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Rassasie d’abord l’affamé
Jean Chrysostome

L’éloquence de Jean Chrysostome (vers 345 - 407) est à l'origine de son épithète grecque de chrysóstomos, qui signifie « à la bouche d'or ». Sa contestation des puissants l'a conduit à l'exil et à la mort. Il conteste ici l’or et l’encens dont on entoure le Corps du Christ dans les églises en oubliant que dehors, il est nu.

Veux-tu honorer le Corps du Christ ? Ne commence pas par le mépriser quand il est nu. Ne l’honore pas ici avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre du froid et de la nudité. Car celui qui a dit : Ceci est mon corps, est le même qui a dit : Vous m’avez vu affamé et vous ne m’avez pas nourri. Quelle utilité à ce que la table du Christ soit chargée de coupes d’or, quand lui-même meurt de faim ? Rassasie d’abord l’affamé et orne ensuite sa table.

Tu fabriques une coupe d’or et tu ne donnes pas une coupe d’eau. En ornant sa maison, veille à ne pas mépriser ton frère affligé : car ce temple-ci est plus précieux que celui-là…

Qui pratique l’aumône exerce une fonction sacerdotale. Tu veux voir ton autel ? Cet autel est constitué par les propres membres du Christ. Et le Corps du Seigneur devient pour toi un autel. Vénère-le. Il est plus auguste que l’autel de pierre où tu célèbres le Saint Sacrifice… Et toi, tu honores l’autel qui reçoit le Corps du Christ et tu méprises celui qui est le Corps du Christ. Cet autel-là, partout il t’est possible de le contempler, dans les rues et sur les places ; et à toute heure tu peux y célébrer ta liturgie.

Jean Chrysostome
Dessin de Henri Eisenberg