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5ème dimanche de Pâques

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean
13, 31-33a.34-35

Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire; et il la lui donnera bientôt.

Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »

Une révolution de la morale
Michel Jondot

Pas même Judas !
Christine Fontaine

"Comme je vous ai aimés..."
Michel Jondot


Une révolution de la morale

D’une Alliance à l’autre

Lorsque Copernic, au 16ème siècle prit conscience que la terre tournait autour du soleil, le regard des hommes sur le monde en fut bouleversé. Lorsque des savants découvrent un phénomène qui contredit leurs hypothèses et qu’il leur faut trouver un nouveau point-de-vue pour rendre compte de ce qu’ils voient, on dit qu’il leur faut changer de paradigme.

C’est une révolution aussi énorme que celle de Copernic qui se prenait pour l’humanité, à l’heure où Jésus prononçait les paroles qu’on vient d’entendre. Avec la sortie de Judas hors du groupe des douze, le point de vue des disciples sur le mystère de Dieu commençait à se modifier. Avec Moïse et les prophètes, déjà, le regard des Juifs s’était purifié. Jusqu’à eux les divinités auxquels on se référait sur la terre de Canaan étaient des personnalités mystérieuses qu’il fallait se concilier pour échapper aux difficultés de la vie quotidienne. De nombreuses pratiques avaient cours pour échapper aux maléfices ou pour accéder aux biens que l’on pouvait convoiter. Avec le judaïsme, le monde était libéré des idoles. On cessait d’être prisonnier d’un monde où il fallait composer avec des forces aliénantes et pour ouvrir le cœur sur Celui qu’on considérait comme le Très-Haut et dont n’osait pas même prononcer le nom. En revanche, pour demeurer en Alliance avec lui, chaque juif était soumis à de nombreuses pratiques et à des spécialistes de la Loi qui faisaient porter de lourds fardeaux sur les épaules des plus démunis.

L’accomplissement de la loi

Jésus, dès le début de sa vie publique, s’était insurgé contre ces Pharisiens, ces scribes et autres docteurs qui rendaient la vie impossible et trahissaient le désir de YHWH à l’égard de l’humanité. Certes, Jésus se soumettait à la Loi ; on le voit, dans son adolescence, attentif à l’enseignement des Docteurs, au Temple de Jérusalem. Chaque samedi, il se rendait à la Synagogue ; il respectait les fêtes et c’est au cours de la fête de Pâques, prescrite par la Loi qu’il prononce les paroles que nous rappelle l’évangile de ce jour. Mais tout au cours de sa prédication il amorçait la révolution qui s’exprime plus clairement que jamais lors de ce « dernier repas ». Il n’était pas venu, disait-il, abolir la Loi « mais l’accomplir ». En cet accomplissement se produisait, dans la conscience religieuse de l’humanité, le bouleversement qui a obligé les disciples à « changer de paradigme » comme on dit aujourd’hui. La fidélité au Dieu de l’Alliance ne tient pas d’abord dans l’observation des commandements mais dans la vie qu’elle permet. Et si la Loi gêne la vie la plus concrète, négligeons-la. Ce que commande la Loi, c’est l’amour de la vie. A la Loi qui interdit, Jésus substitue la Loi qui permet, ceci dans les moindres détails de l’existence ; un jour, en passant dans un champ de blé, Jésus et ses disciples, pour tromper la faim, froissèrent quelques épis de blé. Il remit vertement en place les Pharisiens qui s’en indignaient. Sauver la vie, sauver l’amour, tel est l’accomplissement de la Loi. Telle est la révolution évangélique.

Un commandement nouveau

« Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples », Jésus tournait la page de l’Ancienne alliance. Il inaugurait, au dire des synoptiques, la nouvelle alliance ; elle sera bientôt scellée dans son sang lorsque sa vie aura été donnée définitivement. Au cours de ce dernier repas, il dira bientôt que l’Alliance nouvelle repose moins sur le sang versé que sur l’amour qu’il porte aux siens et à l’humanité : « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie. » Plutôt que d’abolir la Loi, il lui substitue un commandement nouveau : « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres. » Avec le don qu’il leur fait, il en révèle le sens. La Loi disait le lien à Dieu ; désormais la loi, en tant que telle, est dépassée ; entrer en Alliance c’est vivre dans l’amour. La loi tentait de rendre gloire à Dieu. Désormais, en voyant Jésus, ils découvrent que vivant en aimant jusqu’au bout, il donne et il reçoit ; il rend gloire à Dieu et il recevra d’un Autre, il le sait et il le dit, même gloire. Le mot « gloire » en hébreu signifie « poids ». On pourrait dire que Dieu n’a de poids qu’en celui qui se tourne vers Lui. De même Jésus n’a de consistance sans un Autre qui se tourne vers lui. Ce même mouvement qui se produit en Lui peut se produire entre nous. Toute vie humaine ne peut avoir de consistance si elle est repli sur soi ; elle n’est humaine que dans la mesure où nous la donnons et nous la recevons d’autrui ; une vie est vide, sans consistance, si elle n’est prise dans ce mouvement qui consiste à donner et à recevoir. « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres. » Il n’y a pas deux amours, aux yeux de Jésus. Celui qu’il porte à son Père n’est pas à séparer de celui qui nous tourne les uns vers les autres. L’amour est l’accomplissement de la loi, son dépassement.

Face au droit des hommes et de l’Eglise

Certes, nous sommes libérés de la Loi. Cela ne signifie pas qu’on peut s’en dispenser ou agir à sa fantaisie : sans loi nous ne pourrions vivre en société ; mais elle a ses limites. Elle peut s’opposer à l’Evangile : le chrétien est appelé au discernement. Ainsi lorsque l’accueil de migrants est interdit, il peut être légitime de désobéir en ouvrant ses portes à ceux qu’on voudrait refouler hors des frontières.

S’il est vrai que les lois des cités peuvent s’opposer à l’esprit de l’Evangile, inversement il peut être bon parfois de prendre ses distances à l’égard des lois de l’Eglise. Celle-ci dispose d’un droit particulier qui lui permet, au milieu des hommes, de maintenir une institution et, ainsi, de diffuser l’Evangile. Mais il en va pour l’Eglise comme il en va pour la société, mieux vaut ne pas jouer son jeu lorsque manifestement elle n’aide pas à vivre dans l’esprit de l’Evangile et lorsqu’elle baigne dans une atmosphère d’exclusion plus que d’amour mutuel.

Il arrive que ce qui est permis par la société ne l’est pas par la morale de l’Eglise. Certains chrétiens ne le supportent pas ; ils s’insurgent et sous prétexte de défendre ce que nous appelons bizarrement leurs « valeurs » protestent et condamnent. Pareils comportements sont un retour à la Loi ancienne. L’évangile à respecter la morale d’autrui : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Michel Jondot


Pas même Judas !

Judas

« Quand Judas fut sorti… » Il était donc présent avant. Au cours de ce dernier repas, avant que Judas ne sorte, Jésus s’était levé de table et, à genoux devant chacun de ses disciples, il leur avait lavé les pieds. Il était convenu de laver les pieds des voyageurs avant le repas ; c’était un geste d’accueil pour qu’ils puissent se délasser du chemin parcouru. Mais Jésus se lève au milieu du repas, comme s’il s’agissait autant de les revigorer après la route que de leur donner des forces nouvelles pour celle qui allait s’ouvrir devant eux.

Selon l’évangile Jean, Jésus lava les pieds de Judas comme ceux de Pierre. Chez les trois autres évangélistes, il donna la communion à tous même à Judas. Quand l’Eglise exclut de la communion des hommes et des femmes qui, selon elle, ont un comportement qui n’est pas compatible avec ses lois, souvenons-nous que Jésus n’a exclu personne… pas même Judas ! Il a préféré que celui qui allait le livrer aux grands prêtres communie plutôt que de l’exclure du groupe de ses amis. Jésus a aimé chacun jusqu’au bout, jusqu’à Judas.

Les disciples ignoraient qu’il y eut un Judas parmi eux. Mais Jésus le savait et le leur désigna en lui offrant une bouchée. C’est alors que Judas sortit. La route qu’il prenait était celle de la trahison. Il choisissait d’aller dénoncer Jésus auprès des grands prêtres. En sortant du Cénacle, Judas manifestait son vrai désir : celui de se faire valoir aux yeux des Puissants de son peuple. Les Grands-Prêtres ne sont-ils pas, aux yeux d’un Juif, les serviteurs de Dieu ? Judas, en se mettant à leur service, pouvait prétendre servir le Tout-Puissant. En fait il ne cherchait qu’à se faire honorer par les Grands. On sait où ce chemin l’a mené : Judas ne comptait pas pour eux ; ils se sont acquitté de leur contrat en lui payant tout de suite le service rendu. N’ayant plus rien à lui devoir, ils pouvaient l’ignorer en toute bonne conscience. Judas s’est trouvé totalement seul, hors du groupe des apôtres et hors de celui des Puissants. Alors, il s’est pendu.

Judas et Pierre

Lorsque Judas sortit, Jésus demeura avec ses onze amis. Il faut relire en entier le discours après la Cène, de saint Jean, pour comprendre ce qui s’est passé. Aux onze qui sont restés Jésus dit : « Je vous donne un commandement nouveau c’est de vous aimer les uns les autres. » Et il ajoute : « Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas venir. » Pierre lui demande alors pourquoi il ne pourrait pas le suivre alors qu’il est prêt à donner sa vie pour lui. Jésus lui répond : « Tu livrerais ta vie pour moi ! en vérité, en vérité je te le dis : le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois. » Qu’est-ce qui différencie Judas qui est sorti avant que Jésus ne donne son nouveau commandement de Pierre qui est resté ? En un sens l’un et l’autre ont trahi. En apparence, livrer un ami comme Judas ou le renier comme Pierre, ne fait guère de différence. En vérité, la différence entre Judas et Pierre est aussi grande qu’entre le jour et la nuit.

Le comportement de Judas n’est en rien commandé par l’amour. Le commandement de Jésus n’a aucune prise sur lui. En rigueur de terme Judas ne veut pas aimer. Il ne sait même pas ce que c’est que d’aimer ou d’être aimé. Il confond l’amour avec la volonté d’être du côté des puissants. Pierre, à l’opposé, aime Jésus même s’il ne peut pas le suivre jusqu’au bout. Il veut l’aimer mais il ne le peut pas. Pierre manque d’amour pour pouvoir suivre Jésus à l’heure de la Passion. Mais le manque est la marque de son désir. Il voudrait aller dans cette direction. Il voudrait se laisser commander par l’amour qu’il porte à Jésus, même s’il n’y arrive pas. Aimer, disait Thérèse de Lisieux, c’est vouloir aimer. Judas ne le veut pas. Son désir est pris ailleurs : il aime être du côté du pouvoir, du côté des Grands.

Judas, Pierre et Jésus

« Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » Personne ne peut aimer comme Jésus. Thérèse de Lisieux disait qu’elle n’était pas sûre d’avoir posé durant toute sa vie un seul acte d’amour purement gratuit. Mais il y a une différence totale entre ne pas pouvoir et ne pas vouloir aimer. A celui qui manque d’amour, Dieu se donne. Le manque est un appel à cet Autre tellement différent de nous puisqu’il ne peut qu’aimer alors que nous ne le pouvons pas toujours. Notre manque appelle son Amour, un amour immensément plus grand que nous. L’ami de Jésus-Christ sait que face à l’amour que Dieu lui porte, le sien ne fera jamais le poids. Il reçoit le poids d’amour qui lui manque de Dieu lui-même. Celui-là rend gloire à Dieu. Il apprend à aimer chaque jour un peu plus Dieu et les autres… A la suite de Jésus, il tend vers l’amour de tous, y compris des Judas qu’il rencontre sur sa route.

En apparence la différence entre Pierre et Judas est bien mince, au point que les disciples ne savaient pas la discerner avant le départ de Judas. Celui-ci ne prétendait-il pas servir Dieu en se mettant au service des Grands-Prêtres ? Peut-être est-ce parce que cette différence entre Pierre et Judas est en apparence indiscernable que Jésus nous invite à la prudence en n’excluant personne, pas même Judas de son dernier repas ! Reste à chacun de s’interroger pour apprendre à discerner en lui-même la part de Pierre – qui manque d’amour - de la part de Judas – qui ne sait pas ce que c’est que d’aimer un autre que soi ! Reste aussi à se souvenir qu’en lavant les pieds des 12 apôtres Jésus ne bénissait pas le chemin qu’allait prendre Judas ; il supportait que l’un d’entre eux refuse totalement son commandement d’amour. Tentons, nous aussi, de supporter que dans l’Eglise aujourd’hui demeurent des Pierre et des Judas… dans l’espérance qu’au bout du compte l’Amour triomphera !

Christine Fontaine

"Comme je vous ai aimés..."

Dans un monde pluraliste

Les religions, aujourd'hui plus que jamais, attirent les regards de la société. L'islam s'impose à la conscience de nos contemporains en étalant des costumes qui sans être toujours aussi ostentatoires que la burqa, manifestent clairement la religion dont on se réclame. Quelque chose d'assez semblable se produit chez beaucoup de catholiques ; on aime les grands rassemblements : l'annonce de la Résurrection à La Défense au matin de Pâques, par exemple. Les cols romains se multiplient chez les jeunes prêtres ; on entrevoit, paraît-il, des soutanes dans les sacristies de certaines paroisses.

Dans un monde pluraliste comme le nôtre, on comprend que chaque groupe, chaque religion, cherche à se situer, à se démarquer des autres. N'est-ce pas, d'ailleurs, ce que Jésus demande lorsqu'à son dernier repas, il prononce les paroles qu'on vient d'entendre ; Il invite ceux qui l'écoutent, en effet, à montrer à tous les hommes de qui ils sont disciples. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » Se tourner les uns vers les autres pour créer des liens définissant un ensemble bien visible, n'est-ce pas l'exigence qui s'impose aujourd'hui aux chrétiens d'Europe, à l'heure où la sécularisation voudrait effacer la dimension religieuse de la culture occidentale ?

A la frontière

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres » Cette phrase fait suite à l'affirmation qui est au coeur de la vie chrétienne. « Mes enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». Jésus prononce ces mots à l'heure où s'achève un compagnonnage. Il a vécu avec les derniers disciples qui lui restent fidèles sous le commandement d'une loi qu'il n'a pas voulu abolir et qui définit une religion bien précise &: le judaïsme qui véhicule, on l'oublie trop souvent, la conviction que l'amour de l'autre et l'amour de Dieu ne font qu'un. Ce commandement d'amour n'est pas nouveau. En revanche, la manière dont Jésus l'a vécu est nouvelle. La manière de vivre la relation à l'autre, voilà ce qui distingue le disciple de Jésus : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres ».

Ce qui est étrange dans ce texte, c'est le moment où Jésus prononce ces mots. Jean prend bien soin de nous préciser le contexte temporel à l'intérieur duquel sont prononcés les propos qu'il rapporte. « Quand Judas fut sorti. » « Je suis encore avec vous mais pour peu de temps. » Le moment où il affirme son amour est le moment de la séparation ! D'une double séparation : séparation d'avec un groupe, celui des onze disciples ; séparation d'avec une religion. Aimer l'Alliance nouée autour d'Abraham et de Moïse, c'est prendre ses distances. Certes, il appartient au judaïsme mais, à l'intérieur de cet ensemble, il reçoit du Père l'Esprit qui lui permet de dépasser les frontière de la judaïté et d'embrasser, nous le croyons, l'univers entier.

L'identité chrétienne

« Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » Ce commandement s'adresse à chacun, bien sûr. Parents, enfants, conjoints, amis, déploient leur affectivité à l'égard de personnes bien précises ; à chacun de veiller à ne pas rendre autrui prisonnier d'un amour trop intéressé. Aimer à la façon de Jésus conduit peut-être à prendre des distances à l'égard de ses proches pour les ouvrir à la liberté.

Ce commandement s'adresse aussi à l'Eglise tout entière, figurée dans le texte de Jean par la Communauté des disciples restée encore fidèle. Considérée sous un certain angle, l'Eglise est une société comme une autre ; elle a ses lois, ses dogmes, ses coutumes (et parfois ses costumes !) qui font d'elle une religion comme une autre, soumise à la tentation du repli pour maintenir une identité religieuse comme d'autres veulent préserver une identité nationale. Préserver cette particularité chrétienne n'a rien de nouveau. Vivre en bon chrétien n'est pas original. Suivre la nouveauté du commandement de Jésus (« Je vous donne un commandement nouveau ») revient à entendre un appel qui surgit par-delà ses frontières. L'amour déborde toutes les frontières : celles de la famille, de la patrie et même celles de la religion.

Pour en revenir à notre point de départ, lorsque l'on considère la place de l'Eglise à l'intérieur de la société, sa visibilité, la diminution de ses effectifs, le comportement sordide de certains de ses membres - je pense à la crise du clergé pédophile - prenons garde. Il est bien de défendre les intérêts des chrétiens au milieu d'une société hostile mais cela ne suffit pas. Au milieu d'une pluralité de familles religieuses et idéologiques comme aujourd'hui, comment montrer de qui nous sommes disciples ? « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » L'amour qui vient de Jésus nous conduit à nous considérer comme des frères non dans la mesure où nous affirmons notre identité mais dans la mesure où nous ne sommes pas prisonniers de cette identité. Le lien qui unit les chrétiens - l'Esprit Saint pour le désigner par son nom - les tourne vers ce qui n'est pas eux pour entendre les appels d'un monde racheté par Dieu.

Michel Jondot