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6ème dimanche de Pâques


Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean
Jn 15, 9-17

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera.
Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. »

Hymne à la joie
Michel Jondot

Aimer l’Amour
Christine Fontaine

L’Espérance et la joie
Michel Jçndot


Hymne à la joie

C’est à en pleurer !

Tous les jours, la Télévision met sous nos yeux des spectacles insoutenables et nous montre la violence qui déferle dans tous les pays. On ne compte plus le nombre de morts au Proche Orient, en Ukraine... Ne croyons pas que notre pays est innocent : lorsque des hommes, des femmes, des enfants, acculés à quitter leur terre, sombrent dans la mer ou défaillent au seuil des pays qui n’ouvrent pas leurs frontières, ils sont victimes des politiques mises en place par le vote des citoyens dans nos sociétés démocratiques.

Le mal n’est pas seulement loin de nos foyers. Il est aussi à nos portes. Qui, par exemple, n’a jamais souffert des trahisons d’un ami ? Comment ne pas s’attrister devant l’angoisse des familles qui traversent des périodes de chômage ou de la détresse de tant d’hommes et femmes, d’enfants parfois, qui dorment dans les rues ?

C’est à en pleurer !

Jésus lui-même pleura. Peu avant sa dernière Pâque, on vint le chercher parce que la famille de ses amis était en deuil : Marthe, Marie et Lazare. Il vit d’abord la sœur et les voisins en larmes ; à cette vue, « il frémit en son esprit et se troubla. » Approchant du tombeau, il éclata en sanglots. Peu après, il vint à Jérusalem pour y célébrer sa dernière Pâque. A la vue de la ville il prit conscience du drame qui s’y déroulait. Ecrasée par les armées impériales, elle était encore divisée en factions rivales ; Scribes, Pharisiens, Publicains, Zélotes. Alors « il pleura sur elle en disant : ah ! Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix. »

Un secret à entendre.

Quel est donc ce message ? Lorsque son Heure fut venue – l’heure fatale – Jésus leur en livra le secret comme un testament. Secret étrange et difficile à recevoir, qui nous est transmis, une fois de plus, en ce temps de Pâques. Cet homme connaît la tristesse et pourtant écoutons-le : « Je vous dis ces choses pour que ma joie soit en vous. » Pour éviter de souffrir, parfois, pour ne pas voir le mal et s’étourdir - se divertir, comme dit Pascal -, on se bouche les yeux. Rien de tel dans ces propos : Jésus, en réalité, fait ses adieux, les disciples réunis le savent bien ; Jésus, lui-même, sait bien ce qui les attend ; il le dira sans baragouiner juste après les propos qu’on entend aujourd’hui : « vous pleurerez… » En cette heure où tout s’accomplit, la mort, en effet, fait une étrange alliance ; à la fin de tout, le sang va couler mais la fin de tout est une victoire : « Il les aima jusqu’au bout. » Lorsqu’ils écoutent leur Maître, on leur fait entendre que rien, pas même la mort, ne peut éteindre l’amour. Comme le feu sous la cendre, il est prêt à se réveiller au moindre souffle. On ne sait d’où vient le vent ni où il va. Pareil au vent, l’Esprit qui vient du Père arrache à la mort quand on se laisse emporter par une force qui est l’amour.

Les hommes savent faire des lois, aujourd’hui comme hier, depuis que l’homme est en ce monde. Sans lois on sort de l’humanité. Mais ces lois font des coupables ; elles créent des écarts, elles suscitent des guerres, elles conduisent à la mort : « Nous avons une loi et d’après cette loi il doit mourir ! » Une autre loi, plus fondamentale, à la racine de tout, change tout, renouvelle tout. Elle vient de Dieu : « Mon commandement, le voici ; c’est de vous aimer les uns les autres. » Ces quelques mots, sont trop connus ; ils peuvent justifier n’importe quel comportement sentimental. Ils ne servent plus ; ils sont usés comme une pièce trop vieille pour avoir cours. Ces jours de Pâques sont là pour que nous en retrouvions la vigueur originelle. Ils ne peuvent fonctionner sans que ceux qui s’y réfèrent ne voient du changement dans l’entourage. C’est bien ce qui se passe au moment où Jésus les prononce. Les relations se transforment. Il ne s’agit plus de relations où le disciple est au service du maître ; il s’agit désormais de relations d’amitié : « Je ne vous appelle plus serviteurs…je vous appelle mes amis. »

Sauver l’Espérance

On peut hausser les épaules ; le monde ne peut changer, quelle que soit notre volonté ; la violence dont nous sommes témoins est pire que celle qui faisait pleurer Jésus lorsqu’il approchait de la Ville. En réalité, le lieu des lamentations est aussi celui de la joie. « Ma joie », dit-il en cette heure où il fait l’expérience du comble de la cruauté. Lorsqu’il arrive à cette extrémité, l’amour n’est pas éteint puisque l’heure de sa mort est celle où il est donné tout entier, à-la fois au monde et à ses amis. « Prenez, c’est mon corps. » Pas de joie sans amour : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »

Ses amis connaîtront la joie, en effet, peu de jours après cet entretien, lorsqu’à l’heure de la Résurrection ils furent remplis d’allégresse. Non pas d’abord parce qu’ils retrouvaient cet ami extraordinaire mais parce qu’il les avait choisis comme héritiers en leur livrant son secret : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Ils avaient été choisis « pour porter du fruit » ; l’avenir s’ouvrait devant eux, ils avaient à prendre le relais à leur tour. Certes, ils n’écrasèrent pas les chars de Rome. Ils eurent à faire face, eux aussi, à l’incompréhension, à la prison pour, enfin, connaître une mort aussi abjecte que celle de leur Maître. Néanmoins, ils portèrent le fruit que Jésus attendait : ils firent naître un peuple de prophètes, héritiers eux aussi, cohéritiers avec Jésus. Reconnaissons notre vocation ; nous avons à rejoindre les hommes, à leur donner notre temps et notre vie et, au milieu, de la folie et des tueries, transmettre en actes et en paroles le secret de Jésus. Ainsi l’Espérance pourra briller.

Michel Jondot


Aimer l’Amour

Les mal-aimés

Ceux d’entre nous qui regardent la télévision ont probablement vu, une fois ou l’autre, l’un de ces magazines où l’on peut suivre des enquêtes criminelles et leur dénouement. On nous montre des assassins capables de commettre des meurtres en série sans en ressentir, au moins en apparence, de culpabilité. On y découvre des violeurs ou bien des auteurs de crimes passionnels et on se demande comment un être humain peut en venir à des comportements tellement inhumains. Il est évident que ces personnes doivent être jugées et condamnées à proportion de la gravité de leurs actes. Nulle société ne peut vivre sans mettre à l’écart, au moins pour un temps, de tels prédateurs. Il est non moins évident que, lorsqu’il est fait allusion à l’enfance de ces personnes, pratiquement toutes ont été abandonnées à la naissance ou bien placées de famille d’accueil en famille d’accueil ou encore subissaient, au sein de leur famille, de telles brutalités physiques ou psychologiques qu’elles ne se s’en sont jamais remise. De n’avoir pas été aimé dans leur enfance, ces meurtriers ou ces délinquants en sont venu à ne plus même savoir ce que c’est que d’aimer – ou au moins respecter – les autres.

Sans en arriver à ces extrémités, ceux d’entre nous qui sont nés dans une famille où ils n’étaient pas les bienvenus, ceux qui ont eu des parents trop autoritaires ou trop possessifs, ceux-là savent bien qu’ils ont à vaincre ce handicap pour arriver à découvrir ce que c’est que d’aimer ou d’être aimés. A l’inverse, ceux qui ont été espérés dès avant leur naissance et profondément aimés durant leur enfance ont un bagage inouïe qui les aidera à supporter les épreuves de la vie sans se sentir ébranlés jusqu’en leur fondement. Ils ont la chance que leur existence soit fondée dans l’amour que leur parents leur ont porté. Ils en ont reçu une sorte d’« assise », de confiance en la vie.

Les bien-aimés

C’est de cette « assise » dans l’amour dont Jésus parle lorsqu’il déclare à ses apôtres : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » Il ne dit pas « Comme le Père vous a aimé, moi aussi je vous ai aimés ». Il parle de l’amour que le Père lui porte à lui tout seul. Il dit que c’est cet amour que le Père a pour lui qui le pousse à nous aimer comme lui-même est aimé. Nous chrétiens nous voulons souvent mieux faire que Jésus-Christ. Nous pensons pouvoir être capables d’aimer par nous-mêmes et forcément nous buttons sur… nous-mêmes et nos limites ! Nul ne peut aimer s’il ne se reconnaît précédé par l’Amour qui lui est porté, à lui personnellement, à lui comme à aucun autre.

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisi », dit Jésus. Etre choisi c’est être remarqué et aimé particulièrement. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Nul ne le sait tant l’amour est mystérieux et sans raison ! Toujours est-il qu’à en croire Jésus, ces 12 là ont été choisi par lui avant de le choisir, ont été aimé de lui avant de l’aimer. Le premier commandement que Jésus adresse à ses amis dans cet évangile est de recevoir l’amour que lui Jésus leur porte. On ne peut donner de l’amour sans en avoir d’abord reçu que ce soit de ceux qui nous ont donné la vie – nos parents – ou que ce soit de Dieu lui-même. Mais entre l’amour qu’ont pu nous porter nos parents et celui que Dieu porte à chacun il y a quand même une différence : l’un est nécessairement limité – même s’il est très grand – l’autre est résolument sans aucune limite.

Croire en l’Amour

Croire en l’amour que Dieu porte à chacun est un commandement, un ordre que nous donne Jésus. Un ordre ne se discute pas ! Et c’est bien parce que nous sommes toujours tentés de le discuter, de le remettre en question que Jésus en fait un commandement. Quelques heures seulement après ces paroles de Jésus, va venir la grande épreuve : ceux qu’il appelle ses « amis » vont l’un le trahir, l’autre le renier et tous le laisser lâchement tomber. Leur comportement n’aura rien d’aimable. Il faut cependant qu’ils croient envers et contre tout le mal qu’ils pourront penser d’eux qu’ils sont les bien-aimés de Dieu. Nous en sommes tous là. Nous avons peine à croire que nous sommes aimés pour nous-mêmes, que notre existence à un prix infini pour Dieu, qu’Il considère chacun comme son fils unique quoi qu’il fasse. Il nous est donné l’ordre absolu d’y croire et de nous laisser combler de la joie d’être bien-aimés de Dieu quoi qu’il arrive : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie », dit Jésus-Christ.

« Mon commandement le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande », dit Jésus-Christ. Nul ne peut aimer s’il ne s’abreuve à la Source de l’Amour. Plus nous croyons à l’immensité de l’amour que Dieu nous porte, plus nous nous aimons les uns les autres. Non par devoir ou par vertu mais par la force de l’Esprit qui nous pousse à communiquer gratuitement la Vie que nous recevons gratuitement. Serons-nous capables pour autant de donner notre vie pour ceux que nous aimons comme nous le commande Jésus ? Les apôtres ne l’ont pas été à l’heure de la Passion mais ils le sont devenus par la suite : Pierre et Paul suivirent Jésus jusqu’à être mis à mort à cause de leur foi. Leur exemple nous apprend à ne jamais désespérer de la force de l’Esprit qui peut s’emparer de nos pauvres existences humaines quand nous croyons en l’amour invincible que Dieu à pour nous ! Par Jésus-Christ, nous sommes appelés, chacun selon nos limites, à connaître progressivement la joie d’aimer l’Amour.

Christine Fontaine

L’Espérance et la joie

Deux sortes de joie

Pensons à la joie de l’homme ou de la femme qui se sont engagés dans une aventure, qui y ont dépensé le meilleur d’eux-mêmes et qui voient l’heureux aboutissement de leurs efforts et de leurs attentes. La joie de l’artiste qui, au terme de plusieurs années de recherche, trouve enfin les formes qu’il attendait et qui contemple son chef-d’œuvre, la joie de l’enseignant qui a réussi à communiquer ses connaissances à des étudiants, la joie du chercheur lorsqu’il trouve le remède qui va sauver des vies.

Cette joie repose sur des mérites et des compétences humaines. Elle manifeste aux yeux de tous une image de réussite qu’aucun homme de bonne volonté ne peut manquer d’approuver.

Pensons aussi à la joie d’un jeune homme ou d’une jeune fille qui prend conscience, progressivement ou brutalement, d’être aimé par celui ou celle qui se dispose à lui consacrer sa vie ? Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Certes l’un et l’autre, le plus souvent, ont des qualités mais ce ne sont pas les qualités qui jouent. L’amour circule parmi les humains, il souffle comme la brise légère dans les branches au printemps. Il fait de l’un l’élu de l’autre à qui il se donne sans qu’on sache vraiment pourquoi. Etre choisi simplement pour être aimé, être ainsi invité à aimer en retour voilà la source de la joie. « Plus d’amour partant plus de joie », dit le poète. Ce faisant, il fait écho à l’Evangile de ce jour.

« Pour que ma joie soit en vous »

Amour et joie se nouent au fil du discours de Jésus : « demeurez dans mon amour »... « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Au milieu de ces paroles que nous connaissons bien, Jésus insinue cette phrase qui donne à réfléchir et qu’on ne souligne pas assez quand on lit ce texte : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie ».

Ces mots sont prophétiques, mais il faut attendre quelques jours pour voir comment ils se réalisent. Au soir de la Résurrection, en effet, alors qu’ils sont enfermés dans la peur et que portes et fenêtres sont closes, les disciples sont rejoints par Jésus. Vous vous rappelez leur réflexe : « ils furent remplis de joie à la vue du Seigneur ». Cette joie est étrange ! Ils auraient toutes les raisons de se lamenter, de baisser la tête et de s’enfermer dans la honte. Ils ont sous les yeux celui qu’ils ont trahi et qu’ils ont lâché. Ils n’ont plus aucune raison d’être fiers d’eux-mêmes.

Ils ont démérité d’eux-mêmes et pourtant voici qu’ils sont rejoints par celui en qui ils reconnaissent le cadeau de Dieu. Ils peuvent alors comprendre les mots prononcés par Jésus : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour ». Qu’est-ce que l’amour ? C’est le point impossible à fixer dans le temps et dans l’espace où, pourtant, nous sommes invités à entrer pour que rien ne puisse éteindre la joie : « demeurez dans mon amour... je vous le dis pour que vous soyez comblés de joie ! ».

La joie parfaite

Mais la souffrance ! Et l’injustice et la faim ! La trahison, l’ingratitude ? La grisaille des jours et les effets de la crise sur les plus démunis ?

François n’avait pas perdu la joie après avoir quitté la fortune de son père et les soirées passées à Assise avec les gais lurons de la ville. Il n’a cessé de chanter la beauté du soleil, la fraîcheur de l’eau et la danse des flammes lorsque brûle le feu. Il prenait plaisir à écouter le chant des oiseaux ; Il n’était pas insensible, non plus, à la tristesse : on a l’écho de ses déceptions lorsqu’il lui a fallu traverser l’incompréhension de ses frères. Il ne cache pas sa joie lorsque ses projets de prêcher l’Evangile prennent corps. Mais cela ne lui suffit pas.

On connaît l’histoire de Frère Léon à qui François parle de ce qu’il appelle « la joie parfaite ». Il décrit la situation impossible où, rejeté par ses frères au terme d’une tournée de prédication, roué de coup et méprisé, tenaillé par la faim et transi par le froid il n’a plus rien à attendre. En ce point au moins, il n’a plus à se glorifier de quoi que ce soit d’humain qui puisse légitimement réjouir. En ce point ne restent plus que les promesses de l’Autre formulées à la veille de la Passion. S’appuyer sur l’Autre, c’est bien cela aimer. La joie parfaite ne peut naître que lorsque mourant à tout, à soi-même et à ses mérites on n’a plus qu’à attendre ce que Jésus a promis.

Il est bon, en ces temps de Pâques de se rappeler ce discours de Jésus à partir duquel on peut regarder la vie. Par-delà toutes les épreuves, par-delà tous les échecs, par-delà même tous les péchés il est un point que Jésus nous montre : la joie viendra ; elle est inévitable puisque nous sommes aimés par le Père des Cieux. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés... demeurez dans mon amour ». Autrement dit, demeurer dans l’amour que Jésus a montré, y croire, c’est entrer dans l’Espérance et savourer, au cœur même des souffrances, l’attente d’une joie qui déborde ce qu’on peut imaginer.

Michel Jondot