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Troisième jour :
Des yeux pour voir et des oreilles pour entendre

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de " Trois jours vers Pâques "


Evangile selon Saint Matthieu 21, 51-55

Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps des nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande frayeur et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! »

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.

Réflexion personnelle

Combien étaient-ils ceux qui entouraient l’officier romain ? 4 ou 5 soldats peut-être, tous étrangers au message de la Bible ; ils n’avaient jamais lu Isaïe ni entendu parler de ce « serviteur souffrant » où la tradition chrétienne a reconnu l’ébauche du visage de Jésus en croix. Malgré la foule des Juifs qui avaient suivi l’enseignement de Jésus, malgré la présence de ces femmes qui l’avaient suivi avec autant de confiance que les disciples, depuis la Galilée, seul un groupe de soldats reconnaît la portée de l’événement. Comment comprendre que personne, dans cette foule où pourtant il compte encore quelques amis, comment comprendre que personne, à part ces païens, n’ait saisi la portée de ce qui arrive à Jésus.

Ce qui se produit, à en croire particulièrement Matthieu, est étrangement spectaculaire. On a du mal à ne pas croire qu’il s’agit d’une invention. Marc et Luc, comme Matthieu, racontent que le rideau du Temple se déchira en deux et qu’il y eut une éclipse de soleil. Mais ils n’étalent pas cette quantité d’événements miraculeux que Matthieu accumule. Jean, le seul des disciples qui fut témoin direct, est encore beaucoup plus sobre ; Jésus dit tout simplement, comme autrefois à la Samaritaine, « j’ai soif ». Après qu’on lui eut tendu au bout d’une branche, une éponge imbibée de vinaigre pour lui humecter les lèvres, il dit « c’est achevé » ; il incline alors la tête et remet l’esprit.

Ces récits ne sont-ils pas de pures fables ? Quel crédit leur apporter ? S’il ne s’agit que d’une belle légende, que croire ? Qui croire ? Qu’est-ce que croire ?

Ecoute personnelle

Ne t’imagine pas que Matthieu soit un historien ou un reporter. Il s’appuie sur ce qu’on lui a raconté. Il en est bouleversé ; il tente de comprendre les événements et d’en dégager un sens.

Lis bien ce texte. Repère la façon dont on présente les personnages : on insiste, aussi bien pour les soldats païens que pour le groupe des amies, sur l’acte de voir : « A la vue du tremblement de terre ... le centurion... ». Quant aux femmes : « Elles regardaient à distance... ». Dans ce contexte, on comprend que Matthieu étale du spectaculaire. Jésus est sous les yeux de la foule et on nous dit que le spectacle est impressionnant. Dès qu’il avait été mis en croix, d’ailleurs, Matthieu avait insisté sur le fait qu’on avait affiché un écriteau sur la croix. Les passants regardaient et réagissaient : moqueries et injures.

En réalité Matthieu fait comprendre que le corps de Jésus est donné à voir comme un discours est donné à entendre. Face à Jésus sur la croix certains passent de l’acte de voir à celui de proférer des injures. Les femmes s’interrogent. Le centurion et ses hommes entendent qu’une information est donnée ; ils la reçoivent comme un message venu de Dieu.

Qu’est-ce que croire ? C’est entendre, derrière l’écume des jours, la voix et l’appel d’un Autre. On sait que derrière les paroles de chacun parle l’inconscient. Le monde entier et toute son histoire, même dans ce qu’elle a de plus tragique, sont comme un texte immense à écouter pour entendre un discours plus profond encore que celui de l’inconscient. Il vient d’un Autre. « Heureux ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. »

On te montre en ces jours qui précèdent Pâques l’événement du Calvaire. Entre dans le discours où l’Eglise entend Dieu qui lui parle. Vois par toi-même. Laisse ce discours faire son travail comme dans le cœur de ces femmes ce fameux vendredi. Heureux es-tu si, pareil au centurion, tu peux dire sans attendre « Oui ! Je crois ! »

Méditation personnelle

- Jésus, si tu es Fils de Dieu, si ta mort sur la croix illumine le monde, ouvre mes yeux et mon cœur pour que je croie en toi.

- Jésus, veille sur ton Eglise. Tourne-la vers ceux qui ne veulent voir rien d’autre que leurs propres intérêts.

- Jésus, veille sur tous les croyants. Qu’ils sachent traverser les jours de joie et les jours d’épreuve comme des signes qu'il nous adresse : une invitation à te reconnaître.

- Jésus, chaque visage humain est comme un texte saint à déchiffrer. Permets que nous portions sur tous ceux que nous rencontrons, un regard d’amour et de respect.

- Jésus, nombreux sont ceux qui souffrent dans leur chair, ceux qui sont victimes de la violence, ceux qui risquent leur vie en des guerres cruelles. Garde-nous d’oublier que, dans ta Passion tu les as rejoints et que tu demeures auprès d’eux.