Je crois en l'homme cette ordure,
Je crois en l'homme ce fumier,
Ce sable mouvant, cette eau morte.
Je crois en l'homme, ce tordu,
Cette vessie de vanité.
Je crois en l'homme, cette pommade,
Ce grelot, cette plume au vent,
Ce boute-feu, ce fouille-merde.
Je crois en l'homme, ce lèche sang.
Malgré tout ce qu'il a pu faire
De mortel d'irréparable.
Je crois en lui
Pour la sûreté de sa main,
Pour son goût de la liberté,
Pour le jeu de sa fantaisie.
Pour son vertige devant l'étoile,
Je crois en lui.
Pour le sel de son amitié
Pour l'eau de ses yeux, pour son rire,
Pour son élan et ses faiblesses.
Je crois à tout jamais en lui
Pour une main qui s'est tendue.
Pour un regard qui s'est offert.
Et puis et avant tout
Pour le simple accueil d'un berger.
Lucien Jacques