Dieu, cette fois j’en ai marre ! Pitié !
Je me sens sale quand je regarde ma vie
Je suis mal dans ma peau
Lave-moi, dans ta tendresse
Verse sur moi le cristal d’une eau pure
Dieu, j’en ai marre. Pitié !
C’est toi que j’ai sali, tu pourrais me juger
Je ne tiendrai pas devant toi
Dieu ! Pitié !
En sortant du néant j’ai plongé dans la crasse
Dès que je fus conçu.
Mais la crasse n’est pas le fond de tout
Si tu me laves, je serai net
Si tu me soignes avec l’hysope je deviendrai tout blanc
Plus blanc que la neige immaculée
Au sommet inaccessible des montagnes.
Pitié !
Que se lève en fin le jour du rire et des chansons.
Que disparaisse la carie de mes os !
Pitié ! Je veux danser
Glisse sur mes épaules le vêtement de la fête
Et par ta grâce je serai beau aux yeux de tous.
Ton regard a déchiré la nuit des profondeurs
La lumière est pure au cœur de mon péché
Le fin fond de moi-même est un large sourire
Que ton visage fait naître.
Pitié ! Ne détourne pas ta face
J’aurais trop peur de retomber dans le noir.
Baigne-moi dans ta lumière et dans ta joie
Là où prennent source le courage et l’esprit
Maintiens-moi en ce point
Où s’efface la colère et jaillit la parole.
Oui, je parlerai, je gueulerai, j’appellerai
Je veux rendre la sagesse
A tous les fous qui s’écartent de toi.
Toi que j’ai sali, tu pourrais me juger
Mais tu me libères et tu me sauves.
Puisque tu fais chanter mon cœur tu peux ouvrir mes lèvres
Je hurlerai pour te louer.
Moi, l’homme aux os broyés, tu m’as remis debout
Et tu refuses tout salaire
Seul pourra te plaire le cœur qui peine et qui t’appelle,
Le cœur brisé.
Le cœur que tu guéris.
Toi qui me rends la vie, redresse aussi le monde.
Rebâtis les villes écrasées par la guerre et la haine.
Le monde est sale, décrasse-le.
Brise son cœur et guéris-le
Pour que les cordes des guitares écrasent le bruit des armes !