Des catholiques - de province et de la région parisienne – nous font savoir que leurs curés les engagent, au cours de l’office du dimanche, à aller manifester
le 26 mai contre la loi accordant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Il est également demandé aux paroissiens de la région parisienne d’ouvrir leurs
appartements aux provinciaux venant manifester ; des curés mettent, à la disposition de ces derniers, les locaux paroissiaux dont ils disposent.
Pour notre part, nous désapprouvons ce comportement.
D’une part, les opinions par rapport à cette loi civile sont diverses, au sein même du peuple chrétien. D’autre part, si cette loi va à l’encontre de la morale
officielle de l’Eglise, elle n’empêche nullement les baptisés de vivre leur sexualité en conformité avec l’enseignement du magistère ou avec ce que leur conscience
leur suggère. Chaque baptisé pourra, pour son compte, répondre aux sollicitations de ceux qui veulent rassembler des foules le 26 mai. Mais personne ne peut prétendre
en y répondant, défendre des valeurs chrétiennes qui, selon nous, ne sont pas menacées.
Aucune autorité ecclésiastique n’a de raison, en France, de s’insurger contre une loi qui concerne l’ensemble de ses compatriotes mais ne menace aucun de ses membres.
Elle peut contester cette conception de la famille – notre pays lui en donne le droit – mais elle ne peut imposer sa morale à l’ensemble de la société à laquelle
elle appartient. Nous sommes dans une société pluraliste où chacun est invité au respect d’autrui. Contraindre autrui à se convertir à ses vues personnelles, même si
elles sont celles de ses Pasteurs, n’est pas une attitude évangélique.
Enfin nous appartenons à une société qui élit ses responsables. Il appartient à ses derniers de maintenir une cohérence permettant à ses membres de vivre ensemble. Le devoir
du citoyen – et sur ce point chaque chrétien doit se rappeler qu’il appartient à une même cité – est d’œuvrer à la paix sociale. Lutter contre une loi de la République,
même en obéissant à un prêtre ou un évêque, a des saveurs de violence contre l’ordre social.
Jean-Claude Pidoux, président de "Maintenant"
Lucien Molinié, responsable de la rubrique "Questions d’aujourd’hui"
Michel Jondot, prêtre
Christine Fontaine, coordinatrice du site "Dieu Maintenant"