Quelques repères
Le catéchisme de l'Église catholique, les textes des Conciles, les Encycliques, les diverses déclarations épiscopales
sont les points de repère pour les catholiques, nul ne songe à le nier.
Mais l'Esprit ne parle pas seulement par la hiérarchie :
à toutes les époques, des saints
ont su faire oeuvre d'invention et aider ainsi les chrétiens à s'orienter à l'intérieur du mystère de la vie.
Le 20ème siècle, par ailleurs, a fait apparaître que l'opinion publique,
en particulier lorsqu'elle
est véhiculée par des théologiens ou par des hommes de culture,
contribue à forger une conscience
libre et authentiquement chrétienne.
C'est à cette opinion publique largement reconnue par le monde chrétien que nous empruntons ces quelques points de repère.
Ils alimenteront la réflexion de leurs lecteurs, nous l'espérons.
Ces "repères" manifesteront que, quoi qu'en pensent certains détracteurs, on trouve dans l'Église
des hommes libres.
Certes, des écrivains comme Emmanuel Mounier ou Charles Péguy ne sont
pas à considérer comme des Pères de l'Église ; reste que leur parole a des accents
prophétiques dont beaucoup de croyants ont su tirer profit.
Ces "repères" permettront de deviner, en lisant quelques pages de théologiens, qu'on peut avoir un regard neuf sur des affirmations traditionnelles.
A cet égard,
la parenté entre la prière de Savonarole et la réflexion d'Antoine Delzant vaut d'être soulignée ;
alimentée aux découvertes des sciences humaines contemporaines, les propos du théologien ne
contredisent pas ceux du Dominicain de la renaissance.
S'il est vrai que la sécularisation conduit les sociétés à inventer une morale qui ne repose plus
sur la Révélation, s'il est vrai que l'Evangile nourrit encore la pensée de beaucoup de nos contemporains,
il faut reconnaître que
les chrétiens, indépendamment de leur fidélité à la hiérarchie,contribuent à
l'élaboration commune, dans la société, d'une éthique nouvelle.