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18ème dimanche du temps ordinaire

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc
Lc 12, 13-21

Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Puis, s'adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses. »

Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : 'Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.' Puis il se dit : 'Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en construirai de plus grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence.' Mais Dieu lui dit : 'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?' Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu. »

Ô mort où est ta victoire !
Christine Fontaine

La richesse ou la folie
Michel Jondot

Un héritage à partager
Michel Jondot

Ô mort où est ta victoire !

Nous serons immortels !

« Mon corps m’appartient et j’ai le droit d’en faire ce que je veux », entend-on de nos jours de plus en plus fréquemment. On connaît aussi les recherches de pointe pour en venir à remplacer les organes malades ou défectueux au fur et à mesure que la maladie, un accident ou la vieillesse les détériorent. Certains, le plus sérieusement du monde, en viennent même à penser que d’ici quelques dizaines ou centaines d’années, l’humanité possédera les clefs de l’immortalité. Enfin pas toute l’humanité… Seulement les plus riches – ceux qui vivront d’une part dans une société où la technologie sera très avancée et qui, d’autre part, auront les moyens de payer les interventions nécessaires. À les en croire, nous nous acheminerions ainsi vers une société où certains demeureraient mortels alors que d’autres ne le seraient plus. L’injustice est criante ! Cependant ceux qui investissent des capitaux considérables pour aller vers l’immortalité prétendent que non. En effet, disent-ils, par contagion tous en viendront à pouvoir profiter de ce qui ne sera – en un premier temps seulement - que l’apanage de quelques-uns. Il en ira, selon eux, comme des recherches pour enrayer le sida : elles n’ont bénéficié en premier qu’aux pays riches et maintenant elles commencent à être répandue en Afrique. Certes au début il y aura du « déchet » mais cela ne vaut-il pas la peine si c’est pour vaincre la mort à tout jamais ? Tel est le raisonnement – très sérieux - de certains partisans du néolibéralisme américain.

Égaux devant la mort !

« Vous mourez tous un jour dont vous ignorez la date ! », dit Jésus. « Et cette mort met une limite à votre appétit de possession ! » On peut prétendre que notre corps nous appartient et que nous pouvons en faire tout ce que nous en voulons, reste que nous ne pouvons pas décider de l’heure de notre mort. Nous pouvons accumuler tout l’or du monde, cela ne nous empêchera pas de mourir un jour. Nous pouvons nous enivrer avec toutes nos richesses, accumuler les propriétés foncières, les actions en bourses et les comptes en banque, reste que nous vivons tous à l’ombre de la mort. Nous tentons par tous les moyens de l’oublier et Jésus nous le met en pleine figure. S’il le fait c’est peut-être qu’il est bon de nous souvenir que nous ne sommes pas les maîtres absolus de nos existences. La mort est la butée ultime à notre appétit de toute puissance. Je peux passer ma vie à « accumuler pour moi-même » et me prétendre libéré des contraintes de l’existence, reste que je perdrai tout un jour. Je ne serai pas moins démuni devant la mort que n’importe quel humain. J’aurais beau taper des pieds et me révolter je devrai ce jour-là quand même tout quitter et renoncer bon gré mal gré à prétendre que mon corps m’appartient. Courir après l’immortalité c’est tenter de faire sauter cette ultime butée. Or il est indispensable qu'elle demeure, à en croire Jésus. Quelles que soient les inégalités que nous aurons subies ou suscitées durant notre vie, nous serons tous égaux un jour, égaux devant la mort. C’est l’ultime justice ! Celles qui nous rend enfin frères, réunis dans la même totale pauvreté !

N’attendons pas la mort pour vivre !

« Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède », dit Jésus. Autrement dit : « N’attendez pas la mort pour mettre une limite à votre appétit de possession et de toute puissance ! » Nous nous trompons lorsque nous pensons que le bonheur consiste à accumuler des richesses, à « construire toujours de nouveaux greniers » ou à prétendre que nous pouvons faire ce que nous voulons de notre propre corps. Qui d’entre nous, s’il aime vraiment quelqu’un qu’il voit en danger de mort, ne serait pas prêt à vendre tout ce qu’il possède si cela pouvait le sauver ? Nous ne sommes pas faits pour « amasser en vue de nous-mêmes » ou pour jouir de nous-mêmes. Nous sommes faits pour vivre en relation, en fraternité les uns avec les autres. Nous sommes faits pour vivre « en vue de Dieu », en vue d’aimer comme Dieu seul sait aimer. Nous sommes faits pour partager en frères les fruits de la terre et du travail des hommes.

« Qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre dans vos partages ? », dit Jésus à celui qui lui demande d’intervenir sur une question d’héritage entre frères. En effet, il suffit de vouloir vivre en frères pour que les questions d’héritage trouvent leur vraie place. Entre frères on partage et pas forcément selon les règles du droit mais selon les besoins de chacun. L’homme qui avait déjà des greniers pleins et qui en construit de plus grands avait le droit de le faire. Selon la loi, rien à dire ! Jésus refuse d’être un arbitre à ce niveau. Ceux qui parmi nous ont de grands biens, s’ils ne fraudent pas, ont le droit de les conserver pour eux. Jésus ne le nie pas. Mais ils oublient qu’on ne commence à vivre en vérité que lorsque les besoins des autres font loi. La loi de Jésus, celle de Dieu, n’est pas celle du « moi d’abord » mais celle du « jamais moi sans les autres ».

« Je ne consentirai à l’immortalité que lorsque tous les pauvres de la terre le seront avant moi ! », telle est la loi en christianisme ! « Je ne consentirai à accumuler des richesses supplémentaires que lorsque personne n’aura un niveau de vie inférieur au mien ! » Telle est la loi de l’Évangile. Puissions-nous nous en approcher sans attendre. Que l’heure de notre mort soit proche ou lointaine, nous n’aurons pas alors vécu en vain ! Dès maintenant nous aurons appris la joie de vivre en frères ! Et ce que nous aurons vécu sur la terre demeurera pour l’éternité ! Nous pourrons alors nous écrier : « Ô mort où est ta victoire ! »

Christine Fontaine


La richesse ou la folie

La faiblesse du droit

L’affaire Tapie a défrayé la chronique depuis des années et particulièrement au cours de ces derniers mois. La justice est face à une affaire sans doute compliquée. Est-il juste qu’on verse à cet ancien ministre la somme colossale de 450 Millions d’Euros ? La question est controversée mais imaginons que le droit soit respecté. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de millions de Français, une affaire pareille met mal à l’aise. Suffit-il qu’une loi soit respectée pour qu’une conscience morale soit satisfaite ? Ne jugeons pas Bernard Tapie ! La question n’est pas celle d’un individu. Elle en touche d’ailleurs plus d’un dans notre société. Mais la situation fait mal quand on voit le contraste entre certaines fortunes, fussent-elles acquises légitimement, et la misère de tant et tant de sans-emplois qui ne peuvent subsister qu’en allant aux « Restaurants du cœur » chercher de quoi survivre. Pareilles inégalités ont quelque chose d’insensé !

La force du désir

« Tu es fou ! ». Telle est, en effet, la réaction que Jésus met sur les lèvres de Dieu face à ce riche propriétaire terrien dont la fortune et les biens ont atteint des proportions considérables.

Quand on lit très attentivement la page de cet évangile, il convient – pour comprendre l’enseignement de Jésus – de bien saisir la place du verbe « demander », qu’il s’agisse de la parabole de l’homme riche ou de l’épisode du conflit familial qui la précède.

« Un homme demanda à Jésus » : Ce sont les premiers mots du texte d’aujourd’hui. Le même verbe encadre l’histoire de terres ayant beaucoup rapporté. Son propriétaire « se demandait » : ainsi commence l’histoire que Jésus invente pour donner à réfléchir. Vous vous rappelez comme elle se termine : « Cette nuit on te redemande ta vie ».Le sens de ce verbe « demander » est subtil. Il désigne le lieu où passe le désir et où surgissent les sujets humains. Désirer conduit à attendre d’autrui. C’est le cas du frère ayant des problèmes d’héritage ; malheureusement il attend que la loi se prononce à son profit plutôt que de le tourner vers son frère. Peut-être a-t-il le droit pour lui d’ailleurs. Mais le droit ne suffit pas quand il s’agit de garder son frère.

Le cas du propriétaire est encore plus pervers. A coup sûr, il a le droit pour lui : il a travaillé et ses terres ont rapporté ; la récolte est le fruit de son labeur. Et vive la vie lorsque la terre est prospère. Son drame vient de sa demande ; il n’a plus rien à désirer mais son désir fonctionne encore : « Il se demande ». En réalité, « demander » conduit autant à désirer qu’à être désiré. Il oublie, cet homme pourtant sans doute honnête, qu’il est désiré par l’autre – celui dont il se protège en construisant ses greniers -, l’autre qui ouvre au Tout-Autre et que l’Autre désire (« On te redemande ta vie ! »). Chacun est à la fois désirant et désiré ; tel est l’effet du don qui tombe sur les hommes sans distinction mais que l’homme ne sait pas recevoir et qu’il risque de prendre et d’accumuler. Place au plus fort et au plus riche !

L’amour de la vie

« Gardez-vous bien de toute âpreté au gain » dit Jésus. On a souvent reproché au christianisme de mépriser les biens de la terre pour se tourner vers les biens d’un territoire inaccessible et imaginaire : « Le Royaume de Dieu » n’est pas l’objet d’une attente au sens courant du mot ; il est là où nous mettons les pieds. Il est là où le désir nous habite et où l’on peut, dans la confiance, se tourner les uns vers les autres pour vivre, pour répondre aux attentes, pour entendre les demandes et formuler les siennes. Tout fait partie des biens de la terre ! Jésus admire les moissons et la qualité des terres où le paysan jette la graine ; il se réjouit quand l’épi est bien rempli et produit cent pour un. En réalité, vivent les biens de la terre à condition qu’ils permettent de nouer des liens entre ceux et celles qui habitent cette planète. Avant la parabole, Luc nous raconte l’histoire de deux frères. Elle éclaire son enseignement. Les biens reçus par héritage sont profondément symboliques. Ils disent le lien entre ceux qui les reçoivent et ceux qui les transmettent. Ils créent le lien entre les frères : que peut-on désirer de mieux sur cette terre ? Voici deux hommes qui ne savent pas recevoir. L’un des deux, sans doute, a le droit pour lui mais que vaut le droit devant l’affection mutuelle ?

La parabole du portable

Nous recevons le message de l’Evangile en une période de crise particulièrement aiguë. L’humanité, grâce à la technique, ne cesse d’enrichir le monde. Mais peut-être plus que jamais l’écart entre les peuples ou à l’intérieur des peuples n’a été aussi grand. Pas d’économiste à « Dieumaintenant » ; et pourtant nous percevons que les échanges monétaires, les contrats entre les pays, les efforts du FMI ne suffiront jamais à rendre l’humanité plus fraternelle. Il faut des lois adaptées aux situations, personne ne le conteste. Aucune loi pourtant ne suffira à faire grandir le respect mutuel ; merci à Monsieur Tapie de nous le rappeler.

En revanche le cœur de chacun peut s’ouvrir aux besoins de tous. Nos capacités d’aimer sont aussi vastes que le monde. Dieu nous a donné son cœur ; nous sommes capables d’aimer autant que Dieu lui-même. En réalité Dieu aime et son amour nous rejoint là où nous devenons capables de rejoindre les forces de don et d’accueil sans lesquelles il n’est point d’humanité.

Beaucoup sont pessimistes devant les effets de la mondialisation. Sombrer dans le nihilisme, face au monde d’aujourd’hui, serait mépriser nos capacités humaines. Si la tentation nous menace, on peut lire le petit ouvrage du philosophe Michel Serres (« La petite poucette »). Devant les moyens de communication rendus possibles par les nouvelles technologies, le philosophe est persuadé qu’en poussant avec les doigts les touches de leurs instruments et rejoignant ainsi les confins de l’univers, les jeunes sont en train de changer le monde. On désire communiquer plutôt que d’accumuler. Cette façon de voir n’est pas étrangère au message de Jésus. A coup sûr, si Jésus était parmi nous, nous aurions droit à la parabole du portable !

Michel Jondot


Un héritage à partager

Recevoir et transmettre

Cette page d'Evangile me remet en mémoire une conversation vieille de près de trente ans avec un chrétien arabe rencontré en Galilée. Sa famille était originaire d'une région accaparée par Israël ; elle avait été déplacée en 1948 pour que les nouveaux occupants y installent un kibboutz. Mon ami ne se plaignait pas de la situation qui était la sienne mais il me disait sa souffrance d'être mis à l'écart de ce que son père, un paysan palestinien, avait prévu de léguer aux siens en cultivant la terre et en récoltant les olives et les figues à la saison des récoltes ; il se souvenait des greffes que son père avait inventées pour accroître la saveur des fruits. Il m'expliquait, les larmes aux yeux, le soin que prenait sa famille de ce bout de terre dont lui et ses frères avaient été frustrés. Sa véritable tristesse avait pour source le mépris pour ceux dont la volonté de léguer avait été l'objet ; il y voyait comme une sorte de sacrilège. L'humanité est offensée lorsqu'elle est empêchée de recevoir ou de donner.

C'est dans cette cohérence que nous font entrer et le récit et la parabole qui composent la page de l'Evangile de ce jour. On nous raconte d'abord l'histoire de ces deux frères qui ont à gérer l'héritage qu'un père leur a laissé. La parabole qui suit nous expose les mésaventures de ce riche propriétaire qui n'a eu d'autre souci que d'accroître ses revenus sans se soucier de faire un testament. Quel insensé ! Les biens accumulés restent sans être transmis à qui que ce soit (« ce que tu as amassé, qui l'aura ? »). Apparemment les deux histoires sont opposées : dans un cas, on est en face d'un homme qui transmet un héritage ; dans le second, au contraire, aucun héritier ne se profile à l'horizon. En réalité les personnages, dans les deux cas, ont une attitude semblable. Les frères sont devant le testament d'un père mais, au lieu de se réjouir de ce qu'ils reçoivent, au lieu de communier dans la volonté d'un autre, au lieu de vivre en frères, au moins l'un d'entre eux reste centré sur soi (« dis à mon frère de partager avec moi ! »). L'homme qui meurt sans avoir désigné un légataire souffre du même mal ; il ne peut sortir ni des murs de son grenier ni des clôtures de sa personnalité. Il n'a personne d'autre que lui-même à qui parler (« je dirai à mon âme » !) et c'est déjà une figure de la mort.

Chanter la vie

Autrement dit, ces deux récits sont une invitation à chanter la vie. Qu'est-ce que la vie sinon ce mouvement qui consiste à recevoir sans chercher à retenir mais en se tournant vers autrui pour transmettre et pour donner. Qui d'entre nous peut se vanter d'avoir « gagné sa vie » comme on dit. Nul ne s'est donné à soi-même l'existence. Le seul fait d'être au monde est le premier don à recevoir; il est à accueillir mais il ne peut être retenu puisque la vie n'est humaine qu'à partir du moment où le visage d'un autre nous arrache au sommeil et à l'illusion, si l'on en croit les premières réactions de l'homme lors de la création; Adam ne commence à vivre que lorsqu'il trouve à qui parler. En revanche, l'homme de la parabole n'a plus qu'à mourir lorsqu'il n'a plus d'autre interlocuteur que lui-même. Je ne suis pas économiste mais je trouve que ce texte tout simple éclaire magnifiquement les violences qui bouleversent l'histoire. Se replier sur soi pour se recentrer et prendre ce qu'on peut trouver pour se l'approprier ne peut qu'engendrer l'hostilité et la guerre. Quel génie politique surgira pour protéger les peuples de l'avidité des puissants et permettre que les richesses de la terre ne soient pas retenues par quelques uns mais transforment la création pour la joie et la vie de tous.

Accaparer détruit la fraternité des héritiers et conduit au néant ce riche propriétaire sans postérité. Quel contraste avec les découvertes que certains ont pu faire. Je songe à François d'Assise qui, abandonnant les richesses de son père et épousant dame pauvreté, loin de perdre le goût de la vie découvre que toute la beauté du monde est à recevoir et que la fraternité est le vrai nom de la vie. Il trouve des frères avec qui partager le pain de chaque jour  frères mineurs mais vraiment frères ! Cette fraternité ne s'arrête pas au cercle étroit de ses amis ; elle inonde l'univers au point que le petit pauvre d'Assise chante la fraternité avec le soleil, avec la terre et l'eau, avec la nuit : « Béni sois-tu Seigneur ». Le lien avec la création est si grand qu'il englobe la mort elle-même : « Béni sois-tu Seigneur, pour notre soeur la mort ». Nous voici arrivés, avec ce mot, au thème même de notre texte. La mort est le lieu où le testament prend effet et où la volonté, le désir de celui ou de celle qui s'absente se manifeste en plein jour.

Un testament nouveau

Ce mot « testament » attaché à la mort, lorsqu'on le trouve dans les lignes de l'Evangile, nous conduit tout droit, bien sûr, au coeur de la célébration eucharistique. La mort de Jésus manifeste le don par excellence - Dieu lui-même est donné - avec la promesse d'une vie sans cesse renouvelée. La mort de Jésus, en effet, ouvre un testament nouveau ; on nous y transmet un trésor en héritage, tout près de nous : là même où est notre coeur. La parabole nous dit ce qu'il en est de l'homme qui thésaurise pour lui-même. Et s'il est encore des lieux où l'humanité est offensée et où le désir de transmettre est arrêté, chaque eucharistie nous invite à rejoindre la source où l'homme des Béatitudes peut s'abreuver d'une vie sans prix ! Là est notre trésor.

Michel Jondot