Il ne me suffisait pas d’avoir été baptisée
Il y a eu vraiment un tournant dans ma vie chrétienne ; j’étais en troisième et, malgré des
réticences de ma famille, j’ai voulu être confirmée. Je sentais bien qu’il ne suffisait pas d’avoir été baptisée; j’étais devenue capable de dire par moi-même : « oui,
je crois ! ». J’ai beaucoup changé depuis ce jour-là. Lors de la célébration, j’ai vraiment senti ce qu’était l’Esprit-Saint. J’ai du mal à parler en public ; je
n’ai pas la force de parler de manière à être entendue par toute l’assemblée. Pourtant, j’ai accepté de lire une « intention de prière universelle ». J’ai été
capable de la prononcer comme il fallait ; je n’aurais pas pu y arriver si je n’avais pas eu la force d’un autre. Je crois que l’Esprit Saint était avec moi.
Depuis ce jour je peux considérer que je suis chrétienne.
J’aime aller à la messe
Sauf empêchement, je vais à la messe chaque semaine et c’est très important pour moi. Pendant la semaine, on se sent seule à être croyante ; le dimanche, je me sens
plus forte dans ma foi parce que je m’aperçois que je ne suis pas seule ; je retrouve des amis qui prient comme moi. Il y a deux églises dans ma paroisse et je vais
à l’une ou à l’autre selon les cas. Je regrette que ce ne soient pas toujours les mêmes prêtres mais j’écoute les sermons. Quand le prêtre raconte un événement
personnel qu’il a vécu je suis intéressée. Cela m’aide à comprendre l’Evangile. J’aime les chants surtout quand ils sont joyeux. Certains chants sont un peu tristes mais
ils sont toujours beaux.
J’aime rencontrer d’autres jeunes chrétiens
J’ai préparé le bac dans un lycée privé catholique de 1500 élèves environ. On n’était pas plus d’une vingtaine, sur toutes les classes, à se retrouver de temps
en temps le midi à l’aumônerie qui pourtant était à l’intérieur de l’établissement. On se sent parfois très seuls à se reconnaître chrétiens. Depuis ma confirmation,
je n’ai plus peur de dire que je suis catholique. Je fréquente régulièrement l’aumônerie des lycées et de l’enseignement supérieur de ma ville. Pour moi, la rencontre avec
Dieu passe aussi par la rencontre avec des autres, en particulier avec des jeunes croyants comme moi. Nous sommes une cinquantaine à fréquenter cette aumônerie.
Nous nous retrouvons le premier vendredi du mois pour un dîner et un débat. Réfléchir avec d’autres sur la foi ou sur des questions que nous nous posons fait partie
de l’engagement que j’ai pris à ma confirmation. Pour moi, loin d’être un poids, c’est vraiment une aide et des moments d’amitié dans la foi.
Je suis entourée par l’affection de Marie
Quand j’étais toute petite, j’ai été très malade et ma vie était en danger. Ceux de ma famille qui étaient croyants m’ont confiée à Marie. J’ai l’impression que non
seulement ils ont été exaucés puisque j'ai été guérie mais qu’aujourd’hui encore je suis entourée par l’affection de Marie. Par exemple, on a eu une interrogation d’histoire
sur une leçon que je n’avais pas travaillée. Pour moi, c’était une catastrophe. En réalité, j’ai eu une note correcte. Comment cela se fait-il ? J’ai vraiment
l’impression que Marie m’a protégée. Mon grand père était croyant ; il est mort mais parfois je lui demande de m'aider : j’ai l’impression qu’il me protège lui aussi.
On pourrait dire que je me fais des idées... pourtant il me semble vraiment qu'ils m'aident quand je fais appel à eux. C’est peut-être Marie qui
m’a conduite à devenir croyante et à vouloir être confirmée.
Marie m’apprend la joie de la rencontre
Puisque je fais allusion à Marie, il faut que j’évoque le pèlerinage des jeunes d’Ile de France à Pâques, « Le Frat », comme on dit. Là encore, dans la même
ligne que celle de ma Confirmation, j’en suis revenue transformée. Le thème était « La joie de la rencontre » et, pour nous préparer au frat, nous avons lu
le récit de la visitation dans l'Evangile. J’aime cette scène où l’on voit
Marie, apprenant qu’elle est enceinte, prendre la route jusque chez sa cousine Elisabeth. Elisabeth sent que le bébé tressaille dans son ventre au moment où sa parente
arrive, comme si elle devinait la nouvelle qu’on vient lui apprendre sans qu’il soit besoin de parler. Je n’ai pas de mal à comprendre la scène. Il m’arrive de vivre
des situations de ce genre. Par exemple, sans qu’on me fasse de confidence, je devine qu’une amie est triste et qu’elle a des ennuis. A mon avis, si je peux sentir cela,
c’est que Dieu m’éclaire, un peu comme il éclairait Elisabeth.
Le thème du pèlerinage était vraiment bien trouvé. Quelle joie de rencontrer des foules de garçons et de filles qui sont croyants et qui viennent prier Dieu et Marie
comme moi ! Les célébrations étaient très belles sauf un soir : la pluie a empêché la veillée prévue en plein air. Ce qui m’a particulièrement marquée est le
geste du lavement des pieds. Comme Jésus l’avait fait pour ses amis au Jeudi Saint, on nous demandait de nous laver les pieds les uns des autres. Les animateurs, des
adultes sérieux, et des jeunes comme moi, faisaient ce geste. Comment mieux faire comprendre que malgré la différence d’âges et de situation nous sommes à égalité les uns
devant les autres, frères les uns des autres.
Dieu m’aide à comprendre les autres de l’intérieur
On pouvait remarquer la présence de malades et de handicapés : ils étaient sur des chariots bleus : c’était facile de les repérer. Avec le groupe du frat, nous sommes revenus sur la vie
des handicapés lors d’une rencontre de l’aumônerie :
nous avons vu ensemble le film « Les intouchables ». Là encore cela me donne à réfléchir. Celui qui aide la personne handicapée sort de prison ; il n’a aucune qualification
particulière pour le faire, seulement des qualités humaines, un sens de l’autre qui lui permet de trouver le geste juste. Il ne considère pas le handicapé comme quelqu’un
d’inférieur ; simplement il lui prête ses bras, ses jambes. Il lui donne la joie de vivre avec tout le monde même si ce n’est pas comme tout le monde. Rien dans ce film
ne dit s’il est chrétien. Cependant, moi qui le suis, j’y reconnais ce qui se passait autour de Jésus. Il n’avait aucune compétence particulière mais simplement un vrai
sens des autres ; c’est cette compréhension intérieure des malades qui l’entouraient qui a permis à Jésus de les guérir. Il n’attendait aucune reconnaissance
particulière pour ce qu’il faisait. Il donnait gratuitement sans rien attendre en retour. Pour moi, c’est cela être croyante.
Depuis ma confirmation, j’essaye de vivre – bien plus qu’avant – simplement à la suite de Jésus. Je n’ai pas de compétences particulières pour aider qui que ce soit
mais je n’hésite pas à le faire, assurée que l’Esprit en moi me guidera et me donnera de trouver le geste qui convient. Il m’est arrivé, par exemple, d’aider un aveugle
qui traversait la rue et qui risquait de se casser la figure. Cela ne m’a rien rapporté mais je crois que des gestes simples peuvent changer la vie. On peut se prêter
les uns aux autres nos yeux, nos oreilles, nos bras ou nos jambes. Il n’y a pas besoin d’avoir des diplômes pour le faire, c’est à la portée de chacun. On a juste besoin
d’avoir un peu de cœur. Pour moi, c’est cela la vie du chrétien ; on entre dans l’Esprit de Jésus, on va les uns vers les autres, pour rien mais dans la joie.
Marion
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