Chemins de spiritualité
Quand je juste est faux
Christine Fontaine
Christine Fontaine propose une lecture de la parabole du Pharisien et du publicain (Lc 15,11-32). À en croire cet évangile, « des hommes exemplaires ont un comportement injustifiable et des pécheurs sont justifiés aux yeux de Dieu. (…) Jésus, en dénonçant le pharisaïsme sous toutes ses formes, invite ceux qui le suivent à se méfier de ceux qui se veulent les gardiens des lois religieuses.
Le grand abîme :
l'argent dans les Évangiles
Michel Jondot
L'argent permet des relations : par lui s'opèrent des échanges. Lorsqu'il crée des écarts, l'honneur de Dieu est bafoué. C'est Dieu lui-même qui est chassé. Le chrétien en est convaincu lorsqu'il lit l'Évangile.
L'inouïe de la grâce
André Fossion
André Fossion ne se berce pas d’illusions sur l’avenir du christianisme en tant qu’institution à l’horizon des années 2050. Il écrit : « Vraisemblablement, en Occident, l’affaiblissement du christianisme voire son effondrement selon les critères classiques se poursuivront… » Cependant il considère que « l’évanescence des institutions ecclésiales et du clergé » peut être une chance pour les croyants. Cette situation leur permet de faire retour à la source de leur foi : l’inouïe de la grâce au cœur de l’humain.
La foi contre toute emprise
Christine Fontaine
Le mythe de Babel représente l’Humanité qui cherche à vivre en paix sous la Loi du Même ou de l’Un. Un seul et même langage, un projet qui est le même pour tous, une ville où se fixer dont la tour transperce les cieux et qui se présente comme un modèle pour toute l’Humanité. Selon cette Loi, toute altérité est facteur de division et par conséquent mauvaise. Cette Loi ne supporte aucune altération ni dans le temps ni dans l’espace. Selon Christine Fontaine, elle caractérise une certaine manière de vivre sous emprise dans l’Église catholique aujourd’hui alors que la foi au Dieu de Jésus-Christ combat toute emprise.
Etty Hillesum,
un chant de vie par-delà les barbelés
Olivier Risser
Esther « Etty » Hillesum est une jeune femme juive née en 1914 et morte le 30 novembre 1943 au camp de concentration d’Auschwitz. Par sa vie et son itinéraire spirituel, elle propose à chacun de « prêter l’oreille la plus attentive à [sa] source intérieure » pour y trouver le lieu de Dieu par-delà sa propre appartenance religieuse. Olivier Risser écrit en conclusion de sa vie : « Grande sœur en humanité, Etty Hillesum nous enseigne, par sa méditation et son exemple, à aimer par-delà nos propres faiblesses, par-delà nos réticences, par-delà nos enfermements, par-delà nos propres barbelés et aussi, encore et toujours, à chanter la vie. (…) Elle nous apprend aussi à aimer en dépit des circonstances, à exercer son regard pour mieux accueillir la beauté de la création. Faisons nôtre ce conseil qu’elle donna un jour de juin 1942 à l’une de ses amies : « Tâche de vivre avec les trois arbres qui sont en face de chez toi comme si c’était une forêt. »
La Pentecôte, une fête qui "décoiffe" !
Jean-Luc Lecat
La Pentecôte n’est pas seulement une fête d’un jour mais l’Esprit qui se déploie, à partir de ce jour, et qui souffle où il veut en tout lieu : « Non pas rabâchage de vérités figées à croire et de choses à faire ou à ne pas faire, mais résonance des paroles de Jésus au plus secret de chacun, de chacune... »
Quelle espérance face aux injustices ?
Pierre-Olivier Dolino
L’humanité s’abîme dans l’opulence et la richesse, au point de dévorer son prochain mais face aux injustices, Dieu peut donner des réponses pour espérer.
Pierre-Olivier Dolino est pasteur, directeur de la Fraternité de la Belle de Mai à Marseille.
Le jeu de la vie et de la mort
Michel Jondot
Vivre humainement, écrit Michel Jondot, conduit à rencontrer autrui et à se donner à lui ; autrement dit, la mort est l’ennemie de l’amour. Il termine en citant un homme spirituel, le Père Valensin :
" Si, par impossible, à mon lit de mort, il m’était manifesté avec une évidence parfaite que je me suis trompé, qu’il n’y a pas de survie, que même il n’y a pas de Dieu, je ne regretterais pas de l’avoir cru ; je penserais que je me suis honoré en le croyant, que si l’univers est quelque chose d’idiot et de méprisable, c’est tant pis pour lui, que le tort n’est pas en moi, d’avoir pensé que Dieu est, mais en Dieu, de n’être pas. "
Puisque passe un enfant
Jean-Claude Caillaux
Un enfant souffre plus loin que ses larmes ou qu’aucun de ses cris ne saurait l’exprimer. La mort d’un père ou d’une mère, un viol… « As-tu vu, oui vu, la blessure de la perte, sa griffure ? » Il faut parfois presque toute une vie pour pouvoir tenter de dire l’inexprimable de cette perte… « Et que de l’enfant, comme trahi, abandonné, trop vite jeté dans la vraie vie, délaissé de l’enfance, s’engendre enfin une fleur nouvelle dont le nom est un sourire… »
Le chemin
Paul Beauchamp
« On se représente souvent l’homme qui prie comme regardant en l’air, alors que l’homme de la Bible a le regard toujours ramené dans la direction inverse, vers ses pieds. Pourtant, il ne s’agit pas seulement de la terre, et pas seulement du ciel. » Il s’agit d’avancer sur le chemin qui tient du ciel et de la terre.
Vivre dans la foi : une déprise
Christine Fontaine
« Abraham partit sans savoir où il allait et c’est parce qu’il ne savait pas où il allait qu’il savait qu’il était dans la vérité » (Saint Grégoire de Nysse). L’Église, dans ce sens, n’est pas liée à une institution. Elle est composée de tous ceux qui sont en partance parce qu’ils croient à l’impossible : ils croient qu’il est bon d’aventurer sa vie en s’appuyant sur la Parole de Dieu.
Hommage à Joseph Moingt
Christine Fontaine
Joseph Moingt nous a quittés au matin du 28 juillet 2020 à l'âge de 104 ans révolus.
Il était pour nous un ami très proche, un vrai frère. Christine Fontaine l'avait rencontré récemment. Elle raconte ce dernier entretien.
Confinement
François Cassingena-Trévedy
François Cassingena-Trévedy est moine bénédictin et émailleur sur cuivre à Saint-Martin de Ligugé. Il nous rappelle que cette période de confinement, " en nous mettant en arrêt, fait de nous les artistes des tâches les plus humbles ".
Charles de Foucauld
Mgr Claude Rault
Charles de Foucauld est né le 15 septembre 1858 à Strasbourg (France) et mort le 1 décembre 1916 dans le Sahara algérien. A l’occasion du centenaire de sa mort, Mgr Claude RAULT, évêque du Sahara algérien, nous offre une très belle méditation sur sa vie.
Mystère !
(pour la Semaine Sainte 2016)
Voici, cette année encore, trois jours pour entrer dans le mystère.
"Il est grand le mystère de la foi"
"Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus,
nous célébrons ta résurrection"!...
Mystère !
Mystère dans lequel, pendant trois jours, la liturgie nous fait entrer. Mystère sur lequel plusieurs voudront méditer.
A ceux qui le veulent, "Dieu maintenant" propose un chemin.
A chacun de ces trois jours on pourra entrer dans un silence traversant plusieurs étapes.
Chacune d'entre elles est précédée de quelques mots : on peut les lire avant de se recueillir pendant le temps qu'on voudra,
les yeux fixés sur les peintures qu'on offre à vos regards.
Qui donc est Dieu ?
Jean-Claude Caillaux
Depuis quelque temps le nom de Dieu redevient à la mode. Que ce soit pour le proclamer mort, pour dénoncer ceux qui – en son nom – sèment la mort, ou pour en faire le défenseur de valeurs judéo-chrétiennes, de toutes façons Dieu se vend bien !
Mais ce Dieu là parle beaucoup trop fort ! « Simplement le calme silence passionné qui parle ce que nul ne saurait inscrire », tel est le lieu de la rencontre avec notre Dieu pour Jean-Claude Caillaux. En relisant le Cantique des Cantiques, il nous livre une histoire d’amour où nous reconnaissons « le vrai visage de Dieu ».
La parabole du Père miséricordieux
Michel Jondot
Dans la suite de notre réflexion sur la miséricorde, Michel Jondot remarque que le mot « miséri-corde » dit en même temps le cœur et la misère : « Dieu n’est pas sans nous. Se détourner consciemment de lui entraîne pour Lui une pauvreté infinie… »
Je crois en l'homme
Lucien Jacques
La couverture de Charlie Hebdo, un an après les attentats de janvier 2015, représente Dieu comme l'assassin qui court toujours (cf illustration en bas de page). Les journalistes qui ont composé ce numéro revendiquent le droit à l'athéisme et au blasphème. Nous ne leur contesterons pas ce droit. Comment pourrions-nous être libres de croire si nous n'avions pas la possibilité de ne pas croire ?
Cependant, qu'il soit permis aux croyants d'opposer à ce droit au blasphème, non pas le droit mais la grâce de croire en Dieu et en l'humanité qu'il habite. Et si nous doutons parfois de l'homme, recevons ce poème de Lucien Jacques : nous nous permettons d'attribuer le "je" qui s'exprime à Dieu lui-même. Quand l'homme reproche à Dieu les crimes qu'il commet, sa propre méchanceté et sa bêtise, il nous reste peut-être simplement à recevoir ce "Credo" de Dieu : sa profession de foi en l'humanité dont Il a épousé à tout jamais la condition...
Passion et compassion
(pour la Semaine Sainte)
Jeudi Saint, Vendredi Saint et Pâques : trois jours pendant lesquels les baptisés sont invités à ouvrir les yeux.
La mort étend son règne : elle a touché et réduit au silence le Verbe de Dieu. Il faut regarder en face ce monde perdu, prêter l’oreille au vent qui souffle
et dont on ne sait d’où il vient ni où il va.
Du fin fond de l’histoire, au cœur de ces trois jours, le croyant tente de reconnaître sur le bois de la croix, à travers son silence, l’attente de Jésus.
Le visage du crucifié appelle.
« Dieu maintenant », bien sûr, célèbre ces trois jours que les baptisés considèrent comme saints.
Un artiste, Dominique Penloup, a prêté son talent pour nous aider à ouvrir les yeux. Des textes nous renvoient à la foi en Jésus-Christ et aux
questions qui troublent aujourd’hui bien des consciences chrétiennes : Georges Bernanos (Jeudi Saint) - Philippe Lefebvre,
dominicain (Vendredi Saint) - une interview de Joseph Moingt et une homélie de Christine Fontaine (Jour de Pâques).
Vers Pâques
Nicodème
Voici trois temps de méditation pour nous acheminer à Pâques. On peut utiliser ces textes individuellement, en famille ou en groupe de vie chrétienne.
Chaque temps est ancré sur une lecture de l’Apocalypse (Apoc 12,1 à 14,14).
La banalité du mal !
Christine Fontaine
Avant de professer solennellement leur foi, au jour de Pâques, il sera demandé aux chrétiens de renoncer au mal. Le Carême devrait nous acheminer à
cette renonciation. S’il est vrai que nous sommes, pour une part, conscients du mal que nous faisons, il n’en est pas moins vrai que, pour une autre part,
nous baignons dedans en toute « bonne conscience »...
Puisqu'il est sans nom...
Jean-Claude Caillaux
" Qui est Dieu pour vous ? " demande le philosophe.
Pour les croyants, à cette question peut-être n'y a-t-il d'autre réponse que celle esquissée ici et prononcée dans un murmure :
"Je l'aime, je l'aime..."
"Un long chemin vers la liberté", Noël 2013
Nicodème
" Que la vie de Nelson Mandela aide chacun à comprendre que Noël n’est pas le souvenir d’un événement attendrissant autour d’un nourrisson. Noël est un appel
à la réconciliation quitte à passer, pour y parvenir, par l’insurrection. "
De quelle source ?
Jean-Claude Caillaux
Les propos sur la foi échangés entre chrétiens se produisent à l'intérieur d'un milieu relativement homogène. Les plus pauvres n'en sont-ils pas nécessairement exclus ?
Pouvons-nous, par-delà des barrières, à première vue, culturellement
infranchissables, partager l’Évangile avec les plus démunis ? Si nous sommes croyants, avons-nous le droit d'esquiver la question ? Nous l'avons posée à Jean-Claude
Caillaux, permanent à ATD-Quart Monde et membre-fondateur de l'association "La Pierre d'Angle".
Hommage à Antoine Delzant
Nous nous sentons en deuil ; nous apprenons le départ du Père Antoine Delzant, un théologien et un pasteur comme
on en trouve peu. Il était, pour Michel Jondot et Christine Fontaine, un sincère et fidèle ami :
Notre ami Antoine Delzant
Au milieu d'un siècle où la pensée traditionnelle était ébranlée, Antoine Delzant et Guy Lafon ont su joindre leurs efforts, avec une intelligence rare.
Ce texte, rédigé par Guy et lu lors du dernier adieu à Antoine, laisse deviner comment ils ont su ensemble transformer la démarche théologique en aventure mystique :
A Antoine, Guy Lafon
A partir de l'impératif de la parabole du semeur ("Ecoutez"), Jean Lavergnat a su évoquer cette alliance qui a mobilisé la pensée et la vie d'Antoine :
Homélie pour les obsèques d'Antoine Delzant (19 mars 2013), Jean Lavergnat
Entrée en Carême
Michel Jondot
"La vie n'est pas enlevée" chante la préface des défunts. Et pourtant l'entrée en carême invite à se souvenir que nous avons à mourir ! Comment comprendre ?
Comment le fait de se rappeler que nous "retournerons en poussière" peut-il aider à vivre ?
Le modèle de la crèche
Michel Jondot
La nature humaine est soumise aux lois de la biologie. Mais, plus radicalement, l'homme et la femme sont pris dans le travail de la Parole
qui fait de notre corps le lieu de la rencontre et de l'alliance avec Dieu. Tel est le mystère de Noël.
Levinas et Mère Teresa
Luc Balbont
Luc Balbont, le journaliste agnostique, a rencontré Emmanuel Levinas, le philosophe juif, pour parler de Mère Thérésa, une belle figure du christianisme au 20ème siècle.
Ces pages sont un beau témoignage de rencontre interreligieuse.
Le chant des troubadours
Christine Fontaine
Michel Jondot est membre de l'équipe "Dieu Maintenant". Il réunissait des amis à l'occasion de ses cinquante ans de presbytérat, le 19 mars 2011.
Il demandait à Christine Fontaine d'assurer l'homélie au cours de l'eucharistie.
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