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Alain Rohand, le 7/12/2020

Bonjour Jean-Luc,

Votre texte intéresse en particulier parce que vous vous y impliquez personnellement. Votre « état de questionnement » interpelle et vous honore. Je vous découvre n'ayant jusque-là rien lu d'autre de vous.

Vous abordez des questions que d'autres se posent ou se sont posés. Vous parlez du temps qu'il vous reste à vivre, et où l'investir.

Dans une structure réifiée ? Gouvernée par une minorité de ceux qui savent, face aux autres qui doivent obéir ? Et pour y faire quoi, sinon faire perdurer une « boutique » à bout de souffle.

Faut-il sauver une structure ou faire vivre « l'esprit de l'Évangile » ?

Dans cette église il existe évidemment des personnes admirables, dont la foi, la croyance, et le désir de servir ne font aucun doute. Mais lorsqu'on regarde l'église en tant qu'organisme pléthorique, on se retrouve face à une quasi-personne qui finit par auto-fonctionner quasiment à vide par la perpétuation d'automatismes installés depuis si longtemps qu'ils deviennent incapables de changement profond, si ce n'est des broutilles à la marge. On appelle cela « Gardien de la Tradition », comme il y a des gardiens de cimetière.

Vous me semblez un être vivant. Alors est-ce que vous n'avez pas déjà les réponses ? Vous écrivez « l'église elle-même n'est pas un but ».

Vous investir autrement serait-il trahison ? De quoi, de qui ?

Ni Jésus, ni sa Parole, ni l'Évangile, ne sont assignés à résidence dans une quelconque religion. On ne confine pas Jésus !

Jésus invite à libérer l'être profond qui réside dans chaque homme. Appelez cela « âme » « esprit » si vous voulez. Ou autrement. Et pourquoi pas « amour ». A-t-on besoin pour cela de centaines de kilomètres de rayonnages de bouquins de théologie, rituels et manuels développés à l'infini ? Surtout lorsque tout cela est devenu obscur au commun des mortels. Face à tous les rites aussi multiples qu'absurdes de la religion de son temps, Jésus avait un cri de désolation que l'on pourrait résumer : « Arrêtez ! Y en a marre ! » Faut-il encore en rajouter, moderniser la messe ou revenir au latin ? Comme chantait Georges Brassens avec la dérision et l'impertinence poétique : « sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde ! » Est-ce tout cela ainsi que les autres querelles intestines multiples qui importent en premier ?

Personnellement j'ai répondu : NON ! Et c'est pour ça que j'ai quitté tranquillement et sur la pointe des pieds cette institution, cet étouffoir de la foi, et beaucoup on fait de même. Les églises sont désertées, mais c'est la faute du coronavirus… pauvre virus ! Le voilà bouc émissaire permettant de se boucher les yeux et les oreilles.

La vie du disciple est l'engagement pour que le merveilleux message libérateur que Jésus nous a apporté se diffuse parce qu'il est en attente dans bien des cœurs humains. Sauf que ceux qui attendent et espèrent ne vont plus dans les églises. Et s'ils y vont, ils reçoivent tout autre chose : des discours, de la morale, des rituels, et de mauvais exemples du clergé… (je pourrais vous en raconter, vous aussi sans doute, qui valent leur pesant de larmes !…)

Franchement, dites-moi, est-ce que vous n'avez pas « déjà » votre réponse dans le fond de vous-même ? déposée en vous il y a sûrement bien longtemps déjà.

Prenez votre liberté de disciple de Jésus ! ne demeurez pas servile d'une religion… soyez disciples d'un homme libre qui parcourait les chemins où sont les hommes et les femmes en espérance. Il n'avait rien d'un clerc et n'était pas tendre avec les autorités religieuses de son temps . Il était fils d'un Père et non pas fonctionnaire d'une religion.

je m'autorise un petit conseil : lisez et relisez ce merveilleux épisode des dialogues entre Jésus et la Samaritaine. Tout y est.

On vous attend certainement ailleurs que dans les sacristies.

Alain Rohand
Apostat, et disciple de Jésus, le libérateur.

Jean-Luc Lecat, le 8/12/2020

Merci Alain de votre commentaire. Je l'entends comme un écho de ce que j'ai tenté d'exprimer.
Et mon désir, en écrivant, serait de permettre à plein de chrétiens de tradition ou en recherche, de vivre ce qu'ils croient et non ce qu'on leur a toujours demandé de croire.
Avoir des femmes et des hommes debout, pensant par eux-mêmes, s'éclairant et se nourrissant de Jésus-Christ et du partage avec d'autres qui croient en lui, et permettant à d'autres humains de croire en eux-mêmes, en leurs richesses personnelles, d''être debout, sauvés quoi ! Et à leur tour d'apporter la vie autour d'eux !!
Lève-toi, prends ton grabat, ta vie... et marche !
Tu peux, je peux, nous pouvons apporter de la vie à notre monde, en plein covid et après !

Thérèse Guillet , le 13/12/2020

Merci de ce texte.
J’ajouterai juste d’une part d’être attentif à ne pas tomber dans la « toute puissance » en voulant vivre « de l’Evangile » parce que « même une Œuvre de Dieu n’est pas Dieu ».... et c’est Dieu présent au milieu de TOUS qui fera les changements, si nous restons ds l’Humilité.
Et d’autre part, j’aime aussi ce que le Christ a fondé en mettant Pierre à la tête de l’Eglise, car c’est nous qui avons pu (?) modifier Son projet par notre orgueil.... qd je dis « notre », ça touche autant le clergé que les laïcs. Nous sommes tous responsables de ce que devient l’institution Eglise...et nous avons tous à évangéliser notre vie.
Ne soyons pas les uns contre les autres mais essayons CHACUN(E) de « perdre notre vie » (c’est-à-dire nos idées, nos jugements, notre regard personnel sur l’Eglise) pour se mettre vraiment à l’Ecoute les uns des autres, les laïcs des prêtres, le clergé des laïcs, les jeunes des moins jeunes....pour viser d’abord à nous UNIR en Jésus.....et LUI fera le reste.

Françoise P., le 4/1/2021

Un grand merci à Jean-Luc Lecat. Je me retrouve entièrement ( ce n'est pas ce qui fait la qualité de son article), il remet les priorités et les enjeux à leur place.