr J.-P. Cattenoz).
Même si quelques jeunes tentent de faire de la résistance (prise de position de la Jeunesse ouvrière chrétienne de France [JOC] le 24 mars), cet effondrement fait s’ouvrir de larges brèches à la droitisation catholique, avec les appels au ni-ni lancé par Sens commun – organe politique de La Manif pour tous – et Jean-Frédéric Poisson (Parti chrétien démocrate), et même les brèches de l’extrême droitisation, avec Christine Boutin, qui prône « le vote révolution en faveur de Marine Le Pen », et La Manif pour tous qui appelle à « s’opposer à Macron », ce qui revient à voter Le Pen sans le formuler explicitement.

Choix remarquable

Les évêques ont donc confirmé leur renoncement à combattre le Front national en laissant nombre de leurs ouailles libres de voter et de faire voter Le Pen. Leur choix est d’autant plus remarquable qu’ils sont les seuls responsables confessionnels français à ne pas appeler à voter contre la candidate FN.
Dès avant le premier tour, le Conseil national de l’Eglise protestante unie de France alertait « contre la catastrophe en train de se nouer avec le discours national et xénophobe de l’extrême droite » ; depuis dimanche 23 avril, toutes les confessions sont à l’unisson de cette alerte religieuse anti-FN : le CFCM (Conseil français du culte musulman), qui dénonce « les démarches d’exclusion » et appelle à un vote Macron « large », la Grande Mosquée de Paris et la Fédération nationale musulmane, qui appellent à voter « massivement » Macron, le grand rabbin de France, qui appelle « tous ceux qui croient et espèrent en la France à voter Macron, qui porte l’espérance de fraternité », le CRIF, l’UEJE et toutes les organisations juives de France, qui appellent à « faire barrage au FN ».
Les évêques sont seuls à faire honte aux fondamentaux de l’Evangile, l’accueil de l’étranger et la fraternité. Dans une société plurireligieuse où le catholicisme reste de loin la première tradition, si Marine Le Pen accède à l’Elysée, elle pourra leur dire un grand merci. Cathos gratias ! »

Christian Delahaye

Danielle, le 29/4/2017

Ci-dessous la pétition de quelques chrétiens de Vanves (Hauts-de-Seine)… bcp d’amis « de gauche » ont réfusé , coupant les cheveux en 4 sur le texte... comme s’il n’y avait pas urgence !

Des chrétiens à Vanves s’expriment

Nous chrétiens à Vanves de toute opinions politiques, appelons à faire barrage à l’extrême droite et à voter Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Cet appel à voter Emmanuel Macron a déjà été lancé par l’ensemble des communautés religieuses de France : protestante, juive, musulmane, mais les évêques de France se sont contentés de vouloir aider au discernement par rapport à certains de ses principes fondateurs comme la recherche du bien commun, la destination universelle des biens, la mise en œuvre de la fraternité, l’attention aux plus fragiles, la dignité de la personne humaine et la subsidiarité (Journal La Croix du 24 avril 2017), laissant chacun décrypter à sa guise et justifiant de fait un éventuel vote blanc ou l’abstention. Heureusement certains évêques appellent à titre individuel à s’opposer au parti du rejet (journal La Croix 26 avril).

Le climat nauséabond qui monte de jour en jour, avec du côté de la candidate du Front National et de ses soutiens une focalisation sur son adversaire sous forme d’insultes croissantes, le développement d’un ni ni injustifiable autant par des gens ayant voté à gauche qu’à droite en renvoyant dos à dos les deux candidats, ne peut satisfaire les chrétiens.

Imagine-t-on Mme Le Pen, vainqueur le 7 mai prochain, à côté du président sortant le lendemain 8 mai, pour commémorer la victoire de toutes les forces alliées contre le nazisme, après tous les propos choquants tenus depuis plus de 20 ans par son père et les leaders du FN sur cette période de notre histoire ? Cela donnerait vraiment de la France une image dégradée pour de longues années, la France, pays des droits de l'homme ! Ce serait un encouragement pour tous les partis et mouvements xénophobes à se développer partout en Europe et dans le monde.

Nous devons dire clairement non à la haine et au rejet de l’autre, au repli du pays sur lui-même, qui ne seront jamais des valeurs chrétiennes. Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui le font, mais de ceux qui regardent et laissent faire.

Marie-Françoise, le 30/4/2017

Merci. J’ai diffusé très largement, bien qu’ayant trouvé le texte trop long pour être lu...

nathalie et christian, le 30/4/2017

Bonsoir Nicodème
oui il y a urgence...
mais j'espère que cette " union contre", saura se transformer en " union pour" faire quelque chose ensemble !
Bien fraternellement

Michel Poirier, le 30/4/2017

Je sens bien que les motivations qui poussent Katia Ramos, et d’autres, à s’abstenir sont profondes. Mais il y a aussi une autre raison à ce choix. On se dit : « Macron a assez d’avance dans les sondages pour que Le Pen ne passe pas. Même s’il perd quelques points d’ici dimanche, elle sera battue. Mais ces quelques points perdus seront une leçon pour lui et ses partisans (on aura renversé la table des marchands du Temple, nous dit Katia) ».
C’est un pari. Et si trop d’électeurs de gauche et d’extrême-gauche font ce pari, il sera perdu, Mme Le Pen sera en place, avec toutes les conséquences prévisibles.

Robert Hawawini, le 30/4/2017

Bonsoir Nicodème,
La religion a pour but de relier les hommes entre eux et non de les diviser en préconisant un choix politique par rapport à une autre. Elle n’a pas à s’occuper de politique mais uniquement de transcendance, là où les hommes de trouvent réunis par le regard aimant de Dieu. Je n’ai aucune confiance en une institution religieuse que j’estime sortir de son registre.

Joseph, le 30/4/2017

Merci pour cette très bonne initiative j'ai signé la pétition et transmis le message à beaucoup de mes amis catholiques en particulier. Bon dimanche

Maurice B., le 30/4/2017

Je partage et je signe, bien sûr.

Boutros Hallaq, le 1/5/2017

Comme le savent mes amis, je vomis les idées du FN. Jamais je ne serai tenté de voter pour lui. Convenons cependant que le vote utile a montré ses limites depuis une trentaine d’années. Il n’a fait que renforcer le statu quo d’un bipartisme de plus en plus assujetti aux forces économiques manipulant les politiques et, instrumentalisant un moralisme qu’il n’a jamais pratiqué. Il est ahurissant de voir les leçons de morale qu’on déverse sur Mélenchon pour le sommer de se ranger derrière le candidat anti-FN, alors que personne ne peut garantir que, malgré toutes ses qualités, E. Macron, fidèle à sa vision, ne s’inscriras pas dans ce bipartisme à sa façon à lui ? Sa façon de se réclamer de Michel Rocard, et surtout de Paul Ricœur ou même de l’héritage de Mounier, n’augure de rien de bien.

Quant à la stratégie de cordon sanitaire autour du FN, ne risque-t-elle pas de devenir contreproductive à force d’être mécanique : créer de l’exclusion contre une partie de plus en plus importante de nos concitoyens, sous prétexte qu’ils se laissent leurrer, en mineurs qu’ils sont ? Il est dangereux d’exclure, d’ostraciser, même avec les meilleurs sentiments du monde, une population qui souffre et fait un choix qui ne nous convient pas. Peut-on oublier que, si la chute du Parti communiste est due principalement à des facteurs internes et internationaux, la volonté de F. Mitterrand de laminer ce parti, en même temps qu’il neutralisait M. Rocard, n’a fait qu’accentuer la déliquescence du parti socialiste et la montée du FN. Le mépris des « éclairés » (PS) pour ces « frustres » du PC est devenu volonté d’exclusion. Les plus fragiles n’avaient plus d’organisations auxquelles ils pouvaient s’identifier. Ils trouvent alors refuge non pas auprès du PS, mais auprès du FN ; à moins que ce ne soit auprès d’une idéologie messianique aberrante : le djihadisme. Maintenant le mépris du FN, justifié par un moralisme à géométrie variable, mène à un nouveau rejet des plus fragiles. Cela passe, semble-t-il, par une neutralisation de celui qui a été étendard pendant cette campagne, Mélenchon.

J’ai tendance à faire confiance au peuple (j’entends déjà crier au populisme), à cette société civile qui seule est susceptible d’insuffler une dynamique nouvelle à la politique, quitte à prendre des risques.

Bref, ce n’est pas abjurer que de voter blanc, en attendant que ce vote soit un jour comptabilisé ! Mais d’ici jusqu’à dimanche, je continuerai à mesurer le poids d’un choix que je sais grave.

Michel Jondot, le 1/5/2017

@ Boutros Hallaq
Oui, Boutros,nous ne savons pas comment Macron gouvernera, mais nous savons qu'il sera possible de le contester et de le combattre. Il est à craindre, en revanche, que Madame Le Pen jugule toute opposition et, sans être économiste, chacun peut comprendre dans quel chaos nous plongera son repli prétendûment patriotique.

Oui, il est sans doute dangereux d'exclure. Mais, à coup sûr, un des deux candidats sera écarté. Mieux vaut écarter celle qui promet d'exclure sans pitié les étrangers lorsqu'ils sont pauvres !

"Faire confiance au peuple" : j'ai vu, dans mon enfance, le peuple de France en juin 40,acclamer Pétain, le héros de Verdun ; j'en ai vu les conséquences: des amis de mes parents traqués par les miliciens et envoyés en camps de concentration. J'ai vu tout mon entourage se cacher pour écouter de Gaulle à la radio. Pour faire confiance au peuple, il faut que celui-ci soit respecté et non trompé, désaliéné et non séduit. Faire confiance au peuple n'est pas se soumettre avec lui mais combattre avec lui.

Oui, je suis d'accord avec toi : le poids de nos choix est grave.

Marie-France, le 1/5/2017

Merci pour cette réflexion intelligente que j'ai signée bien volontiers et partagée sur ma page fb.
Joyeux temps pascal

BC, le 2/5/2017

Bonsoir,
Au vu de la tournure de votre mail ci-dessous et Dieu sait si nous ne sommes pas des supporters du FN, il nous semble important que le spirituel ne se mêle pas du temporel, autrement qu'au travers des points non négociables portés par l'Eglise.
C'est l'objet prudent de l'éditorial de Gérard Leclerc dans France Catholique.
Le contraire est faire injure à la foi et à la raison de chacun, y compris et surtout des baptisés, d'autant qu'en l'espèce le candidat Macron est fort éloigné de ces points non négociables préconisés par l'Eglise.
Aussi, nous vous demandons de nous retirer de votre liste de diffusion dès maintenant.
Cordialement.

Nicole G.,le 2/5/2017

@BC
Je ne suis pas lectrice de La France Catholique et j'ignore tout de l'éditorial de Gérard Leclerc. Son point de vue est sûrement fort respectable. Je me permets néanmoins de communiquer un autre point de vue, celui du Directeur du journal "La Croix" daté du 1er mai 2017. Sa déclaration me semble très proche du texte "Il y a urgence" que pour ma part je partage. Cependant j'apprécie particulièrement que Dieu maintenant permette l'échange de points de vue différents. A ce titre je trouve intéressante que puisse s'exprimer librement la vision de BC et je regrette qu'il demande que son nom soit retiré de la liste de diffusion. Mais la liberté de chacun va jusque là.

Présidentielle, notre choix
Journal La Croix du 1er mai 2017 - Guillaume Goubert, Directeur de La Croix

Interrogé par les journalistes dans l’avion qui le ramenait du Caire, le pape François n’a pas voulu se prononcer sur l’élection présidentielle française. Faut-il le regretter ? Est-il indispensable qu’une consigne descende du plus haut de l’Église universelle vers les catholiques qui sont en France ? Mieux vaut, en réalité, une conviction montante. Chacun, quelle que soit sa place, sa mission, doit se déterminer, prendre ses responsabilités. Le moment est venu pour La Croix de prendre les siennes.

Notre journal n’a pas coutume d’exprimer une préférence parmi les candidats à une élection. Depuis des décennies, cette règle n’a connu qu’une seule exception, en 2002, lorsque les Français eurent à choisir entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Nous sommes aujourd’hui dans une situation similaire. Parce que l’enjeu est considérable pour la France et pour l’Europe, parce que trop de responsables politiques ont adopté une position sibylline, parce qu’il y a le risque d’un résultat acquis par inadvertance, il nous paraît nécessaire de dire clairement ce que nous jugeons préférable. Avant qu’il ne soit trop tard.

Nous n’acceptons pas l’idée d’un choix déterminé par la crainte. Crainte de l’avenir, de l’Europe, du monde, de l’étranger, de l’autre. Nous ne pouvons nous résigner à ce que l’on élève des clôtures autour de la France et que l’on introduise des séparations entre les habitants de notre pays en fonction de leur nationalité. Face à ce qui risque d’advenir avec Marine Le Pen, l’abstention ne suffit pas. Le programme d’Emmanuel Macron ne peut recueillir notre pleine adhésion, nous l’avons déjà écrit. Mais parce que ce candidat a fait un choix de rassemblement et de confiance dans l’avenir, nous lui apportons notre soutien.

Guillaume Goubert

Elias,le 2/5/2017

@BC
Ce mépris pour un texte signé par plusieurs théologiens de renom est un peu outrecuidant.

Camille,le 2/5/2017

J'ai signé cette pétition qui correspond tout à fait à ce que je pense. Quand j'ai signé (il y a deux jours il me semble), il y avait environ 500 signatures. Aujourd'hui il y en a 2500. C'est bien mais il faut que la mobilisation s'amplifie.

Julien,le 2/5/2017

Je suis d'abord étonné de lire les commentaires qui voudraient que les animateurs de Dieu Maintenant demeurent dans des considérations spirituelles un peu éthérées, sans prendre leur part, en tant que chrétiens, à la vie de la cité. Il me semble que croire en l’Évangile nous incite aussi à prendre nos responsabilités, à agir (nous avons tous notre part de Marthe comme de Marie), et agir dans la cité, prendre part à ses affaires, cela porte un nom très noble : la politique. Le mot a été malheureusement défiguré par "le" politique, c'est-à-dire ce monde politicien qui vit en vase clos et dont les agissements, depuis 30 ans, n'ont fait que nous mener à la situation actuelle. Mais passons.

Tenté au départ par le vote blanc, sous le coup du dépit, j'ai fini par considérer que c'était prendre un risque trop important. N'importe quel calcul arithmétique tout simple le montre. Je crois me souvenir que le Coran dit que "nécessité fait loi". Je trouve l'expression juste dans le cas présent. Aussi irai-je voter contre Mme Le Pen (et non pour M. Macron, même si dans l'urne ce sera le cas), par nécessité, comme l'on finit par accepter une loi contraignante, qu'il faudra combattre ou changer un jour, mais ce n'est pas le moment. J'irai donc voter pour M. Macron avec un cœur lourd alors que j'avais voté sans état d'âme ni hésitation pour M. Chirac en 2002...

Je rappelle que le troisième tour se passera dans les urnes et qu'il y a beaucoup à reconstruire dans le paysage politique et économique désormais dévasté de notre pays. En particulier, je connais bien la France du grand quart nord-est, que je fréquente régulièrement depuis 20 ans en raison de mes activités professionnelles. Alors oui, quand j'écris qu'il y a tant à reconstruire, que la tâche sera rude, souvent décourageante voire qu'elle échouera peut-être, je le dis en pesant mes mots. Mais nous ne devons pas abandonner l'espérance.

Catherine,le 3/5/2017

L'éditorial du Monde d'aujourd'hui titre " La faute morale de l'Eglise de France ". N'est-ce pas une faute profonde d'apprendre dans cet article que 46% des catholiques s'apprêtent à voter pour Marine Le Pen ? Je suis scandalisée du silence de l'épiscopat dans son ensemble !
On trouve l'édito à l'adresse
lemonde.fr/idees/article/2017/05/03/la-faute-morale-de-l-eglise-de-france

Nicodème,le 3/5/2017

Le lien avec l'éditorial du Monde d'aujourd'hui (3/5/2017) fourni par Catherine ouvre sur une page réservée aux abonnés. Nous copions ici l'article pour le rendre accessible à tous.

La faute morale de l'Eglise de France

Editorial. Alors que les institutions juives, protestantes et musulmanes ont invité à faire barrage à Marine Le Pen, la Conférence des évêques s’est refusée à appeler à voter pour Emmanuel Macron.

Editorial du « Monde ». Les urnes venaient à peine de rendre leur verdict, dimanche 23 avril, que l’Eglise catholique prenait position. Ou plutôt s’abstenait de choisir entre les deux finalistes du 7 mai. Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France (CEF) n’appelait pas « à voter pour l’un ou l’autre candidat », mais souhaitait donner des éléments de « discernement », comme l’accueil des réfugiés ou le respect des « liens de filiation » au sein de la famille.
Alors que les institutions juives, protestantes et musulmanes invitaient à faire barrage à Marine Le Pen, l’Eglise catholique s’est refusée à appeler à voter pour Emmanuel Macron. Ce silence a provoqué un profond malaise chez les fidèles, amenant plusieurs évêques et groupes de militants à se prononcer contre la candidate du Front national.
Sans remonter à la condamnation, en 1926, par le pape Pie XI, de l’Action française, l’Eglise de France a pourtant multiplié, depuis 1985, les mises en garde contre les thèses frontistes jugées « incompatibles avec la Bonne Nouvelle et l’enseignement de l’Eglise ». En 2002, quand Jean-Marie Le Pen s’était retrouvé au deuxième tour face à Jacques Chirac, elle n’avait pas mis en avant son devoir de réserve. Mgr Jean-Pierre Ricard, alors président de la CEF, s’était engagé contre l’extrême droite : « Nous devons tous faire appel à l’intelligence plutôt qu’à l’instinct, au discernement plutôt qu’à la seule spontanéité, à la sérénité plutôt qu’à la peur. »

Résignation

Plus récemment, dans une adresse « aux habitants de notre pays », le 13 octobre 2016, le conseil permanent de la CEF avait défendu fermement le caractère « pluriculturel » de la société : « Il ne faudrait pas que les recherches et affirmations d’identité débouchent sur des enfermements identitaires. » Et il avait dénoncé le projet de l’extrême droite, qui « nous referme sur notre pays, sur les “authentiques” Français (…), nous referme par rapport à l’Europe, aux libertés individuelles ».
Le trouble des catholiques français a été nourri par les étonnants propos du pape. François avait bousculé son Eglise sur l’accueil des migrants. Il n’avait pas hésité à dénoncer les populismes ou à s’en prendre à la volonté de Donald Trump de construire un mur avec le Mexique. Mais, interrogé dans l’avion qui le ramenait de son voyage en Egypte, le pape a cette fois botté en touche : « Je sais qu’un des candidats est un représentant de la droite forte, a-t-il déclaré, mais l’autre, vraiment, je ne sais pas d’où il vient et c’est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France. » On croyait ce pape, dont les positions « progressistes » en font souvent la cible de la « fachosphère », plus avisé.
Au diapason de la société, l’Eglise de France semble résignée à cette banalisation de l’extrême droite, alors que le danger de voir sa candidate accéder à l’Elysée est beaucoup plus grand qu’en 2002. Selon notre sondage Ipsos Sopra-Steria, 46 % des catholiques (sans grand écart entre pratiquants réguliers ou occasionnels) s’apprêtent à voter pour Mme Le Pen. Face au malaise, le président de la CEF, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a publié un codicille sur son site, mercredi 3 mai. Mais il persiste et signe, rappelant à chaque électeur « ce que notre foi nous invite à prendre en compte ». Etre plus précis sur ce rappel, dans la veine de l’adresse de 2016, aurait évité à l’Eglise de commettre une faute morale en se dérobant.

Emmanuèle Schmieder, Professeure de Lettres,le 4/5/2017

Je ne mettrai plus les pieds dans une église d'ici longtemps.

Je suis en colère : j'apprends que 46% des catholiques voteront Le Pen. Comment prier au milieu d'une assemblée dont près de la moitié des membres repoussent l'étranger, insultent l'immigré, méprisent les musulmans?

Je suis en colère : musulmans et juifs condamnent le Front-National alors que les évêques de France refusent de mettre en garde contre celle dont le programme fait insulte à l'Evangile.

Je suis en colère contre le Journal "La Croix" qui se fait l'écho des évêques en mettant sur le même plan les propos des deux candidats.

Par respect pour l'Evangile, je ne mettrai plus les pieds dans une église catholique.

Julien,le 5/5/2017

@ Emmanuèle

Chère Madame,

Je comprends et partage votre désarroi et votre colère à l'égard de ces 46% de catholiques qui votent Le Pen.
Coluche qui disait ironiquement que si 40% des accidents de la route sont causés par l'alcool, cela signifie que 60% sont le fait de buveurs d'eau. J'ai envie de vous dire de penser aux 54% qui restent, et de venir dans la paroisse fraternelle où j'ai posé mes valises. Nous y comptons 40 nationalités environ, majoritairement africaines, et les idées de Mme Le Pen ne franchissent pas la porte de l'église.

Bien fraternellement à vous.

Nicodème,le 5/5/2017

Nous apprenons à l'instant qu'un curé d'une paroisse de la proche banlieue parisienne (que nous connaissons) a largement dit à ses paroissiens que pour son compte il votera Le Pen. Certes il ne l'a pas annoncé en chaire, il ne l'a simplement caché à personne. En dehors de quelques paroissiens qui n'osent même plus s'exprimer tant ils se sentent minoritaires, tous les autres se déclarent d'accord avec le curé.
Ceux qui ne suivront pas disent qu'il leur sera vraiment très difficile de participer à des messes dans lesquelles l'assemblée est constituée presque exclusivement de personnes ayant voté pour l'extrême droite. On peut quand même au moins les comprendre !

Jésus a pleuré sur Jérusalem ! Pleurons sur l’Église !

Julien,le 7/5/2017

Voici un témoignage de ce qui me semble être une peur croissante qui s'instille en Eglise en raison de la progression forte des idées du FN.

J'ai participé ce matin dimanche 07 mai à une messe comme animateur liturgique (musicien) dans une paroisse francilienne. J'accompagnais une chorale antillaise. Cette messe déclarée de "commémoration" s'inscrivait dans le cadre des diverses interventions laïques et religieuses prévues lors de la Semaine de la mémoire de l'abolition de l'esclavage, organisée autour de la journée mémorielle du 10 mai prochain, voulue par le président Jacques Chirac. Il faut rappeler que certains maires du FN refusent d'y participer (comme à Villers-Cotterêts, par exemple).

Une intention de prière concernant l'esclavage et le racisme avait été préparée par un membre de la communauté créole et elle a été refusée par le prêtre au motif qu'elle était "politique" et donc inappropriée en ce jour de second tour de l'élection présidentielle. Ce refus a causé un certain émoi parmi les personnes concernées. J'ai eu connaissance de cette intention qui n'avait rien de polémique ni de militant. Faut-il rappeler qu'encore aujourd'hui des êtres humains souffrent toujours de la barbarie esclavagiste dans le monde ? Nous savons aussi que l'extrême-droite a toujours porté des thèmes révisionnistes sur l'histoire de la traite et de l'esclavage.

Après la messe, j'ai réussi à avoir une brève conversation avec le prêtre. Lui faisant part de mon incompréhension, il a maintenu et assumé sa position. Au cours de notre entretien, j'ai pu comprendre que ce prêtre, bien qu'assez conservateur, ne pouvait pas être soupçonné de sympathies pour le FN. J'y vois une décision inspirée par la crainte. En somme, c'est lui qui a eu une attitude politique et non pas les auteurs de l'intention.

Si des prêtres se mettent à craindre les réactions de l'assemblée dès que des thèmes semblables sont abordés, ce n'est pas bon signe.