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Les ministères dans l’Église naissante
Ce que dit et ne dit pas le Nouveau Testament
Michel Poirier

Michel Poirier a rédigé un premier article sur « Qu’est-ce qu’un prêtre chrétien ? Ce que nous disent les premiers siècles ». Il y parcourt l’histoire des cinq premiers siècles. Nous lui avons demandé d’étudier plus précisément les lettres de Saint Paul ou celles qui lui sont attribuées. En effet, on considère souvent qu’elles forment un ensemble homogène. Or entre la première et la dernière lettre, un demi-siècle s’est écoulé durant lequel les services variés rendu à la communauté ne se sont que très progressivement fixés sous forme de « ministères ».

On trouve une présentation de Michel Poirier ainsi que son premier article sur le sujet à la page 
: questcequunpretrechretienauxorigines.html
Michel Poirier est membre de l’équipe animatrice de Dieu maintenant.

(1) Commentaires et débats

Dans les assemblées des premières communautés chrétiennes, diverses personnes intervenaient. Cela se voit lorsque saint Paul énumère les divers charismes (dons de l’Esprit à tel ou tel pour le bien de la communauté) qui se manifestent dans le déroulement de la réunion (cf. 1Co 12,4-11). Ces services variés rendus à la communauté le sont sous l’inspiration du moment. Si importants qu’ils soient, on ne parlera pas à leurs propos de ministères, on réservera ce terme aux fonctions que des personnes désignées pour une tâche assument régulièrement.

Pour déterminer comment ont émergé ces ministères au cours des premières décennies de l’Église, on examinera le témoignage des épîtres de Paul, selon l’ordre chronologique actuellement tenu pour le plus vraisemblable, et sans s’interdire de confronter ce témoignage avec d’autres témoignages datant de la même époque.

La première Épître aux Thessaloniciens

Dès le texte le plus ancien du Nouveau Testament, la lettre que Paul a envoyée à l’Église des Thessaloniciens en 50 ou 51 (1), au cours de son second voyage missionnaire, on relève que des personnes assument effectivement une fonction de pilotage dans cette Église : en 1 Th 5, 12, l’apôtre recommande aux Thessaloniciens de montrer des égards envers ceux qui « prennent de la peine » pour eux et qui « se mettent / sont mis à leur tête (proïstamenous (2) en grec) dans le Seigneur » pour les « avertir » (nouthetountas). On remarque cependant qu’aucune dénomination particulière ne différencie encore ces responsables, et que dans les versets qui suivent l’injonction de réprimander les fautifs et d’encourager les faibles est adressée par Paul à toute la communauté, non à ces responsables. Rien n’est encore figé.

Les Épitres aux Corinthiens, aux Galates, aux Romains

Au cours de son troisième voyage missionnaire, à partir de 54, Paul fut amené à rédiger et à envoyer diverses lettres, dont plusieurs ne nous sont pas parvenues. Pour cette période notre Nouveau Testament conserve deux épîtres aux Corinthiens, puis celles aux Galates et aux Romains. Ces lettres ont en commun d’être adressées à ces Églises collectivement, sans que les adresses liminaires ni les salutations finales ne mentionnent de responsables particuliers, alors que de nombreux individus y sont nommés, plus particulièrement à la fin de l’épître aux Romains. On notera que Paul s’affirme lui-même « apôtre » à l’entrée de chaque épître, et n’hésite pas à qualifier d’« apôtres éminents » Andronicus et Junias (3), deux chrétiens de Rome (Rm 16, 7), preuve que le mot « apôtre » signale alors une activité sans impliquer forcément une fonction reconnue (4).

Que conclure de ce silence sur d’éventuels ministères dans ces Églises ? Car puisque la communauté corinthienne est assez nombreuse pour que s’y affrontent trois ou quatre clans, elle ne peut se passer d’un minimum d’organisation. Et Luc mentionne dans les Actes (20,17) qu’à la fin de ce troisième voyage Paul a convoqué à Milet les presbuteroi de l’Église d’Éphèse. En les quittant il leur demande de paître (poimainein) le troupeau en étant pour lui des veilleurs (episkopous (5)) Ces presbuteroi n’ont certainement pas été nommés la veille, et leur installation comme responsables de la communauté d’Éphèse date très vraisemblablement au plus tard du moment où quelques mois plus tôt Paul avait quitté cette ville. On pourra cependant objecter que les Actes des Apôtres n’ont été écrits que plusieurs décennies après cet événement, et que Luc a pu nommer d’un terme devenu courant une réalité qui se présentait auparavant de manière beaucoup moins formelle. Bref des choses commencent certainement à se mettre en place en cette seconde moitié des années 50, mais nous ne pouvons rien affirmer de définitif sur des ministères qui n’en sont peut-être qu’au stade de l’esquisse.

L’Épître aux Philippiens

Cette lettre a-t-elle été envoyée de Rome, quand Paul y demeurait prisonnier ou en résidence surveillée en attendant d’être jugé, au début des années 60, comme le pense D. Marguerat, ou dès l’époque de son séjour à Éphèse, où les difficultés qu’il a rencontrées ont pu entraîner passagèrement l’incarcération dont il est question dans le texte, comme d’autres le proposent ? Ce décalage de quelques années importe peu pour notre sujet.

L’originalité de cette épître est qu’elle est adressée (Ph 1,1) « à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec leurs episkopoi et leurs diakonoi ». Que désignent ces deux mots ? Assurément des gens qui remplissent une fonction dans cette Église, mais laquelle ? Avec le pluriel episkopoi on est forcément très loin de l’épiscopat monarchique que ce mot finira par désigner au siècle suivant, et pour diakonoi on ne peut savoir si ceux qui sont ainsi nommés remplissent des tâches spécifiques à eux réservées, comme ce sera le cas plus tard, ou s’ils s’acquittent d’une activité générale de service, non encore structurée. D’après l’étymologie l’episkopos est celui qui regarde sur, qui veille sur, et le mot, sans y être fréquent, existait dans le langage grec courant, pour désigner un gardien, un protecteur d’une cité, de maisons, d’un groupe humain. On vient de voir que dans les Actes il signale une activité de veille-sur, de sur-veillance, demandée aux presbuteroi. Avec sa présence aussi dans l’adresse de l’épître aux Philippiens il nous est indiqué que, si ces premiers temps n’avaient pas d’évêques tels qu’on les a en catholicisme ou en orthodoxie, on a reconnu très tôt la nécessité d’une episkopè, d’un regard bienveillant et exigeant sur la vie de chaque communauté, confié à certains, dans des conditions qui ont pu varier, qui ont pu à l’origine ne pas relever d’une organisation rigide. En tout cas rien ne nous est dit ici de la manière dont ils sont choisis et investis.

Colossiens, 2 Thessaloniciens, Éphésiens

L’opinion majoritaire des exégètes aujourd’hui est que ces trois épîtres ne sont pas le fait directement de Paul, mais de disciples qui, après la mort de l’apôtre, écrivent dans la fidélité à son enseignement une mise au point systématisant sa doctrine (Colossiens, Éphésiens) ou une mise à jour de ses vues eschatologiques dans des circonstances nouvelles (2 Thessaloniciens), et qui mettent cet écrit sous le nom du maître, selon un usage alors répandu. Ceci se passerait au cours des années 70 et 80. Ces épîtres s’adressent aux Églises collectivement, et ni les adresses ni les salutations finales ne font état de responsables de la collectivité destinataire. On remarque seulement, en deux endroits (Col 4,17 et Ep 6,21), qu’il est question de la diakonia exercée par un personnage, sans autre précision, et que ce mot grec n’a pas été rendu dans la traduction latine antique par diaconia, qui aurait qualifié la fonction de diacre, mais par ministerium, qui peut désigner toute sorte de service. Et la liste de charismes utiles à l’assemblée (apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs, enseignants), qu’on lit en Ep 4,11, témoigne par sa diversité même qu’il s’agit là d’interventions non encore institutionnalisées. L’apport de ces épîtres à la connaissance des ministères de l’Église naissante est donc négligeable.

1 et 2 Timothée, Tite

Ces trois épîtres, connues sous le nom d’Épîtres Pastorales, dateraient des années 90 à 100. Elles se mettent sous le patronage de Paul et veulent opérer dans sa ligne, mais répondent à des problèmes apparus après lui. 1 Timothée et Tite s’intéressent notamment à l’organisation interne des Églises, en fonction du point où était parvenue cette organisation en cette décennie.

En Tt 1,5, l’apôtre écrit : « Si je t’ai laissé en Crète, c’est pour que tu achèves de mettre en ordre ce qui reste à faire, et que tu établisses dans chaque ville des presbuteroi, selon mes instructions ». C’est donc devenu une règle que dans chaque cité où il y a des chrétiens, l’assemblée (ekklèsia) de ceux-ci se tienne avec à sa tête des presbuteroi. L’épître continue ainsi : « Chacun d’eux doit être irréprochable, mari d’une seule femme, avoir des enfants croyants, qui ne puissent être accusés d’inconduite et ne soient pas insoumis. L’episkopos, en effet, en sa qualité d’intendant (oikonomos) de Dieu, doit être irréprochable, ni arrogant ni coléreux, etc. » (Tt 1,6-7).

Quelques remarques. C’est l’apôtre itinérant, Tite ici, qui établira dans leur charge ceux qui vont ensemble assurer la gouvernance de la communauté, mais rien ne nous est dit des modalités du choix, du recueil éventuel des avis dans la communauté ; il est probable qu’on est encore loin de fixer des procédures juridiquement contraignantes. Ensuite, pour ce choix, outre l’intégrité de la foi et de la morale, on cherche des gens qui ont su gouverner leur famille, ils sauront gouverner l’Église : ceux qui prétendent que dès le début le renoncement au mariage a été exigé torturent les textes. Enfin ce presbuteros est aussi nommé episkopos en tant qu’il participe, en exerçant la veille-sur, à la gérance au nom de Dieu : ce ne sont pas deux charges différentes, episkopos met en relief un aspect particulier de la responsabilité des presbuteroi.

En 1Tm 3,1-7, il est de même énoncé les qualités que doit réunir le candidat episkopos, et elles sont les mêmes que celles qui sont exigées du presbuteros dans Tite, en fait il s’agit de la même charge : « Celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment pourrait-il prendre soin de l’Église de Dieu ? ». Aussitôt après (3,8-13) des exigences analogues sont formulées à l’égard des diakonoi, qui forment désormais dans l’Église un groupe distinct, ayant ses propres activités, relevant évidemment du service (mais rien n’est précisé ici), on peut parler cette fois de diacres, au sens que ce mot gardera dans l’Église. Et, au verset 12 la mention de femmes (« que pareillement les femmes soient dignes, point médisantes, sobres, fidèles en tout ») atteste très vraisemblablement l’existence d’un ministère féminin de diaconesses. Ce ne seraient pas les seules femmes ayant un statut dans l’Église, car plus loin dans la même épître (5,3-10) sont données des règles sur l’admission dans le groupe des veuves que l’Église prend en charge, recrutées parmi celles qui ont auparavant eu une activité de bienfaisance, qu’on pourrait dire diaconale.

Après avoir traité des veuves, l’épître revient sur la considération et les avantages à accorder aux presbuteroi (5,17-22) : « Les presbuteroi qui exercent bien la présidence méritent une double rémunération (6), surtout ceux qui peinent à la parole et à l’enseignement ». Ce texte confirme la fonction de présidence (souvenons-nous de proistamenous dans 1 Thessaloniciens) dévolue aux responsables, désormais nommés presbuteroi, et énonce aussi d’autres tâches ; il montre l’existence d’indemnités accordées à ceux qui se dépensent pour la communauté ; et quand il ajoute (5,22) : « Ne te hâte pas d’imposer les mains à qui que ce soit » il signale au passage l’existence d’un début de geste liturgique.

Cette mention de certains presbuteroi qui exercent bien la présidence (hoi kalôs proestôtes) amène à se demander si cela signifie que certaines assemblées se tiennent sous la modération d’un président unique, désigné à cet effet parmi les presbuteroi, ou si cela fait seulement allusion à la qualité de leur participation personnelle à une présidence collective. Rien dans nos documents ne permet de trancher. C’est seulement au milieu du 2e siècle que l’Apologie de Justin exposera en deux passages (ch. 65 et 67) le déroulement de l’assemblée eucharistique, en faisant état explicitement d’un président (proestôs) qui prononce la grande prière d’action de grâces. Pour le 1er siècle nous ne savons rien.

Les ministères à la fin du premier siècle

On en est donc arrivé petit à petit à la situation que voici : la tâche de prendre soin de chaque communauté chrétienne locale est confiée à un groupe d’hommes qui ont fait leurs preuves dans la fidélité à la foi et dans la compétence à gouverner une famille : on les appelle presbuteroi, c’est-à-dire « anciens », mais leur fonction de veille-sur, de sur-veillance, fait qu’on les qualifie en même temps d’episkopoi. Dans les services rendus aux membres de l’Église ils sont secondés par des diakonoi, ancêtres de nos diacres.

La fonction des presbuteroi n’est pas une invention des chrétiens. Les évangiles attestent l’existence de tels « anciens » (tel est le sens du mot en grec, littéralement « plus âgés », avec une nuance de respect) dans le peuple juif, qu’ils interviennent au niveau le plus élevé, comme ceux qui participent avec les grands-prêtres et les scribes au Grand Conseil ou Sanhédrin, ou au niveau des synagogues locales, qu’ils géreront encore au 4e siècle comme le prouve une belle inscription trouvée en Syrie à Apamée. De toute façon leur rôle est parfaitement distinct de celui des prêtres, descendants d’Aaron, spécialisés dans le maniement des choses sacrées, dans les sacrifices.

Dans l’Église de l’âge apostolique, la généralisation de l’existence de presbuteroi ne met pas fin à l’existence d’apôtres, de continuateurs de la fonction apostolique, qui comme Tite et Timothée veillent sur tel ou tel groupe d’Églises et se soucient que celles-ci soient gouvernées par les meilleurs presbuteroi possibles.

Deux autres témoignages

Dans le Nouveau Testament, la première Épître de Pierre est-elle vraiment de saint Pierre, écrite peu avant son martyre, ou bien a-t-elle été rédigée dans les années 70-80 par un disciple vivant à Rome, pour maintenir vivante la tradition de l’apôtre ? La TOB pose ainsi le problème. Je laisse ce débat aux spécialistes. Ce qui m’intéresse ici, c’est ce que l’auteur, qui se présente dans l’adresse comme étant l’apôtre Pierre, dit de lui-même, de sa fonction dans l’Église quand il écrit. Au moment de clore son épître, et avant de s’adresser à tous les fidèles des Églises destinataires, il donne ses consignes à ceux qui les gouvernent : « Les anciens (presbuteroi) qui sont parmi vous, Je les exhorte, moi, ancien avec eux (sumpresbuteros) … Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui (episkopountes) non par contrainte mais de bon gré, selon Dieu ; non pour un gain sordide mais avec l’élan du cœur ; non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau » (1P 5,1-4). Pierre ne revendique pas d’autre place dans l’Église que celle d’ancien, de presbuteros parmi les presbuteroi. Et parmi les tâches qui leur sont assignées se trouve explicitement la veille-sur, l’épiskopè, qui donc ne relève pas (pas encore ?) d’un responsable unique dans chaque Église.

L’Épître aux Corinthiens de Clément de Rome (7) daterait de la dernière décennie du 1er siècle s’il en est bien l’auteur, et de toute façon ne peut guère se situer loin de ce moment. Elle serait donc contemporaine des Pastorales. Dès la fin du 2e siècle Clément a été considéré comme le troisième successeur de Pierre à Rome, mais l’épître est muette là-dessus, elle se présente comme une lettre de « l’Église de Dieu qui se trouve à Rome à l’Église de Dieu qui se trouve à Corinthe », et le rédacteur ne se prévaut d’aucune autorité supérieure à celle d’autres responsables. Pour le sujet que nous traitons, on s’intéressera plus précisément aux chapitres 42 à 44, dans lesquels l’auteur rappelle d’abord que les apôtres ont, pour prendre soin de telle ou telle communauté, établi des episkopoi et des diakonoi, avec en perspective que ces ministres recevraient à leur tour après leur mort des successeurs. Revenant sur les episkopoi le chapitre 44 les nomme un peu plus loin presbuteroi. Ce sont précisément ces presbuteroi, ou certains d’entre eux, qui ont été contestés, traités indignement, lors de disputes et de conflits à l’intérieur de l’Église de Corinthe, et ces désordres ont conduit l’Église de Rome à faire rédiger et à envoyer cette épître. L’épître de Clément n'apporte pas de témoignage distinct de celui des textes néotestamentaires contemporains, sinon sur un point : l’institution de presbuteroi-episkopoi (comme aussi des diakonoi) y est attribuée aux apôtres, et elle s’opère « avec l’approbation conjointe (suneudokèsasès) de toute l’Église » (44,3).

Pour conclure

À la fin du 1er siècle, on ne trouve donc aucune trace d’épiscopat monarchique : l’episkopè, la veille-sur, existe dès le début, elle est tenue pour essentielle, mais elle est exercée collectivement. L’évêque unique dans chaque Église n’apparaîtra qu’au 2e siècle, peut-être à des dates variables selon les lieux, en même temps que disparaîtra la mention d’apôtres et de responsables itinérants tels que Paul et Timothée. Et les collèges de responsables locaux sont désignés au 1er siècle par un vocabulaire (episkopoi, presbuteroi) qui se réfère à leur fonction dans la communauté, mais n’est d’aucune manière sacerdotal, ne se réfère d’aucune manière à une spécialisation dans le maniement du sacré, comme le ferait l’emploi du mot grec hiereus, que traduit le latin sacerdos. Ce vocabulaire sacerdotal, courant pour parler des prêtres païens et juifs, est exclu dans le Nouveau Testament quand il s’agit des responsables de l’Église, et y est réservé au Christ (essentiellement dans l’Épître aux Hébreux) et à tous les membres de l’Église considérés collectivement (en 1P 2,5 et 9, et dans l‘Apocalypse 1,6 et 5,10). Il faudra une évolution de plusieurs siècles avant qu’une spécificité sacerdotale soit attribuée aux responsables.

Michel Poirier, octobre 2024
Manuscrits anciens des lettres de Saint Paul

1- Pour la chronologie des épîtres pauliniennes on a pris pour base, sur la proposition de Christine Fontaine, les choix de Daniel Marguerat dans Paul de Tarse, L’enfant terrible du christianisme, Le Seuil 2023. / Retour au texte
2- La transcription de mots grecs sera régulièrement signalée par l’emploi d’italiques. Le recours à la langue originelle est indispensable pour notre sujet. Par exemple ce n’est qu’en grec que se voit le rapport étroit entre le nom episkopos et le participe episkopountes (veillant sur) qualifiant les presbuteroi ; en français, et même dès les traductions en latin, il ne s’agit plus de mots apparentés. / Retour au texte
3- S’agit-il de Junias, un homme, ou de Junia, une femme ? Ce nom est ici à l’accusatif (iounian) qui est commun aux deux genres, alors que les nominatifs seraient distincts. S’il s’agissait d’une femme, on aurait alors probablement un couple ayant le même genre d’activité apostolique que les Actes des Apôtres notent chez Priscille et Aquilas (Ac 18, 26). / Retour au texte
4- Après l’Ascension, les Onze qu’avait choisis Jésus ont jugé nécessaire de perpétuer leur collège en le complétant après la désertion de Judas (élection de Matthias en Ac 1, 15-26), mais apparemment sans se réserver le titre d’apôtres, qui qualifie à l’occasion toute personne œuvrant à répandre l’Évangile. / Retour au texte
5- La TOB et la Bible de Jérusalem traduisent ici par « gardiens ». Le sens à donner à episkopos sera discuté un peu plus loin. / Retour au texte
6- L’ambiguïté du mot timè permettrait une autre traduction (« un double honneur ») si les deux citations vétérotestamentaires qui suivent (« Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain » et « L’ouvrier mérite son salaire ») ne levaient pas l’hésitation. / Retour au texte
7- L’auteur ne se nomme pas, et indique seulement qu’il écrit au nom de l’Église de Rome, mais l’attribution à Clément apparaît très vite, dès le 2e siècle. / Retour au texte