Des morts par centaines de milliers en Syrie, à Gaza, en Afrique !
Sept cents personnes écrasées par l’Ebola !
Des foules déportées, des jeunes filles arrachées à leurs familles, à leur Eglise, livrées à la violence des guerriers !
Des hommes égorgés.
Les pauvres quittent leur terre, chassés par la faim et sombrent dans la mer. Refoulés à la frontière des pays riches.
La face du monde est ravagée, souillée !
Voici trois jours pendant lesquels les baptisés sont invités à ouvrir les yeux.
La mort étend son règne : elle a touché et réduit au silence le Verbe de Dieu. Il faut regarder en face ce monde perdu, prêter l’oreille au vent qui souffle
et dont on ne sait d’où il vient ni où il va.
Du fin fond de l’histoire, au cœur de ces trois jours, le croyant tente de reconnaître sur le bois de la croix, à travers son silence, l’attente de Jésus.
Le visage du crucifié appelle.
Heureux ceux qui ont des yeux pour voir et reconnaître les épousailles du Christ et de l’histoire. Heureux ceux qui ont un cœur pour comprendre que la
mort n’a pas le dernier mot ; heureux ceux qui ont des oreilles pour discerner la tendresse de Dieu qui ne cesse d’ouvrir tous les tombeaux.
Heureux ceux qui lèveront la tête et sauront discerner sur un visage ravagé, la Sainte Face au milieu de l’histoire.
« Dieu maintenant », bien sûr, célèbre ces trois jours que les baptisés considèrent comme saints.
Un artiste a prêté son talent pour nous aider à ouvrir les yeux. Des textes, chaque jour, nous renvoient à la foi en Jésus-Christ et aux
questions qui troublent aujourd’hui bien des consciences chrétiennes. Une homélie, le jour de Pâques, nous conduit en ce point où la lumière croise la nuit et où
la vie s’arrache à la mort. Au silence de la Croix, succède le vide du tombeau d’où pourra surgir le message pascal et se déployer l’Espérance et l’amour.
Certains voudront s’attarder sur ce qui leur est proposé ; d’autres préfèreront passer plus rapidement.
Souhaitons-le : aucun baptisé n’abordera ces pages sans quitter des yeux ce monde où la mort qui fait rage appelle sa compassion.
Peinture de Dominique Penloup